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les histoires des prophétes

7 décembre 2006

L’histoire de la Famille D’Imrân: Deuxième Partie

L’histoire de la Famille D’Imrân

Deuxième Partie

Au nom d'Allah, le Clément, le Miséricordieux.

Le summum de la liberté est d’être seul l’esclave de Allah et non l’esclave d’un désir ou d'être soumis à un être humain. Le terme « liberté » est délicat dans le Coran mais la plupart n’y prête aucune attention.

En effet, il est normal qu’une femme désire avoir un enfant qui sera sa joie et beaucoup de rêves sont bâtis sur cet enfant mais qui est-ce qui dit : « je désire que mon fils soit un martyr pour Allah » ?

Ainsi, je vous invite à ce que vous soyez libres pour Allah et que les restrictions imposées par Lui soient pour nous la liberté ; le Hijab est donc une liberté, l’éloignement des péchés aussi. En effet, l’Occident n’est pas libre mais  le croyant l’est.

Je connais un père et une mère qui étaient, pendant une dizaine d’années dépourvus de progéniture et puis Allah les a bénis. Le jour de la naissance de l’enfant, le père demanda à sa femme : « Que voulons nous de cet enfant ? ». Sa réponse fut qu’elle voulait qu’il meure en martyr pour la cause palestinienne. Ils se mirent donc d’accord que la préparation de l’enfant se fasse dans une atmosphère de foi, ainsi il grandira dans une relation correcte de ses parents, dans la dévotion, l’argent de provenance licite, une bonne éducation. Sa préparation se fera aussi sur le plan physique jusqu’à ce qu’il grandisse et soit prêt à contribuer au triomphe de l’Islam et à réaliser ce sur quoi ses parents se mirent d’accord. Leur histoire est similaire à celle de Al-Imrân.

Nos jeunes rêvent-ils d’avoir une descendance comme celle de Al-Imrân ?

La femme d’Imran quand elle dit « Accepte-le donc» n’avait pas encore accouché de son bébé mais sa prière était que Dieu accepte son intention.

Si tu désires qu’Allah exauce ton vœu alors aie l’intention de contribuer à la gloire de l’Islam et invoque Allah pour qu’il accepte tes pratiques. Il te donnera certainement carce qui peut être traduit comme : « … Allah est Audient et Omniscient » (TSC[i], 'Al-`Imrân (LA FAMILLE D’IMRAN) : 34). La femme d’Imrân avait donc la certitude qu’Allah écoutait sa parole et que Lui seul connaissait son intention.

« Puis, lorsqu’elle en eut accouché, elle dit: «Seigneur, voilà que j’ai accouché d’une fille…». Elle qui voulait un garçon fut découragée et eut peur que son intention n’eût été sincère "…or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché! Le garçon n’est pas comme la fille."Je l'ai nommée Marie…" (TSC, 'Al-'Imrân (LA FAMILLE D'IMRAN) : 36) Deux sens sont à relever : le grand vœu se réalisa après 20 ans et la joie fut immense mais le nouveau-né fut une fille et non un garçon et les rêves commencèrent à s’effondrer.

Comme vous le remarquez, mon but n’est pas de relater des histoires mais d’en tirer des leçons.

Ainsi, il arrive que tu aies une sincère intention, que tu veuilles accomplir des actes ou que tu veuilles renoncer à un péché pour Allah, mais après une période tu te rends compte que ta prière et ton grand vœu n’ont pas été exaucés. Ne crois donc jamais qu’Allah n’a pas accepté tes invocations mais il est fort probable qu’Il ait un autre arrangement pour toi et que ta prière ait été acceptée. Ainsi, tant que tu Le pries sincèrement, ta prière ne peut qu’être réalisée. La preuve en est l’exemple de cette femme.

Nous sommes susceptibles de désespérer momentanément et de nous demander pourquoi Allah ne nous a pas entendus. Ainsi tu dirais « je voulais L’adorer mais Il ne m’a pas répondu », mais observons les ambitions de cette femme qui représentent l’une des caractéristiques de l’éligibilité. En effet, elle ne connut pas la résignation et fut toujours satisfaite de notre Seigneur. Comme mentionné précédemment, lorsqu’elle se confia à Allah en étant fortement découragée et qu’elle Lui dit qu’elle avait accouché d’une fille, elle reprit vite confiance en Allah et dit qu’elle allait l’appeler Marie. Même si elle n’eut pas été un garçon, elle voulut qu’elle soit Marie, l’adoratrice d’Allah. En effet, Marie dans leur langue signifiait « l’adoratrice ». Par la suite, elle ditce qui peut être traduit comme : « …et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni» (TSC, 'Al-'Imrân (LA FAMILLE D'IMRAN) : 36). Bien qu’elle soit une fille, elle souhaita que de sa progéniture viennent des hommes fidèles à Allah. Le verset « et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni» a un très joli sens. Le Prophète (BP sur lui) dit : « Tout nouveau-né est touché par Satan ». Il le touche par rancœur et animosité, à l’exception de Marie et de Jésus qui furent protégés grâce à la prière de la femme de Imran. 

Vois-tu l’importance de l’invocation ? Ainsi grâce à la sincérité de cette femme, sa prière fut éternisée jusqu’au jour de la Résurrection.

Le hadith du Prophète (BP sur lui) va dans le même sens: « que si l’homme qui s'apprête à avoir des rapports intimes avec sa femme dit : “ Au nom d'Allah, Mon Seigneur, éloigne de nous Satan et éloigne-le de ce que Tu nous accorderas (notre progéniture) ». Ce dernier ne pourra pas nuire à l’enfant qu’ils concevront cette nuit.”  C’est ainsi que nous aurons la garantie que l’enfant sera croyant, obéissant et non débauché.

Ainsi aucune situation de notre vie n’est laissée sans que le Prophète ne nous ait appris à faire des prières et des invocations la concernant.

« Son Seigneur l’agréa alors du bon agrément, la fit croître en belle croissance. » (TSC, 'Al-'Imrân (LA FAMILLE D'IMRAN) : 37)

Elle désirait un garçon et eut une fille et ”Allah l’agréa” signifie qu’Il a agréé sa prière. Deux sens ressortent de ce verset:

Le 1er sens: Comme si Allah disait à la femme de Imran: ” Qui est-ce qui a prétendu que le triomphe de L’Islam ne vienne que par les hommes? Et que la mosquée Al-Aqsa ne soit libérée que par des hommes?” En effet, il est probable qu’elle soit libérée par des femmes. Ainsi le début de la libération de la mosquée Al-Aqsa commencera par Marie, un nouveau-né de sexe féminin. Observe donc l’Islam et son respect de la femme qui est capable, tout autant que les hommes, de glorifier l’Islam.

La femme de Imran rêvait d’un garçon et sa prière fut que Dieu l’agrée, ce qu’Il fit mais en lui donnant une fille, Marie, qui accomplira ce que les hommes ne réussirent pas à accomplir et de sa descendance viendront des hommes qui contribueront au triomphe de cette religion. 

Le 2ème sens: Allah veut nous montrer que les choses ne viennent que progressivement. Ainsi, elle voulait libérer la mosquée Al-Aqsa mais la génération présente à l’époque n’était pas celle qui allait le faire mais l’espoir est dans la génération d’après puisque Marie engendrera Jésus (Salut sur lui) et elle devait donc être patiente.

Il ne faut donc pas désespérer si l’agrément d’Allah tarde car Allah a Ses lois dans ce monde et le changement n’arrive pas en une seule fois mais progressivement. Ainsi la prière de la femme de Imran fut exaucée mieux qu’elle ne l’espérait. Il faut donc que nous apprenions à être patients. En effet, le temps n’était simplement pas convenable pour la naissance de cet enfant pour libérer la mosquée Al-Aqsa mais de cette fille viendra le prophète Jésus (Salut sur lui) qui sera l’un des prophètes les plus grandioses de toute l’histoire de l’humanité et qui changera le cours de l’Histoire. En effet, le souhait de la femme d’Imran sera exaucé et c’est son petit-fils qui accomplira ce dont elle rêvait.

C’est ainsi que nous réalisons les arrangements de Dieu dans ce monde. Ce que nous croyons être non-agréé s’avère en effet être agréé et être source d’un bonheur non imaginé.

Je vais revenir aux versets et à la beauté de la méditation. Regardons ce que cette femme dit en employant une langue familière: «Seigneur, je T’ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C’est Toi certes l’Audient et l’Omniscient...” (TSC, 'Al-'Imrân (LA FAMILLE D'IMRAN) : 35)  quand nous faisons une prière, souvent nous nous adressons à Dieu en disant, par exemple: ” Seigneur je te demande ceci et cela” mais la mère de Marie nous apprend ici une nouvelle manière de prier: la méditation qui consiste, par exemple, à dire: ” Oh Seigneur, es-Tu satisfait ou non? Es-Tu pardonneur ou non? Si Tu me pardonnais tel péché je ferais telle et telle chose”. Es-tu capable de Lui parler dans cette simplicité comme si entre toi et Lui se déroulait un dialogue. C’est un bel acte d’adoration. Tu as le sentiment que tu Lui demandes et qu’Il te répond.

En parlant de méditation, je connaissais un jeune homme;  pendant que nous jouions au football et que tout le monde riait je l’ai entendu dire, sans qu’il s’aperçoive de ma présence à côté de lui :” Seigneur, comme tu m’as fait rire dans l’ici-bas fais-moi rire dans le Paradis” et il l’a dit en langage familier. Imagines-tu donc sa proximité et son attachement à Dieu? Cela montre sa "connexion" avec Dieu à tous les moments de sa vie.

Essaie donc de parler à Dieu une fois et tu sentiras la douceur de cette proximité et Son amour. Il est possible que quelqu’un prie durant la nuit mais qu'il n’atteigne pas le degré de proximité que tu peux atteindre en Lui parlant. Aussi, il y a des personnes qui me disent qu’ils ont pris l’habitude, chaque jour en allant à l’université, de parler avec Dieu, en Lui demandant s’Il était satisfait d’eux, s’Il leur a pardonné et qu’ils ne supporteraient pas Sa colère.

Ecoute donc la femme de Imran durant sa méditation ce qui peut être traduit comme : Seigneur, je T’ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C’est Toi certes l’Audient et l’Omniscient. » Ses actes d’adoration se poursuivent même après l’accouchement et son dialogue avec Dieu continue : « elle dit: «Seigneur, voilà que j’ai accouché d’une fille» or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché! Le garçon n’est pas comme la fille. «Je l’ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni». Grâce à sa sincérité et son intention pour Dieu naquit Marie. Juste après l’allaitement et le sevrage, la femme de Imran emmena Marie à la mosquée Al-Aqsa voulant accomplir sa promesse. Combien parmi nous font des promesses sans jamais les tenir?

Zacharie était l’Imam de la mosquée. Elle lui apprit la promesse qu’elle fit et qu’elle était destinée à avoir un garçon et malgré qu’elle accoucha d’une fille, elle voulut quand même tenir sa promesse et lui demanda de permettre à Marie de vivre au sein de la mosquée Al-Aqsa et d’y servir. 

Voyez-vous comment Dieu élit les dévots qui vivent pour servir leur religion, leur but suprême étant de satisfaire Dieu. Ce dévot sera protégé, élu et élevé par Dieu et grâce à lui beaucoup de gens seront guidés sur le droit chemin.

Zacharie commença à réunir tous les Imams et les serviteurs venus à la mosquée parmi les fils de Israël. La question était donc difficile surtout qu’il s’agissait d’une fille et qu’il fallait lui bâtir un sanctuaire propre à elle pour y adorer Dieu et servir la mosquée. Ayant vu la fille et la luminosité de son visage, ils commencèrent à se la disputer, chacun voulant la garder pour lui comme mentionné dans le verset –ce qui peut être traduit comme : «… Car tu n’étais pas là lorsqu’ils jetaient leurs calames pour décider qui se chargerait de Marie! Tu n’étais pas là non plus lorsqu’ils se disputaient ». (TSC, 'Al-'Imrân' (LA FAMILLE D'IMRAN) : 44)

Ils se disputèrent donc pour désigner la personne qui la parrainera car ils croyaient que le Bien viendrait d’elle. La solution fut que chacun vienne avec le crayon avec lequel la Torah est écrite. Ils jetèrent ces crayons à l’eau et Zacharie, qui était parmi eux, fit de même. Ces crayons étaient purs puisque la Torah est écrite avec. Tous les crayons coulèrent à l’exception d’un seul crayon qui resta en surface, c’était le crayon de Zacharie donc c’était lui qui la prit en charge.

Marie grandit donc sous la protection de Zacharie qui était son beau-frère. Le prophète Zacharie est mentionné à sept reprises dans le Coran et les mentions les plus importantes sont dans la Sourate de Al-Imran et dans celle de Marie.

A ce sujet, le Prophète (BP sur lui) dit : « Le prophète Zacharie était menuisier et il gagnait de l’effort de ses propres mains ». Pourquoi le prophète nous dit-il cela ? Quelle est la différence pour nous s’il était menuisier ou forgeron … ? Le Prophète veut nous dire qu’il n’ y a jamais eu de prophète sans profession. Leur tâche n’était pas seulement limitée à appeler à la religion, mais ils étaient aussi des gens de profession et qui gagnaient leur vie de l’effort de leurs propres mains.

L’intérêt de certains jeunes se limite à appeler les gens à la foi et préfèrent cela à leur succès professionnel et pratique. Alors qu’il faudrait réaliser un équilibre entre la religion et la vie pratique pour que nul ne croie que les pratiques cultuelles étaient la raison de son échec dans ses affaires vitales. Ainsi dans ce Hadith, le prophète nous affirme que tous les prophètes travaillaient et parmi eux Zacharie et qu’il n’étaient pas un fardeau pour leur société. C’est donc une Sunna, pourquoi ne l’appliquons-nous pas ?

Un appel à tous les jeunes et surtout pendant les vacances d’été ; pourquoi n’essayez-vous pas de travailler et d’imiter les prophètes. Apprenez n’importe quel métier au lieu de prendre votre argent de poche de vos parents.

Ainsi Marie commença à grandir sous la protection de Zacharie qui ne cessa de s’émerveiller devant ses pratiques. Et chaque fois qu’il entrait chez elle, il la trouvait en train de prier comme mentionné dans le versetce qui peut être traduit comme : « Chaque fois que celui-ci entrait auprès d’elle dans le Sanctuaire… » (TSC, 'Al-'Imrân' (LA FAMILLE D'IMRAN) : 37) Elle était donc une fervente adoratrice. Chez les femmes, l’adoration, la prière de la nuit et la lecture du Coran sont plus fortes que chez les hommes. Cela est peut-être dû au fait qu’elles ont plus de temps et aussi à leur sensibilité. Si seulement elles imitaient Marie !

« (Rappelle-toi) quand les Anges dirent: «Ô Marie, certes Allah t’a élue et purifiée; et Il t’a élue au-dessus des femmes des mondes. » (TSC, 'Al-'Imrân' (LA FAMILLE D'IMRAN) : 42)

Ici on remarque qu’entre les deux mots « élue », vient le mot « purifiée ». En effet, ce verset concerne les compagnons qui étaient élus par Dieu dans la conquête de Badr car ils ont commis des fautes lors de la bataille de Ohud mais Dieu les a réélus après cette conquête. Ainsi ce même ordre de mots dans ce verset pour Marie est aussi valable pour les Compagnons. Or dans ce verset le mot «  purifiée » entre les deux mots « élue »  ne signifie pas que Marie a péché mais le message nous est adressé.

J’attire votre attention sur le fait que chacun d’entre nous est susceptible d’être élu à deux reprises. La première élection est une grâce de Dieu mais il est possible que tu ne mesures pas la valeur de cette grâce et que tu tombes dans l’erreur. Par la suite vient la deuxième élection et c’est comme si Dieu te disait « Je t’ai octroyé la première élection sans que tu ne l’aies demandée et tu es tombé dans l’erreur. Si tu te repentais, Dieu t’élirait une seconde et une troisième fois. » Le plus important est ton intention déterminée de te repentir et de ne plus récidiver. Tout cela nous montre la générosité de Dieu en nous octroyant une chance après l’autre.

« Ô Marie, obéis à Ton Seigneur, prosterne-toi, et incline-toi avec ceux qui s’inclinent ». (TSC, 'Al-'Imrân' (LA FAMILLE D'IMRAN) : 43)

Ce verset signifie que si tu voulais que Dieu t’élise une deuxième fois tu devrais Lui obéir, te prosterner et t’incliner pour Lui. C’est-à-dire que tu devrais L’adorer davantage car l’une des conditions primordiales pour garantir que tu ne retomberais plus dans l’erreur est de préserver tes actes d’adoration et d’en faire davantage (prière, se lever la nuit, le petit pèlerinage « ‘Omra », le grand pèlerinage « Hajj », aumône…) Ainsi Dieu continuera à t’élire jusqu’à ta mort.

Marie avait atteint le degré de « maîtresse des femmes de l’univers ». Nulle autre femme n’est supérieure à Marie. Les savants avancent deux avis différents sur la manière dont elle avait atteint ce degré de supériorité:

·         Le premier avis est lié à sa fervente adoration

·         Le deuxième avis est lié à sa grande chasteté

Comme si ces deux conditions sont essentielles pour que Dieu élise Ses serviteurs.

·      Quand est venue à Marie l’annonce qu’elle aura un enfant, elle a dit ce qui peut être traduit comme : « ! Comment aurais-je un enfant, alors qu’aucun homme ne m’a touchée?» (TSC, 'Al-'Imrân' (LA FAMILLE D'IMRAN) : 47)  et elle a ajouté : « Malheur à moi! Que je fusse morte avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée!»(TSC, 'Maryam' (MARIE) : 23). Dans plusieurs sociétés, la chasteté est en train de déchoir. Tant de transgressions qui vont du toucher entre jeunes jusqu’à l’adultère, etc. et la raison essentielle de la perte de la réélection divine est justement la non préservation de la chasteté.

Allah couvre Ses serviteurs à l’exception du cas de l’adultère où la grâce de ce voile tombe. Et comme mentionné dans le verset ce qui peut être traduit comme : « Et qu’un groupe de croyants assiste à leur punition. » Dieu est clément et miséricordieux mais dans le cas de l’adultère il dit ce qui peut être traduit comme : « Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l’exécution de la loi d’Allah ». (TSC, 'An-Noûr' (LA LUMIERE) : 2)

Le Prophète (BP sur lui) dit : « Il vaut mieux à l’un d’entre vous qu’il soit transpercé par une aiguille en fer que de toucher une femme qui lui est interdite. » Hadith authentique rapporté par At-Tabarani.

Que se passe-t-il donc de nos jours? Les désirs ont-ils à ce point pris les cœurs de nos jeunes? Comment nos filles acceptent-elles d’être touchées? Faisons une comparaison entre une fille qui adore Allah, qui préserve sa dévotion, qui lit le Coran et qui se lève la nuit et une autre fille sans cesse occupée au téléphone à discuter avec un jeune homme. Alors que la première pleure d’humilité pour Allah, l’autre pleure à cause d’un jeune homme qui est tombé amoureux de sa copine. Ainsi, nous voyons des exemples de gens qui préservent leur chasteté et d’autres qui la négligent.

La chasteté ne signifie pas seulement s’abstenir de commettre l’adultère mais c’est aussi la chasteté de la langue et de la préserver de proférer ce qui est licencieux et vicieux même s’il s’agit d’humour, la chasteté des membres, des yeux et celle du cœur quand il désire forniquer. Et comme on l’a déjà cité, la chasteté promeut l’homme pour être élu par Allah et l’homme perd cette chasteté quand il ne la préserve pas et de même son estime auprès d’Allah.   

Même les animaux ont une chasteté; ainsi la douce femelle du pigeon se transforme en sauvage si un autre mâle que le sien essaye de l’approcher.

Il semble que le dessein de Satan soit d’exterminer la chasteté de la terre car il sait que l’élection est basée sur elle.

Nous avons vu les deux louables caractéristiques de Marie, la chasteté et l’adoration stricte de Allah. Regardons aussi la chasteté des femmes Compagnons; un jour le Prophète (BP sur lui) en entrant dans la maison de sa fille Fatima et son mari Ali ibn Abi Taleb trouva la porte entrouverte, il demanda la permission d’entrer que Ali lui accorda alors qu’ils se trouvaient assis dans leur lit. Fatima se couvrit alors la tête ayant honte que son père l’ait seulement vue assise à côté de son mari.   

Le jour où les femmes devaient lui prêter serment d’allégeance, le Prophète (BP sur lui) leur dit : « vous me prêtez serment que vous n’associeriez rien à Allah, que vous ne voleriez pas, que vous ne viendriez pas avec quelconque fausseté de vos mains ou de vos pieds… » et quand il dit « …que vous ne commettriez pas l’adultère” la moitié des femmes se couvrirent la tête par timidité.

·      Aujourd’hui, la jeune fille contracte une union non officielle et informe son père par la suite. J’adresse mes conseils non seulement aux filles mais aussi aux garçons mais je suis plus ferme avec la fille car elle est féminine et a une chasteté très chère qui est celle du regard. Malheureusement cette notion se perd devant ce qu'on voit de ces relations ouvertes dans les milieux de travail entre des hommes mariés et des femmes mariées ; Où est donc cette chasteté qui a fait que Marie soit donnée comme exemple par Allah et qu’Il l’ait préférée à toutes les femmes de l’univers : « De même, Marie, la fille d’Imran qui avait préservé sa virginité… » (TSC, 'At-Tahrîm' (L'INTERDICTION) : 12)

Une femme vint voir le Prophète et lui dit : "Je suis terrassée par des crises d'épilepsie au cours desquelles il m'arrive de me dénuder. Demande à Dieu (de me guérir). - Si tu prends ton mal en patience, tu recevras en échange le Paradis. Si par contre, tu le désires, je prierai Dieu qu'Il te guérisse." proposa le prophète. "Je prendrai mon mal en patience, décida-t-elle, puis elle ajouta : "Malheureusement, je me découvre, demande seulement à Dieu que cela ne se produise plus." Alors le Prophète invoqua Dieu en sa faveur."

Revenons à l’histoire de Zacharie; il voulait un enfant, comme mentionné dans le verset ce qui peut être traduit comme : qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob. Et fais qu’il te soit agréable, ô mon Seigneur»....” (TSC, 'Maryam' (MARIE) : 6) et ceci pour qu’il hérite de sa prophétie et pour la gloire des enfants d’Israël.

Mais avant que je n’entre dans ces détails, je voudrais revenir au but essentiel de ce cours à savoir les conditions de l’élection et nous les résumerons comme suit:

1-      L’adoration continue: assiste à un cours de savoir, persiste dans la lecture du Coran, évoque Dieu, pratique l’aumône, et chaque fois que tu ressens une grande détermination pour les actes d’adoration fais-en davantage selon tes capacités,

2-      La chasteté est la plus délicate de ces conditions. Il y aura celle qui viendra le jour du jugement contente d’avoir préservé sa chasteté car nul homme à part son mari ne l’a touchée. Et malheur à celle qui viendra le jour du jugement et qui aura perdu cette chasteté ne serait-ce que par un baiser. Seul le repentir pourra garantir le retour de cette chasteté. Ce repentir doit réunir certaines conditions : regretter, arrêter ce péché et être déterminé à ne plus y revenir. Le Prophète (BP sur lui) a dit: "Au Jour de la Résurrection, quand Allah rassemblera les premiers et les derniers, on hissera un drapeau pour marquer chaque traître et on dira: Ceci est la trahison d'untel, fils d'untel",

3-      La sincérité envers Dieu (comme la femme de Imran), le renouvellement de l’intention pour qu’elle soit toujours pour Dieu et l’auto jugement,

4-      L’acceptation du jugement de Dieu,

5-      Bien choisir le foyer et le conjoint garantit la stabilité et l’élection.

Les savants affirment que ces cinq conditions réunies garantissent ton élection par Allah.

 


[i] TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du noble Coran 

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7 décembre 2006

L’histoire de la Famille D’Imrân: Première Partie

L’histoire de la Famille D’Imrân

Première Partie

Au nom d'Allah, le Clément, le Miséricordieux.

Ceci est l'histoire de toute une famille de prophètes. Elle commence par le grand-père et l'aïeul, nommé Imrân, et sa femme dont on ne connaît pas le nom bien que dans toute cette histoire, l'essentiel a été fait par cette femme. La piété qui règne dans cette famille revient à cette grand-mère. Elle était très pieuse et de sa descendance est issue cette si bonne famille.

Imrân et sa femme avaient deux filles. L'aînée était l'épouse de Zacharie (Zakariya), et la plus jeune ‘Marie’ née bien plus tard. Donc le fils de la plus grande est Jean-Baptiste (Yahia), et celui de la plus jeune est Jésus. Peut-on imaginer comment était l'arbre généalogique de cette famille, et comment ils vivaient tous ensemble? L'histoire est longue et nous allons l'aborder en deux parties.

Nous ne savons pas si cette famille était riche ou pas. C'était une famille modeste, et l'essentiel c'est que c'était une famille de croyants. Le Saint Coran en éternise l'histoire jusqu'au Jour du jugement. A cet égard, on se demande comment sont nos familles aujourd'hui ? Est- ce que vous accordez grand intérêt au nom de votre famille et à sa notoriété ou bien à sa foi et à sa bonne relation avec Allah ?

Notez bien que si l'une des sourates coraniques porte le nom d'une famille " La famille de ' Imrân ", ce n'est pas grâce à ses possessions, mais plutôt à sa foi. Voyons avec les jeunes: quand vous voulez vous marier, est-ce que l'essentiel pour vous est de savoir si la jeune fille est riche ou si sa famille est célèbre? Qu'est-ce qui importe le plus? Que ce soit une famille connue sur terre, ou connue et réclamée dans les cieux?

Est-ce que vous espérez que votre famille aura la même valeur que celle de Imrân? Est-ce cela votre but? Ou alors est-ce que vous cherchez la beauté sans même vous soucier que votre épouse soit pieuse ou pas ? Et vous les filles, comment voyez-vous vos futurs maris? Aujourd'hui nous parlons de la vie d'une famille croyante, donc j'ai voulu vous demander votre point de vue sur votre future famille.

Cette famille ainsi que ses prophètes sont les derniers des Fils d'Israël. Après Jésus, il n'y aura plus de prophétie chez ce peuple.

Jean-Baptiste est de trois ans l’aîné de Jésus. Et la famille de Imrân et Zacharie sont la descendance de Salomon et de David. Nous remarquons que les familles des prophètes sont liées entre elles. Effectivement, cela n'est pas fait par hasard (de même, le prophète Mohammed (BP sur lui) est le petit-fils d'Ismail, et Youssouf est le petit-fils d'Ibrahim). Il s'agit là d'une loi universelle : quand une personne est pieuse dans une famille, Dieu est content d'elle et sa descendance sera bénie et pieuse.

En d’autres termes, si on voit une personne vertueuse, cela veut dire que l'un de ses aïeuls était en bonne relation avec Allah. C'est pour cela qu'Allah dit dans le verset suivant - ce qui peut être traduit comme : "  En tant que descendants les uns des autres "  (TSC[i], 'Al-'Imrân' (LA FAMILLE D'IMRAN) : 34) c'est-à-dire qu'ils puisent leur force et leur croyance les uns des autres. Donc l'unique garantie pour que vos descendants soient pieux est que vous fondiez une famille pieuse et reliée à Dieu.

Et j'adresse ceci particulièrement aux pères et aux mères qui ont peur pour leurs enfants pendant l'adolescence, car si vous êtes pieux et que vos enfants s'égarent du bon chemin, Dieu va les guider vers la voie de la vérité et du bonheur. J'ai vu cela dans plusieurs familles très croyantes. Aussi, dans le Saint Coran nous trouvons le meilleur exemple de ce que je viens de dire, notamment dans l'histoire du " mur ". Quand Dieu ordonna à Al-Khidr, (accompagné par Moïse), de reconstruire un mur branlant appartenant à deux orphelins jusqu'à ce qu'ils grandissent et bénéficient du trésor qui y était caché et ceci eu égard à leur père qui était un homme vertueux. 

Commençons l'histoire par le verset 33 - ce qui peut être traduit comme : "Certes, Allah a élu Adam, Noé, la famille d'Abraham, et la famille d’Imran au-dessus de tout le monde". Pourquoi Dieu a-t-Il préféré ces gens-là à toute l'humanité? Parce qu'ils sont l'axe de l'humanité.

Adam est le premier père de l’humanité, puis après le déluge qui a noyé toute la terre, Noé devient le second père des humains. Puis Abraham, le père de tous les prophètes, puis ses fils Isaac et Ismaël. Le premier fut le père de tous les prophètes des fils d'Israël, Jacob, Joseph, les Tribus, David, Salomon, Cho’aib, Jonas et Job. Et Ismaël fut l'aïeul de notre Prophète Mohammad (BP sur lui), et qui fait partie de la famille d'Abraham.

Par ailleurs, les membres de la famille d’Imrân sont: Zacharie, Jean-Baptiste, Marie et Jésus (notez que les descendants de 'Imrân étaient des prophètes quoiqu'il ne le soit pas lui-même). Ainsi, on peut dire que Dieu a élu deux personnes: Adam et Noé, et deux familles: celle d’Imrân et celle d’Abraham.

En effet, le terme " élu " signifie choisi ; d'après le hadith du prophète Mohammad (BP sur lui) : "Allah a regardé dans les coeurs des prophètes et il en a choisi les plus patients, décidés, et ce sont: Noé, Abraham, Moïse, Jésus et Mohammad (BP sur lui). Puis Il a regardé dans les coeurs des meilleurs prophètes et a choisi Mohammad (BP sur lui) et toute sa nation après lui."

Est-ce que vous vous imaginez que nous sommes parmi les gens que Dieu a choisis? (La preuve est que vous êtes musulmans, vous faites la prière …) Là, c'est un sens important que je cherche à démontrer. Quand Dieu dit- ce qui peut être traduit comme : " En tant que descendants les uns des autres ", cela ne veut point dire la ressemblance physique, mais plutôt le fait d'hériter les uns des autres la foi, la piété, les bonnes intentions, l'amour de Dieu, l'obéissance à Ses ordres et la pureté.

En outre, on peut se demander pourquoi cette sourate porte le nom de " La famille de 'Imrân " ?

En effet, à travers les faits qui règnent dans une sourate, on peut distinguer la raison de sa dénomination. Il n'y a aucune sourate du Coran dont le nom n'est pas en relation avec ce qu'elle contient. Autrement dit, ces appellations ne sont pas dues au hasard, mais qui les a mises ? L'ange Djibril  (Gabriel) a révélé au Prophète (BP sur lui) l'ordre de classement des sourates et des versets du Coran.

Et on peut se poser d'autres questions: Pourquoi la sourate An-Noûr (la lumière) a été nommée ainsi? La dénomination de cette sourate réfère non seulement au verset qu'elle renferme- ce qui peut être traduit comme : " Allah est la Lumière des cieux et de la terre " (TSC, 'An-noûr' (LA LUMIERE) : 35) mais également aux autres versets qui dépassent la soixantaine. Cette sourate nous apprend comment on doit sauvegarder la société afin de ne pas dévier du bon chemin. Alors, on y trouve :

·                     La sentence concernant les adultères.

·                     L'interdiction d'accuser les femmes vertueuses et chastes sans amener quatre témoins qui prouvent la véracité de cette accusation. Sinon, celui qui commet un tel péché sera puni par quatre-vingts coups de fouet.

·                     L'importance de marier les hommes et les femmes célibataires.

·                     Les règles de bienséance qu'il faut respecter en entrant dans les maisons d'autrui.

·                     Le voile comme législation prescrite aux musulmanes.

·                     L'importance de baisser le regard devant tout ce qui est prohibé de regarder.

Alors, si on applique le contenu de cette sourate, on garantira une société pieuse illuminée par la lumière divine (venant de Dieu) - ce qui peut être traduit comme : " Allah est la Lumière des cieux et de la terre ". Mais, où peut–on trouver cette lumière ? " Dans des maisons qu’Allah a permis que l’on élève " c'est–à–dire les mosquées. Et qui recevra cette lumière ? " des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah " Celui qui s'égare de cette lumière " Ténèbres [entassées] les unes au-dessus des autres. Quand quelqu’un étend la main, il ne la distingue presque pas. Celui qu’Allah prive de lumière n’a aucune lumière " (TSC, 'An-noûr' (LA LUMIERE) : 35, 36, 37, 40).

La sourate Al-Baqara (la vache), quant à elle, est une sourate hégirienne et c'est la première sourate révélée au Prophète (BP sur lui) à Médine. Elle n’a pas été révélée en une seule fois mais à plusieurs reprises, concomitamment avec des versets d'autres sourates. L'ange Djibril (Gabriel) apprenait à notre prophète la classification des versets et des sourates. Puis quarante des compagnons du prophète (BP sur lui) ont été chargés d'écrire et de classifier les versets et les sourates d'après ses directives. Il est donc inexact de penser que le Coran a été écrit après le décès du Messager d'Allah (BP sur lui). Ainsi, toutes les rédactions des Compagnons étaient dans le même ordre révélé par Gabriel. Après la mort du prophète (BP sur lui) et pendant le règne d'Abou-Bakr, le Coran a été rassemblé en un seul livre.

C’est le même cas pour la Sunna du Prophète (BP sur lui) et comme il y avait des gens pour écrire le Coran, il y en avait pour écrire la Sunna. Quant au hadith dans lequel le Prophète (BP sur lui) dit : "Ecrivez d'après moi le Coran et rien d'autre",  il était adressé uniquement aux quarante Compagnons chargés de rédiger le Coran. Le reste des Compagnons transcrivait la Sunna. Alors, il est impossible que la sunna du Messager d'Allah n'ait  pas été conservée, le verset qui dit ce qui peut être traduit comme : « En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardien."  (TSC, 'Al-Hijr' : 9) englobe  à la fois le Noble Coran et la Sunna. En effet, le Coran et les hadiths représentent toute la religion. Par exemple, quand on fait la prière on effectue quatre prosternations, on acquitte la zakat de 2,5 % … tous ces détails ne figurent pas dans le Coran, mais plutôt dans la Sunna.

Revenons à la sourate Al-Baqara révélée au début de l’arrivée du Prophète à Médine. Cette Sourate s’adresse aux Compagnons qui sont la nouvelle génération chargée de fonder la communauté musulmane. Ce qui veut dire qu'à la suite de l'Hégire à Médine, il s'agit du fondement d'une nouvelle communauté élue par Dieu en vue de la substituer au peuple d'Israël. Allah a commencé par raconter aux croyants l'histoire des juifs ainsi que les grands péchés qu'ils ont commis afin qu'ils en tirent des leçons et qu'ils les évitent. Ainsi, on peut dire que cette sourate est l'unique qui rapporte tous les péchés du peuple d'Israël. Elle y décrit par exemple leur altercation (lorsque le prophète Moïse –à lui salut – leur ordonne d’égorger une vache), leur importunité, leur impolitesse envers les prophètes et leur désobéissance à eux et à Dieu, leur profond matérialisme. Ces défauts regroupés constituent les plus dangereux qui peuvent caractériser un peuple. On peut donc constater que l'appellation de cette sourate vient du fait qu'elle exprime avec excellence les problèmes rencontrés par la communauté d'avant l'Islam.

Prenons aussi  la sourate " An-Nissâ’ " (Les Femmes) comme  autre exemple. Pourquoi a-t-elle été nommée ainsi? En effet, elle aborde un seul sujet : les faibles et les opprimés parmi les hommes, les femmes et les enfants tels que les orphelins (qui sont mentionnés au début de la sourate), les minorités musulmanes (qui vivent dans les sociétés incroyantes) et les nécessiteux. Elle lance un appel de justice envers les femmes – qui constituent le meilleur exemple des faibles – comme si Dieu voulait nous dire que celui qui est juste à l'égard de ses femmes, sera capable de faire régner la justice sur terre.

Essayez donc de faire la même chose avec les autres sourates pour constater les raisons de leur dénomination surtout qu'aucun livre dans nos librairies musulmanes ne traite ce sujet.

Il faut prendre en considération que je me suis servi des exemples mentionnés ci–dessus pour vous préparer à comprendre pourquoi la sourate en question porte le nom de la famille de 'Imrân. Cette sourate parle de la période entre l'incursion de Badr, et celle d'Ohud, et les faits qui se sont déroulés après. Dieu a accordé la victoire aux musulmans le jour de Badr (malgré leur petit nombre et le manque d'équipement), c'est ainsi qu'Il les a élus. Puis, à Ohud, ils ont désobéi au Prophète (BP sur lui). Mais est– ce que cela veut dire que Dieu allait priver les musulmans de Son élection? Allah le Très Miséricordieux leur a donné une seconde chance. Cependant, pour conserver cette éligibilité et pour ne pas retomber dans les mêmes fautes, Allah leur raconte l'histoire de la famille de 'Imrân qu'Il a élue.

Là j'ai voulu vous montrer les qualités nécessaires pour être élu au service de Dieu jusqu'à la mort. C'est le sens que je veux que vous compreniez de ce cours. Et nous le remarquerons en citant les faits et les événements de cette histoire, ainsi que le sens qu'elle contient.

C'est pour cela que j'ai commencé par parler du choix de Dieu, en vous disant que vous êtes aimés par votre Seigneur. Voyons combien de fois nous a-t-Il choisis:

  • La population de la terre est au nombre de six milliards et demi environ. Dieu vous a sélectionnés pour faire partie d'un milliard et quart de musulmans.

  • Du milliard et quart, la moitié ou le quart ne font pas la prière. Dieu vous a choisis pour faire partie des trois-quarts qui l'accomplissent

  • Des trois-quarts qui font la prière, Il vous a choisis pour être parmi le quart qui fait la prière à la mosquée.

  • Aussi, il vous a élu pour assister aux leçons de religion, cela fait partie de la miséricorde de Dieu qui veut vous aider à Lui obéir.

  • De même, si vous commettez un péché et que vous vous repentez en implorant le pardon d’Allah, Il vous choisit de nouveau.

L'objectif donc de ce cours est: comment conserver cette éligibilité.

La Sourate ‘Al-‘Imrân a été révélée pour deux raisons : après la conquête d'Ohud, pendant laquelle certains Compagnons désobéirent au Prophète (BP sur lui), Allah a voulu leur montrer la gravité de ce péché pour qu’ils ne le commettent plus et ainsi mériter d’être réélus par Lui. C’est ainsi que cette sourate vient nous révéler les qualités des personnes élues par Allah. Ceci est l’axe principal de la sourate, et la véritable raison pour laquelle elle a été révélée. A cette première raison s'ajoute une deuxième, celle de la première rencontre entre musulmans d'une part, et juifs et chrétiens de l'autre. Et cette rencontre a été dure.

Un groupe de chrétiens de Najrane, une région au Yémen, était venu voir le Prophète (BP sur lui) à Médine pour entendre son avis sur Jésus (Paix sur lui). Et puisqu’ils n’avaient pas où loger à Médine, le Prophète (BP sur lui) leur permit de résider à la mosquée durant leur séjour. Est-ce que vous vous imaginez la tolérance de l'Islam envers les autres ? Allah et Son Prophète ont voulu leur faire aimer l’Islam.

Ainsi, Allah a révélé, pendant le séjour des chrétiens une sourate qui porte le nom de l'une des plus grandes familles juives et chrétiennes, comme s’Il voulait leur montrer l'importance de cette famille ainsi que sa relation étroite avec Lui. Et nous, comment vont nos familles, nos jeunes et leurs relations avec leurs familles? Sont-elles des relations superficielles ? Y a-t-il parmi nous celui qui cherche à avoir une famille forte et reliée à Allah, et qui souhaite que ses parents soient proches d' Allah? Lorsque vous fonderez une famille, voudriez-vous qu'elle soit reliée à son Seigneur? Chercherez-vous une épouse pieuse? En effet, Allah donne des familles comme celle de Imrân à ceux qui choisissent les bonnes épouses. Nous voulons des familles qui soient citées aussi bien dans le ciel que sur terre.

On pourrait me demander ce que pourra faire une personne mariée mais dont la famille est éloignée d’Allah? Et je réponds que les prières et les invocations restent ses seuls recours car Allah exauce les invocations de Ses serviteurs comme nous allons le voir dans l'histoire de la famille d'Imrân. Allah exauce aussi les prières des jeunes qui veulent voir leurs parents guidés et proches d’Allah. Il ne se passera pas une ou deux années à leur être obéissant que Dieu n'exauce tes vœux pour eux. Plusieurs jeunes, dans ce cas-là et malgré leurs informations très limitées en religion, ont réussi à cause de leur dévouement, de leurs prières, et aussi de leur bon comportement avec leurs parents.

Par contre, d'autres prétendent qu'ils sont pieux mais ils laissent leurs familles loin de la voie d'Allah. Je les conjure d'aider leurs parents, de prier pour eux.

En outre, je vous conseille de bien choisir vos épouses sans vous contenter de la beauté physique. Mais il est à noter que se marier avec la femme pieuse ne veut point dire que vous devez négliger le niveau social, critère qu’il faut respecter car il fait partie des enseignements de l'Islam et de la religion quant au choix du conjoint. L’histoire de Zeïnab Bint Jahch et de Zayd Ibn Haritha en est la preuve. Ils ont divorcé car leurs statuts sociaux n’étaient pas égaux et celle-ci a épousé le Prophète (BP sur lui). L'égalité dans la piété et dans le niveau social est essentielle. Quant au niveau matériel, on peut le mettre à part puisqu'il ne fait pas partie des priorités.

Retournons à l'histoire de la famille d'Imrân. Cette famille, comme le peuple d'Israël, vivait en Palestine conquise par les Romains. Ces derniers détestaient ceux qui croyaient en Allah et martyrisaient les Juifs. Et comme nous l'avons dit en racontant l'histoire du prophète Moïse (à lui le salut), quand le niveau de la foi augmente, la Palestine jouit de sa liberté et quand elle diminue, ce pays est aux mains de gens impérieux. Au temps de la famille d'Imrân, la foi était très diminuée dans cette région. Cette famille était l'une des seules familles, voire la seule famille croyante dans cette région. La Palestine était peuplée de Juifs éloignés de Dieu et les Romains l'avaient envahie.

Si on regarde la femme d'Imrân, on s'étonne de voir que c'est sa loyauté envers Allah qui était  à l'origine de la libération de la Palestine car l'un de ses descendants allait libérer la mosquée Al-Aqsa. La fille aînée de cette femme était l’épouse du prophète Zacharie, mais il était vieux, comme c’est mentionné dans la sourate Maryam ‘Marie’ –ce qui peut être traduit comme : "Ô mon Seigneur, mes os se sont affaiblis et ma tête s'est enflammée de cheveux blancs." (TSC, Maryam ‘Marie’ : 4).  Il était prophète, et il n'était pas jeune, alors que cette famille voulait engendrer des fils qui libéreront la Palestine, surtout que leur fille s'est mariée et n'a pas eu d'enfants.

Vous, avez dépassé les trente ans, vous vous reprochez de n’avoir rien fait pour la Palestine pendant votre jeunesse. Vous serez dans la même position que Imrân. Beaucoup de jeunes qui ont dépassé l'âge du mariage se culpabilisent. Ils font leur prière et Allah l'acceptera, mais qu’ont-ils fait pour l'Islam? Ce qui veut dire que l'espoir est en vous les jeunes qui déployez un grand effort pour notre communauté musulmane en invitant les autres vers la voie d'Allah, en leur enseignant le Noble Coran, en les aidant, ou en pensant à des inventions pour assurer la prospérité des musulmans . 

Il est à noter que la communauté musulmane diffère complètement des communautés précédentes : ces dernières triomphaient par le biais des miracles tels que mentionné dans les histoires des Prophètes. Par contre, notre communauté remporte la victoire grâce à l'effort fourni par les jeunes et les femmes musulmans : ils consacrent leur vie à servir l'Islam, c'est ainsi que le miracle se produit et l'état de la terre se modifie. Il n'arrivera pas de miracle transcendant de nos jours. En d’autres termes, la victoire viendra par des gens pour qui la vie importe peu. Regardez Ali Ibn Abi Talib parlant du monde d’ici bas : « O vie, nous sommes divorcés trois fois. » Et c'est lui qui a rapporté le hadith du Prophète (BP sur lui) : "maudit soit le légitimateur[ii]"  il en connaissait le sens et pourtant il dit à la vie qu'il a divorcé d'elle trois fois et qu’il ne lui reviendra guère.

La victoire ne vient pas de jeunes dont les rêves sont limités (mariage, enfants, travail...) Il faut que ces petits rêves, qui ne sont pas forcément illicites, se transforment en grands rêves. On peut rêver du plus haut Paradis, de lever le drapeau d’ Allah sur la terre entière... Tout cela ne se réalisera pas en une nuit, mais il le sera en assistant à des leçons de religion, en s'approchant plus de Dieu, en accomplissant la ‘Omra, le pèlerinage, le ramadan, en regrettant les péchés commis avec l'intention de ne plus récidiver. Et ainsi, de progrès en progrès, le rêve de ta vie deviendra de voir l'Islam puissant.

Le principal but de la famille d’Imrân n'était pas d'avoir des enfants, mais de faire triompher la religion et de libérer la Palestine. Ils étaient les seuls musulmans et ils étaient âgés, mais ils priaient pour avoir des enfants, et spécialement un garçon qui deviendra un homme pieux, combattra les Romains et vaincra.

Ainsi l'épouse de Imran commença à invoquer Allah, bien que Imran soit un homme pieux. Mais la femme y tenait plus puisque c'est elle dont le Coran parle. C'est une femme âgée et si sa fille aînée est mariée à Zacharie qui est vieux alors que dire d'elle? Et pourtant elle rêve que la Palestine soit libérée, et elle veut avoir un fils.

Quelle fut donc sa surprise quand elle découvrit qu’elle était enceinte, elle dit –ce qui peut être traduit comme : "(Rappelle toi) quand la femme de ‘Imran dit : « Seigneur je T'ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C'est Toi certes l'Audient et l'Omniscient."  (TSC, ‘Al-‘Imrân (LA FAMILLE D'IMRAN) :35). C’est-à-dire que cet enfant est destiné à Allah, ce qui montre la sincérité et le dévouement de cette femme.

S'il y avait parmi nos jeunes quelqu'un de dévoué à Allah et dont l'intention serait sincère, Allah pourrait changer le cours de l'Histoire pour lui. Mais, nous, nous sommes voués à la vie et à travers nos voeux nous visons à réaliser des buts dans ce monde d'ici bas. Voyez donc cette femme et son vœu le plus cher. C'est la première fois que Allah nous montre qu’une femme a voué son enfant pour Lui seul. Elle voulait un garçon qui vive au sein de la mosquée d'Al-Aqsa, jusqu'à ce qu'il la libère.

Le début de la libération de la Palestine viendra donc par des gens croyants, pieux et qui ont réussi dans leurs pays.

Son vœu était d'avoir un garçon mais elle déclara le libérer de tout désir pour le vouer exclusivement à Dieu.

Le contraire du mot libre est esclave. Or chaque personne captive de ses passions, par son désir est esclave de ce désir : « Vois-tu celui qui prend sa passion pour sa propre divinité ?... » (TSC, Al-Jâthiya (L’Agenouillée) : 23.) Je ne veux pas dire l'esclavage de la prosternation... mais il y a des gens qui sont devenus esclaves de leur désir par exemple : « Malheureux soit l'esclave du dinar » hadith.

A cet égard, les Occidentaux prétendent jouir d’une liberté qui n’existerait pas chez les musulmans puisque l’Islam oblige la femme à porter le voile et interdit la propagation du libertinage. Ne voient-ils donc pas qu’ils sont eux-mêmes esclaves de leurs désirs. Il se pourrait que l'un soit esclave d'une femme, un autre de ses désirs, un autre d'une cigarette, et ainsi de suite. Le sommet de la liberté est d'appartenir à Allah tout Seul.

 

[i] TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du noble Coran

[ii] légitimateur:un second mari pour légitimer un quatrième mariage entre un couple qui a consommé ses trois mariages permis.

7 décembre 2006

L’histoire de Youssouf : B8

L’histoire de Youssouf : B8

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Comme nous l’avons mentionné dans la partie précédente et dans le verset 77 les frères de Joseph dirent –ce qui peut être traduit par: “ «S’il a commis un vol, un frère à lui auparavant a volé aussi.» Mais Joseph tint sa pensée secrète, et ne la leur dévoila pas. Il dit [en lui même]: «Votre position est bien pire encore! Et Allah connaît mieux ce que vous décrivez.»  

Ils inculpaient leur famille avec leur réponse. Mais, voyez la clémence de Joseph qui a retenu sa peine et n’a rien laissé transparaître sur son visage. Il les voyait pire qu’il ne pensait parce que la médisance est plus grave que le vol.

Je vous prie alors de garder de bonnes relations avec les membres de votre famille quoiqu’ils fassent. Joseph aurait pu couper les liens avec ses frères comme font malheureusement de nombreuses personnes pour des raisons matérielles. Je vous demande par Allah de les renouer si vous les avez rompues et de prendre Joseph pour exemple.

Les frères de Joseph lui dirent –ce qui peut être traduit par: Ô Al-Azize, il a un père très vieux; saisis-toi donc de l’un de nous, à sa place. Nous voyons que tu es vraiment du nombre des gens bienfaisants». (TSC[i], Youssouf (JOSEPH) : 78). Ils ne savaient comment ils devaient faire  face à leur père et leur situation était difficile. C’était la seconde leçon que Joseph leur donnait.

Il leur répondit –ce qui peut être traduit par: “«Qu’Allah nous garde de prendre un autre que celui chez qui nous avons trouvé notre bien! Nous serions alors vraiment injustes.» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 79).

Puis, lorsqu’ils eurent perdu tout espoir [de ramener Benyamin] ils se concertèrent en secret. Leur aîné dit: «Ne savez-vous pas que votre père a pris de vous un engagement formel au nom d’Allah, et que déjà vous y avez manqué autrefois à propos de Joseph? Je ne quitterai point le territoire, jusqu’à ce que mon père me le permette ou qu’Allah juge en ma faveur, et Il est le meilleur des juges.” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 80)

Ils avaient essayé de lui faire changer d’avis sans succès et ils se mirent à se consulter entre eux. Leur frère aîné leur rappela qu’ils avaient fait serment à leur père de bien garder leur jeune frère et ils ne pouvaient pas se remettre dans la même situation où ils avaient perdu Joseph. Il leur dit qu’il ne quittera pas sa place avant d’avoir eu la permission de son père et que la volonté d’Allah le meilleur des juges soit faite.

Nous voyons ainsi que le frère aîné, le plus sage dans cette situation, commençait à revenir de son égarement. Le Coran ne nous dit pas son nom et si c’était le même qui avait suggéré de ne pas tuer Joseph et de le jeter dans le puits. Cela nous importe peu, et je passe des choses sous silence. Notre seul but est de profiter de la Sagesse du Coran et, d’après une règle de l’Islam, nous n’approfondissons que les questions fondamentales au comportement.

Ensuite le grand frère leur dit –ce qui peut être traduit par: Retournez à votre père et dites: «Ô notre père, ton fils a volé. Et nous n’attestons que ce que nous savons. Et nous n’étions nullement au courant de l’inconnu. ” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 81). Remarquez cette fois leur souffrance et leurs sentiments véridiques. A la première situation lorsqu’ils avaient jeté Joseph dans le puits, ils avaient dit à leur père et nous veillerons sur lui . Ils réalisaient maintenant que la sauvegarde dépendait de la volonté d’Allah.

Ensuite, ils dirent à leur père –ce qui peut être traduit par: Et interroge la ville où nous étions, ainsi que la caravane dans laquelle nous sommes arrivés. Nous disons réellement la vérité.» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 82). Ils essayaient de lui prouver leur sincérité en lui disant de vérifier avec leurs compagnons de route et les habitants d’Égypte. Comparez avec leur insouciance de la première fois où ils lui avaient répondu –ce qui peut être traduit par: Tu ne nous croiras pas, même si nous disons la vérité . Cette fois-ci, ils voulaient prouver la véracité de leurs paroles et disaient –ce qui peut être traduit par: Nous disons réellement la vérité . Mais notre maître Ya‘qoûb ne les crut pas et leur dit –ce qui peut être traduit par: “  «Vos âmes, plutôt, vous ont suggéré quelque chose... [Il ne me reste plus donc] qu’une belle patience! C’est Allah qu’il faut appeler au secours contre ce que vous racontez!» ” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 18).

Regardez la majesté du prophète Jacob dans son malheur. Il a perdu un de ses enfants depuis quarante ans, l’autre est retenu en gage comme esclave et le troisième a juré de ne pas retourner avant que la question ne soit éclaircie.

C’est un message pour tous ceux qui ont perdu leurs enfants : “Patientez et récitez la sourate Youssouf.” Les savants disent qu’elle soulage la peine de celui qui la récite.

Quelle belle patience et quel cœur majestueux que ceux du prophète Jacob. Voyez sa foi profonde et son manque de désespoir lorsqu’il dit –ce qui peut être traduit par: Il se peut qu’Allah me les ramènera tous les deux. Car c’est Lui l’Omniscient, le Sage (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 83).

Ensuite, il se détourna d’eux et dit –ce qui peut être traduit par: «Que mon chagrin est grand pour Joseph!» Et ses yeux blanchirent d’affliction. (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 84). Les pupilles de ses yeux ne se voyaient plus, elles étaient devenues blanches à force de pleurer. Mais pourquoi le verset dit Joseph et pas  Benyâmine (Benjamin) ? Parce qu’aux moments de tristesse les gens se rappellent toujours du premier malheur.

Les enfants de Jacob lui dirent –ce qui peut être traduit par: Par Allah! Tu ne cesseras pas d’évoquer Joseph, jusqu’à ce que tu t’épuises ou que tu sois parmi les morts.” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 85).

Il leur répondit –ce qui peut être traduit par: Je ne me plains qu’à Allah de mon déchirement et de mon chagrin. Et, je sais de la part d’Allah, ce que vous ne savez pas.” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 86).

‘Omar ibn Al-Khattâb priait devant les Musulmans et pleurait à la récitation de ce verset. Quand ils lui demandèrent ensuite pourquoi il pleurait, il leur répondit : Je ne me plains qu’à Allah de mon déchirement et de mon chagrin.”  Mes frères, plaignez vos maux et ceux des Musulmans à Allah.

Au jour du Ta’ef  le Prophète (BP sur lui) se plaignait de sa peine à Allah lorsque tout le village lui lançait des pierres. Zaïd ibn Al-hâritha le recouvrait de son corps pour les lui éviter et le sang lui coulait de la tête. Le Prophète (BP sur lui) qui à cinquante cinq ans courait à la recherche d’un abri avait également les pieds en sang. Imaginez-vous votre père dans une situation pareille ? Le Messager (BP sur lui) se cacha dans un jardin et il leva les mains au ciel et dit : “Ô Allah, je me plains à Toi de ma faiblesse, de mon manque d’habileté et du peu de considération des gens envers moi. Tu es le Seigneur des mondes, le Seigneur des faibles et le mien. A qui m’abandonnes-Tu  ? A un étranger qui m’attaque ou un ennemi qui a de l’emprise sur moi  ? Si Tu n’es pas en colère contre moi, cela m’est égal. Je me réfugie contre Ta colère ou Ton mécontentement  dans la lumière de Ton visage qui illumine les ombres  et bénéficie à tout ce qui se trouve dans les  mondes  d’ici-bas et de l’au-delà,. Tu as le droit de me réprimander jusqu’à ce que Tu sois satisfait et il n’y a de force ni de pouvoir qu’en Toi.”

Ensuite, le prophète Jacob dit –ce qui peut être traduit par: Ô mes fils! Partez et enquérez-vous de Joseph et de son frère. Et ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Ce sont seulement les gens mécréants qui désespèrent de la miséricorde d’Allah». (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 87). Il demandait à ses fils de faire l’impossible et de ne pas désespérer de la miséricorde d’Allah.

Je vous dis, Ô vous les Musulmans : “Ne désespérez pas d’Allah et le futur est en faveur de cette religion. Le monde entier est en difficulté et les gens ont recours à la religion pour rassasier leur âme comme ils ont recours à la nourriture pour rassasier leur estomac. Il faut garder sa confiance en Allah, faire le bien:  essayer d’aider les autres, réussir dans la vie pratique, apprendre le Coran aux gens, etc.

Il y avait quelqu’un qui écoutait toujours les nouvelles de la Palestine. Un jour, il rencontra un des habitants de ce pays et lui demanda : “N’avez-vous pas assez de cet état de choses avec le nombre de martyrs qui augmente un jour après l’autre  ? Le Palestinien lui répondit par la négative et lui dit que la maison qui ne comptait pas un martyr d’entre ses habitants en ressentait de la honte.

Notre tâche est beaucoup plus facile. Nous n’avons pas à donner notre vie, nous devons simplement nous améliorer et améliorer notre entourage, réussir notre vie, amener les Musulmans à se rapprocher d’Allah, lutter pour la renaissance de notre pays au moyen du développement de l’économie et de l’augmentation de notre productivité.

Pourquoi Jacob avait-il conseillé à ses fils de ne pas désespérer de la miséricorde d’Allah?  Parce que la paix et l’éveil du cœur ne peuvent avoir lieu sans elle.

Les frères de Joseph retournèrent en Égypte et comme il est venu dans le verset –ce qui peut être traduit par: Et lorsqu’ils s’introduisirent auprès de [Joseph,] ils dirent: «Ô al-Azize, la famine nous a touchés, nous et notre famille; et nous venons avec une marchandise sans grande valeur. Donne-nous une pleine mesure, et fais-nous la charité. Certes, Allah récompense les charitables!»” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 88).

Ce verset commence par le terme “lorsque” qui, comme nous l’avons dit précédemment, exprime la succession rapide des événements. Leur situation n’était pas enviable et comme ils n’avaient pas de bons produits à échanger, ils étaient venus avec quelques uns de moindre qualité. Leur état psychologique n’était pas meilleur et Joseph avait voulu leur donner cette leçon. Ils voyageaient entre l’Égypte et la Palestine, avaient besoin de nourriture et leur père leur avait demandé de rechercher leurs frères. L’humilité, la faiblesse et le besoin apparaissaient dans la description de l’état de leur famille à Joseph et leur quête de charité.

Les savants nous conseillent de nous tenir ainsi humblement entre les mains d’Allah comme les frères de Joseph ont fait avec ce dernier.

Un autre nous conseille de ne pas désespérer et de nous maintenir devant la porte d’Allah même si nous en sommes évincés (comme par exemple ne pas sentir de la ferveur pendant la prière, elle finira par arriver),  de ne pas cesser d’implorer le pardon même si nous sommes rejetés, d’essayer de rentrer en intrus lorsque la porte s’ouvrira pour ceux qui seront acceptés et de tendre la main pour demander l’aumône et la charité. Nous devons avoir cette attitude avec Allah.

Joseph ne pouvait plus supporter de voir ses frères dans cet état (comparez avec ceux qui de nos jours ont du plaisir à voir les gens humiliés). Ayez de la compassion les uns envers les autres, unissez-vous, facilitez les choses aux autres et voyez ce que le Prophète (BP sur lui) dit : Le croyant est humble, doux et facile.”

Joseph dit à ses frères –ce qui peut être traduit par: Savez-vous ce que vous avez fait de Joseph et de son frère alors que vous étiez ignorants? [injustes]». (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 89). Remarquez ce noble caractère   qui lui fit dire “ignorants” et non “injustes”.

Imaginez leur surprise  ? –ce qui peut être traduit par Ils dirent: «Est-ce que tu es... Certes, tu es Joseph!».” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 90). Joseph aurait pu se faire reconnaître à leur venue. Remarquez sa tendresse et sa douceur lorsqu’ils sont venus lui demander des provisions surtout en n’ayant à donner en échange qu’une marchandise d’humble qualité. D’après le même verset, il leur répondit –ce qui peut être traduit par: “«Je suis Joseph, et voici mon frère. Certes, Allah nous a favorisés. Quiconque craint et patiente... Et très certainement, Allah ne fait pas perdre la récompense des bienfaisants».” Il ne leur adressa aucune réprimande ni reproche, ce qui leur arrivait était suffisant comme leçon. Remarquez également le terme “bienfaisants” qui fait partie d’une règle comme celle mentionnée précédemment de “Allah est Le seul Gardien” et “Allah est Le Garant”. Le bienfaisant est celui qui patiente et supporte l’oppression des autres et la règle dit  “Allah aime les bienfaisants qui craignent Allah et patientent”

Les frères de Joseph avaient fini par reconnaître leur mauvaise action et dirent –ce qui peut être traduit par: “ «Par Allah! Vraiment Allah t’a préféré à nous et nous avons été fautifs».” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 91). Le plan de Joseph pour la cure des cœurs avait réussi tout comme son plan de développement économique. Nous devons également remarquer la fermeté de ses principes.

La sourate Youssouf est remarquable par le fait que toutes ses histoires ont une fin heureuse. Nous rappelons celles :

-                                  De la femme du noble ministre qui s’est repentie.

-                                  Des femmes qui s’étaient coupées les mains également.

-                                  De l’échanson du roi qui a été sauvé.

-                                  De la nomination de Joseph comme grand responsable des affaires du pays.

-                                  De l’approvisionnement de tout le Moyen-Orient.

-                                  Du repentir des frères de Joseph.

-                                  Du retour des fils de Jacob.

Joseph a réussi dans toutes les épreuves et son histoire est réelle et non imaginaire.

Il avait ainsi répondu à ses frères, c’est-à-dire que nous pouvons l’imiter –ce qui peut être traduit par: “ «Pas de récrimination contre vous aujourd’hui! Qu’Allah vous pardonne. C’est Lui Le plus Miséricordieux des miséricordieux. ».” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 92). Il leur dit : plus de blâmes. Voyez quelle clémence, quel noble caractère, quel bon cœur, quelle compassion sans haine ni rancœur. Essayons de l’imiter.

L’histoire de Joseph me rappelle celle de Abou Soufiâne. Il avait fait la guerre au Prophète (BP sur lui) huit ans de suite, avait commandé la bataille de Ohod, celle de Al-Khandaq et montait les gens contre les Musulmans. Nous connaissons son attitude durant le traité de Al-Hodaïbiya avec le Prophète. Le jour de la victoire de la Mecque il craignait d’être tué et Al-‘Abbâs, l’oncle du Messager  lui conseilla de se livrer au Prophète (BP sur lui) pour se sauver. Il lui dit : “A ton arrivée, tu lui diras «Par Allah! Vraiment Allah t’a préféré à nous et nous avons été fautifs». Abou soufiâne s’en fut vers le Prophète qui lui demanda ce qui l’avait amené. Il répondit ce que Al-‘Abbas lui avait soufflé. Le Messager (BP sur lui) se tut un instant et ensuite répondit : «Pas de récrimination contre vous aujourd’hui! Qu’Allah vous pardonne. C’est Lui Le plus Miséricordieux des miséricordieux. ».”

Nous avons ensuite dans la sourate Youssouf ce verset –ce qui peut être traduit par: “  « Emportez ma tunique que voici, et appliquez-la sur le visage de mon père: il recouvrera [aussitôt] la vue. Et amenez-moi toute votre famille».” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 93)  Quelle est l’histoire de cette chemise, est-ce un symbole, est-ce la même qui a été mentionnée au début de la sourate ?  Nous ne le savons pas.

Ensuite –ce qui peut être traduit par: "Et dès que la caravane franchit la frontière [de Canâan], leur père dit: «Je décèle, certes, l’odeur de Joseph, même si vous dites que je radote» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 94). Comment a-t-il su cela ?  Uniquement par pressentiment paternel. C’est comme la mère qui sent que son fils va tomber du lit et va le border et se rassurer. Ce sont des sentiments humains qui arrivent à tout le monde et nous pouvons avoir les mêmes que ceux de Jacob.

Après avoir vu les tourments et la consternation de Jacob, je vous dis : “ Ayez pitié de vos parents, vous n’avez pas besoin de vous perdre pour mesurer leur amour envers vous. Combien d’enfants vivent isolés et insouciants dans leur propre maison parmi leurs parents, quand ces derniers souhaitent les serrer dans leurs bras. Pourquoi cette cruauté et pourquoi chacun de nous se consacre à sa relation avec sa femme et ses enfants uniquement et ne pense à ses parents qu’une fois par semaine ? Ils se retrouvent au même état que celui de Jacob à sa perte de Joseph. Prenez soin d’eux, partagez vos soucis et vos joies avec eux, dites-leur un mot doux, faites-leur un petit présent.

Ce ne sont pas les frères de Joseph qui disent à Jacob –ce qui peut être traduit par: “ «Par Allah te voilà bien dans ton ancien égarement»”, (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 95), mais d’autres membres de sa famille.

Puis quand arriva le porteur de bonne annonce, il l’appliqua [la tunique] sur le visage de Jacob. Celui-ci recouvra [aussitôt] la vue, et dit: «Ne vous ai-je pas dit que je sais, par Allah, ce que vous ne savez pas?» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 96).

“ Ils dirent: «Ô notre père, implore pour nous la rémission de nos péchés. Nous étions vraiment fautifs». (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 97). Les voilà qui avouent leur faute.

Jacob dit –ce qui peut être traduit par: «J’implorerai pour vous le pardon de mon Seigneur. Car c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux».” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 98).

Les exégètes disent que ce verset exprimait un reste de tristesse dans son cœur ou bien leur mauvaise action nécessitait une imploration tellement importante qu’il attendait la nuit pour le faire à l’heure où elle sera le mieux acceptée.

Ensuite –ce qui peut être traduit par: “Lorsqu’ils s’introduisirent auprès de Joseph, celui-ci accueillit ses père et mère, et leur dit: «Entrez en Egypte, en toute sécurité, si Allah le veut! (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 99). Le terme  “accueillit” qui, comme nous l’avons dit précédemment peut signifier se “blottir” ou “prendre dans les bras” résume dans ce verset toute la rencontre avec sa joie et ses larmes. Le terme “lorsque” y est venu également pour exprimer l’impatience et la hâte de Jacob à voir son fils après quarante ans d’absence. Il a retrouvé sa vue et la famille se trouve réunie dans l’amour et l’entente. Quelle rencontre après une si longue absence.

Puis –ce qui peut être traduit par : Et il éleva ses parents sur le trône, et tous tombèrent devant lui, prosternés. Et il dit: «Ô mon père, voilà l’interprétation de mon rêve de jadis. Allah l’a bel et bien réalisé...» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 100) , l’ancien rêve de Joseph: Quand Joseph dit à son père: «Ô mon père, j’ai vu [en songe], onze étoiles, et aussi le soleil et la lune; je les ai vus prosternés devant moi».” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 4) La sourate avait commencé par le récit d’un rêve et se termine avec sa réalisation.

Allah récompense la patience et le moindre effort, rien n’est vain pour Lui. Il veut nous faire comprendre que, pour les patients qui mettent leur confiance en Lui, l’important sera le dénouement malgré toutes les épreuves et les malheurs qui peuvent survenir. Le Prophète (BP sur lui) disait à ‘Abdillâh ibn Al-‘Abbâs dans le hadith mentionné plus haut : Jeune homme, garde Allah (exalté soit-Il), il te gardera. Garde Allah, tu Le trouveras de ton côté.”

Nous avons ensuite dans le même verset –ce qui peut être traduit par: Et Il m’a certainement fait du bien quand Il m’a fait sortir de prison et qu’Il vous a fait venir de la campagne, [du désert], après que le Diable ait suscité la discorde entre mes frères et moi. Mon Seigneur est plein de douceur pour ce qu’Il veut. Et c’est Lui l’Omniscient, le Sage.” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 100).

Joseph a mentionné la prison et non le puits, bien que cette dernière expérience soit plus dure. Il n’a pas voulu, avec sa délicatesse, heurter les sentiments de ses frères durant cette  belle rencontre. Il dit également “du désert” pour ne pas rappeler la famine qui les avait amenés en Égypte.

Joseph choisit toujours ses paroles, pouvons-nous l’imiter ?

‘Omar ibn Al-Khattâb disait : “Par Allah, je n’aime rien dans ce monde autant que m’asseoir avec des personnes qui choisissent leurs mots comme on choisit les fruits."

Observons ensuite le verset et voyons comment Joseph voulut porter une part de la faute et dit que c’était le Diable qui avait suscité la discorde entre lui et ses frères. Il n’avait aucune responsabilité pour ce qui s’était passé, mais son noble caractère lui fit dire ainsi.

Il acceptait toujours paisiblement les travers du destin et nous le voyons dire à la fin du verset : Mon Seigneur est plein de douceur pour ce qu’Il veut”.

Avec le verset 101, nous ressentons qu’il se retire en lui-même tout plein d’humilité, de résignation et de modestie entre les mains d’Allah. Il y dit –ce qui peut être traduit par: Ô mon Seigneur, Tu m’as donné du pouvoir et m’as enseigné l’interprétation des rêves. [C’est Toi Le] Créateur des cieux et de la terre, Tu es mon patron, ici-bas et dans l’au-delà. Fais-moi mourir en parfaite soumission et fais moi rejoindre les vertueux.” (TSC, Yoûsouf (JOSEPH) : 101)

Voyez la façon de Joseph d’adorer Allah. Il Le respecte, a confiance en Lui et n’a recours à personne d’autre que Lui. Il dit : “Fais-moi mourir en parfaite soumission et fais moi rejoindre les vertueux. Ceux qui l’ont précédés et qu’il veut rejoindre.

Nous est-il possible après cette sourate de penser que nous pouvons avoir un autre patron qu’Allah, L’aimons-nous mieux, avons-nous plus confiance en Lui  ? Celui qui lit cette sourate et ne ressent pas cela est comme celui qui ne l’a pas lue.

Les versets de 102 à 111  sont un commentaire de la sourate. Ils incitent à la patience et assurent que la victoire sera pour les Musulmans quelle que soit la durée du temps. Nous y lisons ces mots –ce qui peut être traduit par: Quand les messagers faillirent perdre espoir (et que leurs adeptes) eurent pensé qu’ils étaient dupés voilà que vint à eux Notre secours.” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 110) Mais comment, après avoir su ce qui était arrivé à Joseph…

Et un autre sens –ce qui peut être traduit par: «Voici ma voie, j’appelle les gens à [la religion] d’Allah, moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente. (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 108) C’est ainsi que Joseph a vécu en professant la foi vers Allah.



[i] Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du noble Coran 

7 décembre 2006

L’histoire de Youssouf : B7

L’histoire de Youssouf : B7

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Elles dirent: «A Allah ne plaise! Nous ne connaissons rien de mauvais contre lui». (TSC[i], Youssouf (JOSEPH) : 51). C’étaient les mêmes femmes qui : “Lorsqu'elles le virent, elles l'admirèrent” et “se coupèrent les mains(TSC, Youssouf (JOSEPH) : 31). Elles avaient changé et étaient devenues pieuses. Auparavant, insouciantes et légères, elles avaient été attirées par sa beauté et, bien qu’elles aient dit –ce qui peut être traduit par - A Allah ne plaise! Ce n'est pas un être humain”, elles lui avaient fait la même demande que la femme de Al-‘Azîze. Ce après quoi Joseph avait dit : “ Et si Tu n'écartes pas de moi leur ruse, je pencherai vers elles et serai du nombre des ignorants» [des pécheurs]. Son Seigneur l'exauça donc, et éloigna de lui leur ruse. (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 33,34).

Quel est le secret de ce changement survenu à ces femmes ? Allah a tout simplement exaucé cette prière de Joseph et les femmes dirent : “ –ce qui peut être traduit par - : “«A Allah ne plaise! Nous ne connaissons rien de mauvais contre lui». Et la femme d'Al-`Azize dit: «Maintenant la vérité s'est manifestée. C'est moi qui ai voulu le séduire. Et c'est lui, vraiment, qui est du nombre des véridiques!» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 51). Cette dernière avait également changé et dit : “«Cela afin qu'il sache que je ne l'ai pas trahi en son absence, et qu'en vérité Allah ne guide pas la ruse des traîtres. Je ne m'innocente cependant pas, car l'âme est très incitatrice au mal, à moins que mon Seigneur, par miséricorde, [ne la préserve du péché]. Mon Seigneur est certes Pardonneur et très Miséricordieux». (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 52,53). C’était elle pourtant qui avait dit auparavant: “Or, s'il ne fait pas ce que je lui commande, il sera très certainement emprisonné et sera certes parmi les humiliés».(TSC, Youssouf (JOSEPH) : 32). Ce qu’elle lui avait commandé était la fornication. Maintenant, par plus d’honnêteté, elle dit : “C'est moi qui ai voulu le séduire. (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 51) car c’était elle qui lui avait proposé : “«Viens, (je suis prête pour toi!)» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 23).

Pour comprendre le secret du changement survenu à ces femmes  et à l’épouse de Al-Azize, il faut ouvrir une parenthèse et parler de ces belles notions : “Le repentir, la miséricorde et le pardon d’Allah”. Je le dis à tous ceux qui ne croient pas que Allah pardonne la fornication, la consommation d’alcool, etc.

Est-ce que celui qui a accepté le repentir de l’épouse de Al-‘Azize et des autres femmes, n’acceptera pas le vôtre ? Et si Allah est aussi miséricordieux pourquoi ne nous repentons-nous pas ? J’aimerais insister sur ce sens que le pardon d’Allah va très loin. Nous avons l’exemple de l’épouse de Al-‘Azize que nous avons haïe tout au long des épisodes qui ont traité de son histoire, et qui s’est repentie. Les versets disent – ce qui peut être traduit par - : “Puis Il agréa leur repentir pour qu'ils reviennent [à Lui (TSC, At-Tawba (LE DESAVEU ou LE REPENTIR) : 118).

Ne désespérez jamais, même si le péché que vous avez commis dure depuis quinze ou vingt ans. Ne voyez-vous pas que la femme de Al-‘Azize dit “ Mon Seigneur est certes Pardonneur et très Miséricordieux” ? Il faut avoir confiance en Allah, béni et exalté soit-Il.

Les trois millions de pèlerins qui montent au matin sur le mont Arafat et redescendent au soir déchargés de tout péché attestent de ce verset. Savez-vous quel est le plus grand péché ? C’est de croire que celui que vous avez commis est plus grand que la miséricorde d’Allah. Nous sommes tous là, assis ensemble avec une multitude de péchés, de mauvaises actions et de fautes qui, si elles étaient visibles, nous dégouteraient les uns des autres. Seul Allah peut nous supporter.

Un homme pieux appelé Mohammed ibn Wâssi‘ dit : “ Si les péchés avaient de la senteur, nous ne serions pas assis ensembles. Pourtant Allah, vous supporte, cache vos fautes, vous garde pendant votre sommeil alors que vous lui désobéissez toute la journée, prend votre âme  quand vous dormez et vous la rend au matin alors qu’elle est pleine de péchés et vous la laisse tant d’années.

Celui qui a accepté le repentir de l’épouse de Al-‘Azize peut accepter le vôtre lorsque vous le désirez et Allah, que Son nom soit glorifié et exalté, dit dans le hadith transcendant : “ Il n’y a pas un jour où la mer ne demande la permission à son Seigneur et dit : “Ô mon Seigneur, permets-moi de noyer le fils d’Adam. Il est nourri par Ta subvention et adore quelqu’un d’autre que Toi. Et le ciel dit : “Ô Seigneur, permets-moi d’écraser le fils d’Adam. Il est  nourri par Ta subvention et adore quelqu’un d’autre que Toi. … Allah, glorifié et exalté soit-Il, répond chaque jour : “Laissez-les. Si vous les aviez créés, vous auriez pitié d’eux. Dans un autre hadith qui parle de la désobéissance d’Ibliss (Satan) et de son insistance à subjuguer le fis d’Adam, Allah dit : “ Par Ta puissance et Ta majesté, je ne cesserai d'induire les enfants d'Adam en erreur tant que leurs âmes seront dans leurs corps. Allah dit alors : Par Ma puissance et Ma majesté, Je ne cesserai de leur pardonner tant qu'ils Me le demandent.”

Il y a également ce hadith du Prophète (BP sur lui) : “Au jour de la création du ciel et de la terre, Allah a créé à l’Ouest une porte large autant que la distance d’une marche de soixante-dix ans, toujours ouverte jusqu’au Jour de la Résurrection. Savez-vous quelle est cette porte ?” Ils répondirent : “Non.” Il dit : “Le repentir.”

Si la porte est de cette largeur pourquoi ne pas la traverser et pourquoi dormir avec vos péchés.

Cependant, il y a trois conditions pour que le repentir soit accepté : “

-                            Regretter la faute. Je dois sentir de la peine dans mon cœur pour l’avoir accomplie. Me mordre les doigts en me rappelant que je vais rencontrer Allah au Jour de la Résurrection avec des péchés comme la consommation d’alcool, de drogue ou la fornication. Me demander comment j’ai pu avoir l’audace de Lui désobéir, prendre injustement le dû d’une autre personne ou lui faire du tort.

-                            Ne plus récidiver.

-                            Être décidé à ne pas la recommencer.

Nous pouvons ainsi trouver parmi nous quelqu’un qui a un lien extraordinaire avec Allah et L’aime énormément. Si les trois conditions existent, il est certain que la faute a été effacée. Celui qui ne se rappelle pas de ses fautes et demande à Allah de les lui pardonner peut commencer une nouvelle page, il sera comme ceux qui descendent du mont Arafat pendant le pèlerinage, c’est-à-dire absous de tout péché. Le repentir complet ne concerne pas uniquement les pèlerins, la miséricorde d’Allah est partout. Il faut que chacun voie en lui-même s’il peut se repentir de ses fautes ou non.

Allah, que Son nom soit glorifié, dit –ce qui peut être traduit par - : “ «Ô  Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c'est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux. " (TSC, Az-Zoumar (LES GROUPES) : 53).

Un autre beau hadith transcendant dit : “Ô fils d’Adam, Je t’ai créé du néant et Je t’ai nanti de l’ouïe, de la vue, du cœur et du cerveau. Ô fils d’Adam, Je te remercie et tu M’oublies, Je te donne et tu ne M’es pas reconnaissant, Je fais cas de toi et tu n’en fais pas de Moi. Suis-Je avare pour que tu le sois avec Moi, ô fils d’Adam ?

Il a été dit que lorsque le serviteur lève les mains au ciel et dit : “Ô Allah, ô Allah, ô Allah.” Allah, que Son nom soit glorifié et exalté, répond : “Ô mes Anges, ne Me cachez pas la voix de Mon serviteur. Ils répondent : “Seigneur, il ne mérite pas Ta miséricorde.” Il leur dit : “ Mais Je suis qualifié pour pourvoir la dévotion et le pardon et Je vous rends témoin que je lui pardonne.

En vérité, l’histoire de l’épouse de Al-‘Azize, n’est pas la seule de ce genre. La biographie du Prophète (BP sur lui) est pleine d’autres histoires bien,pires. Par exemple, Hend bint ‘Outba a fait beaucoup de mal au Prophète (BP sur lui) et à ses compagnons au point où il lui a donné le surnom de “celle qui mange les foies”. Elle avait payé de l’argent pour faire assassiner Hamza (oncle du Prophète), avait éventré son cadavre avec un poignard et s’était mise à mastiquer un bout de son foie. Dans une autre version, il a été dit qu’elle était venue avec son mari Abou Soufiâne et qu’ils s’étaient mis à frapper avec une lance à l’intérieur de la bouche de Hamza. Pourtant, le Prophète (BP sur lui) le jour de son entrée triomphale à la Mecque, dit : “Celui qui s’abrite dans la maison de Abou Soufiâne sera en sécurité.” L’idée avait plu à ce dernier, mais Hend s’était mise contre lui et disait toujours : “Attention de suivre Abou Soufiâne, continuez à combattre Mohammed.”

Le Prophète (BP sur lui) avait donné la sécurité à tous les gens et dit : “Allez, vous êtes libres.”, excepté dix personnes parmi lesquelles Hend bint ‘Outba. Mais celle-ci était venue se placer devant lui et lui avait fait serment d’allégeance pour se sauver.

Quinze ans après cette situation, c’était elle qui encourageait les combattants musulmans durant la bataille de Al-Yarmouk. C’était une bataille décisive et celui qui devait la gagner allait commander la terre. Les Byzantins y étaient au nombre de deux cents quarante mille combattants et les Musulmans au nombre de trente-six mille. Ces derniers qui avaient vu l’ennemi devant eux comme un nuage noir s’étaient mis à reculer. Hend avait pris le pilier d’une tente et frappait le cheval du soldat Musulman qui revenait et disait : “Où allez-vous défenseurs de l’Islam, où allez-vous vous qui demandez le martyre, de quoi vous échappez-vous ! D’Allah ou du Paradis ? Par Allah, n’apportez pas la honte aux Musulmans.” En voyant Abou Soufiâne revenir en arrière, elle lui dit : “Raffermis-toi fils de Saqr, ne nous suffit-il pas que nous avons longtemps combattu le Prophète ? Rachète ce que nous lui avons fait, meurs en essayant de lui donner satisfaction pour racheter nos fautes passées.”

Il ne faut jamais désespérer des gens. Abou Soufiâne qui avait combattu les Musulmans à Ohod et à Al-Khandaq, le chef de l’armée païenne pendant de longues années, criait de toute sa voix aux Musulmans dans leur bataille contre les Byzantins : “Ô vous les Musulmans, raffermissez-vous ...raffermissez-vous, vous qui recherchez le Paradis, raffermissez-vous, bienvenue au Paradis.” C’était là Abou Soufiâne qui a perdu un oeil dans cette bataille de Al-Yarmouk et l’autre dans celle de Al-Qâdissiya en combattant pour la grâce d’Allah.

‘Ikrima ibn Abi Djahl, le Pharaon de cette Omma (nation musulmane) est mort en martyr pendant la bataille de Al-Yarmouk où il avait dit : “Qui veut me suivre dans la mort !” Quatre cents autres l’avaient suivi et étaient morts en martyrs pour la grâce d’Allah.

Ce que j'aimerais noter ici c'est la miséricorde d'Allah. L’épouse de Al-‘Azize et ses amies s’étaient repenties, Hend bint ‘Outba et ‘Ikrima ibn Abi Djahl s’étaient repentis également et il faut garder de l’espoir pour tout le monde. Il suffit que quelqu’un leur prenne la main et les attire avec amour et gentillesse et non avec rudesse.

Des jeunes gens viennent me dire que leurs amis sont égarés et qu’il n’y a rien à faire pour eux. Ils me demandent comment agir et je leur dis que la patience envers ces personnes fait partie de la cure.

Si vous me demandez quelle a été la cause essentielle du repentir de la femme de Al-‘Azize et de ses amies, je vous dirai que les gens changent avec le temps. Voyons comment les jeunes gens qui se trouvent avec nous étaient il y a trois ou quatre ans et nous tous d’ailleurs. La raison principale du changement de l’épouse de Al-‘Azize est le dégoût du péché. Nous sommes faits d’une âme et d’un cœur et le corps après un certain temps ne veut plus du péché. De plus, l’âme a besoin d’Allah comme l’estomac désire la nourriture et elle souffre de cette faim également. C’est ce qui est arrivé avec l’épouse de Al-‘Azize et c’est pourquoi je dis l’avenir est pour l’Islam. L’humanité entière a assez du matérialisme au milieu duquel elle vit. Est-ce que les gens vivent en paix en Occident ? Le crime a-t-il diminué, la technologie a-t-elle apporté la paix, la déprime a-t-elle diminué ou augmenté, et le nombre de psychologues ?

La terre s’est fatiguée et elle a besoin de l’Islam, elle aspire à Allah et c’est pour cela que de nombreux jeunes gens retournent vers la religion. Ne ressentez aucune gêne de la vôtre, l’avenir lui appartient. Il y a beaucoup de bien à l’intérieur des êtres et vous devez éveiller votre entourage. Pour le faire, vous devez vous nantir d’une haute morale avec des qualités supérieures, vous rapprocher de leur manière de s’habiller, être souriant et optimiste et réussir votre vie.

Retournons à l’histoire de Joseph, lorsque la femme de Al-‘Azize dit courageusement : “ «Maintenant la vérité s'est manifestée. C'est moi qui ai voulu le séduire. Et c'est lui, vraiment, qui est du nombre des véridiques!» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 51). Avec toute sincérité, elle a voulu le faire sortir de prison. Nous devons apprendre d’elle son repentir parfait et sa façon de le dire directement sans mollesse. Nous voyons par exemple un jeune homme qui rompt sa relation avec une jeune fille et dit vouloir continuer à être simplement des amis. Je dis que Satan se moque de lui parce que dans un moment de faiblesse, tout recommencera. Egalement celui qui se repentit du gain illicite mais attend que sa source se tarisse d’elle-même dans son travail. Le verset nous dit –ce qui peu être traduit par - : “ ... vous qui avez cru! Repentez-vous à Allah d'un repentir sincère. (TSC, At-Tahrîm (L'INTERDICTION) : 8). Sincère ici signifie complet...”

L’épouse de Al-‘Azize dit encore : “Cela afin qu'il sache que je ne l'ai pas trahi en son absence”. De qui parlait-elle ? De Joseph, de son mari Al-‘Azize ou du roi ?

Nous avons là un exemple de la beauté d’expression coranique qui peut signifier plusieurs choses avec un seul mot. Nous pouvons ainsi dire qu’il s’agissait de Joseph qu’elle a fait sortir de prison et de son mari qu’elle n’a pas trompé puisqu’elle n’avait pas commis le mal dont elle avait eu l’intention. Le même verset nous dit –ce qui peut-être traduit par - : “ en vérité Allah ne guide pas la ruse des traîtres”. C’est une règle coranique car Allah humilie celui qui dupe une personne en faisant semblant d’avoir une bonne intention. Les jeunes doivent noter ces valeurs et savoir que Allah ne fera pas réussir celui qui veut se hausser aux dépens d’autrui. Egalement la jeune fille qui a des relations avec un garçon sans l’autorisation de ses parents et qui les dupe après tout ce qu’ils ont fait pour elle. La femme de Al-‘Azize avait continué et dit : “ Je ne m'innocente cependant pas, car l'âme est très incitatrice au mal, à moins que mon Seigneur, par miséricorde, [ne la préserve du péché]. Mon Seigneur est certes Pardonneur et très Miséricordieux». (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 53)

Ensuite vient le verset 54 –qui peut être traduit par - : “ Et le roi dit: «Amenez-le moi: je me le réserve pour moi-même».” Le roi avait dit précédemment “Amenez-le moi ” mais cette fois-ci il y ajoute “ je me le réserve pour moi-même”. Il avait vu que Joseph ne cherchait pas à se rapprocher de lui par intérêt et cela le lui fit plus estimer. C’est une leçon que nous devons tous apprendre et savoir que la fierté et l’amour propre apportent des bénéfices plus importants que la flatterie. Joseph n’avait pas accepté de sortir de prison avant d’être innocenté et je dis aux jeunes de ne pas flatter leurs supérieurs en pensant qu’ils le font pour leur avenir.

Nous devons remarquer que ces paroles “ A Allah ne plaise!” ont été répétées deux fois dans la sourate ainsi que “Amenez-le moi ” Egalement d’autres mots qui ont été souvent répétés pour attirer l’attention et les rendre plus impressionnants. Par exemple le terme “tunique” “ Ils apportèrent sa tunique tachée d'un faux sang.(TSC, Youssouf (JOSEPH) : 18).  et elle lui déchira sa tunique par derrière (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 25). Si sa tunique [à lui] est déchirée par devant(TSC, Youssouf (JOSEPH) : 26). Mais si sa tunique est déchirée par derrière(TSC, Youssouf (JOSEPH) : 27). Cette tunique a été mentionnée avant son entrée en prison et elle a été la cause du retour de la vue de son père. En effet le verset dit : “ Nous te racontons le meilleur récit(TSC, Youssouf (JOSEPH) : 3).

Le roi dit à Joseph : “ «Tu es dès aujourd'hui près de nous, en une position d'autorité et de confiance». " (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 54). De ces quelques paroles, nous comprenons que le roi l’a trouvé éloquent et courageux et en conséquence lui fit confiance et lui donna l’ “autorité”.

Joseph répondit : “ Et [Joseph] dit: «Assigne-moi les dépôts du territoire: je suis bon gardien et connaisseur». " (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 55). Des qualités qui, en plus de la liberté d’agir et de l’autorité, doivent se trouver chez toute personne à qui on veut confier un travail : “La probité, l’honnêteté et la science.

Comme “honnêteté” est synonyme de probité, les qualités se réduisent à deux. Par conséquent, si quelqu’un veut employer un autre ou lui donner sa fille en mariage, il faut rechercher en lui la probité et la science c’est-à-dire comment il agit et vit dans le monde.

Puis vient ce verset –qui peut être traduit par - : “ Ainsi avons-nous affermi (l'autorité de) Joseph dans ce territoire et il s'y installait là où il le voulait. Nous touchons de Notre miséricorde qui Nous voulons et ne faisons pas perdre aux hommes de bien le mérite [de leurs œuvres]. " (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 56). Imaginons un peu tout ce par quoi Joseph a dû passer. D’un puits étroit à l’esclavage, à la prison, à la pleine liberté et à l’autorité sur tout le Moyen-Orient. Qui donc l’a fait sortir du puits, de la prison et lui a donné cette puissance ? C’est Allah et ce verset nous apprend à avoir confiance en Lui.

En observant l’histoire de Joseph, nous réalisons qu’elle avance à contresens. D’abord, l’amour de son père (une belle chose) qui le mène au puits. Ensuite le puits (mauvaise chose) le mena au palais de Al-‘Aziz. Suite à ce séjour (belle chose) il fut mis en prison (mauvaise chose) qui a été la cause de sa position comme haut ministre d’Egypte (belle conséquence).

Celui qui se trouve démuni, faible ou sans les moyens de se marier ne doit pas désobéir à Allah ou s’éloigner de Lui, parce que tout l’univers est entre Ses mains. Il doit L’invoquer, se réfugier en Lui et consolider ses liens avec Lui. Sûrement Il l’exaucera et le soutiendra comme Il a fait pour Joseph.

Maintenant que la vie pénible s’est terminée pour lui, un autre genre d’épreuve l’attend, celle de la puissance. Celui qui sort d’une prison qui mesure un mètre carré et se voit soudain gardien des trésors de la terre, pourra-t-il demeurer ferme ? Il y a des gens qui sont bien tant qu’ils vivent à l’étroit, mais dès que la situation s’améliore pour eux, ils changent.

Les Compagnons du Prophète (BP sur lui) disaient : “Nous avons passé l’épreuve du malheur et nous avons patienté tandis que nous n’avons pu le faire pour le bonheur.”

Ainsi celui qui se trouve à l’étroit dans la vie est dans la grâce et il ne faut pas craindre pour les jeunes le manque de biens mais la fortune et les hautes positions dans le futur. L’épreuve du malheur est apparente mais celle de la fortune est masquée. Il est plus difficile de résister au mal lorsque nous sommes nantis que lorsque nous sommes démunis et nous avons besoin de plus de patience. Par conséquent il ne faut pas être triste en se trouvant à l’étroit. Nous comprenons ainsi ces dernières paroles du Prophète à l’approche de sa mort : “Ô vous les gens, par Allah, ce n’est pas la pauvreté que je crains pour vous mais la vie et votre concurrence à son propos comme ceux d’avant vous ont fait et que vous périssiez comme ils ont péri.” Nous avons ce verset dans la sourate Youssouf : “ Et la récompense de l'au-delà est meilleure pour ceux qui ont cru et ont pratiqué la piété.” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 57).

Le verset suivant dit: “Et les frères de Joseph vinrent et entrèrent auprès de lui. Il les reconnut, mais eux ne le reconnurent pas.(TSC, Youssouf (JOSEPH) : 58). Il nous décrit un événement survenu après les sept années grasses et une des années maigres et nous donne un exemple de la belle expression coranique qui résume huit ans en ces quelques mots : “ Et les frères de Joseph vinrent”. Ils signifient que le rêve et le plan se sont réalisés et que l’Égypte exporte la nourriture au monde entier. Un verset d’une extrême éloquence qui prouve que le Coran est une révélation divine puisqu’il peut résumer et certifier tant d’événements avec ces mots.



[i] Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du noble Coran 

7 décembre 2006

L’histoire de Youssouf : B6

L’histoire de Youssouf : B6

Ensuite –ce qui peut être traduit comme : "Or, celui des deux qui avait été délivré et qui, après quelque temps se rappela, dit: «Je vous en donnerai l’interprétation. Envoyez-moi donc»." (TSC[i] 'Yoûssouf' (JOSEPH) : 45) Le mot iddakar veut dire qu'il s'est souvenu avec difficulté. Et le mot oumma veut dire une longue durée, ce qui laisse penser que Joseph était resté longtemps en prison. L'expression "je vous en donnerai l'interprétation" veut dire que l'homme a dissimulé le nom de celui qui allait faire l'interprétation pour qu'il ait la récompense avant les autres. Et l'expression" envoyez-moi donc" veut dire que les prisons étaient loin dans un lieu hostile. Puis vient l'expression ce qui peut être traduit comme : "Ô toi, Joseph, le véridique!" (TSC 'Youssouf' (JOSEPH) : 46), une belle expression qui vient qualifier ici les paroles, les actes et le comportement. Et le premier qui fut appelé le véridique après Joseph fut Abou Bakr Assiddiq. Et bien que Joseph fût accusé parmi eux d'un délit d'honneur, l'homme n'a pas pu renier la droiture de Joseph et l'a appelé le véridique.

En comparant le verset où est conté le rêve du roi avec celui où l'homme interroge Joseph, on s'aperçoit de la fidélité de la transmission. De nos jours cette fidélité est absente, surtout chez les femmes. On aime en rajouter à ce que nous entendons, quitte à ce que cela cause la ruine d'un foyer. Altérer les propos des autres, ou bien cligner de l'œil à l'insu des gens est un péché, pire, c'est une perversité, et ce dans le verset –ce qui peut être traduit comme : "Ô vous qui avez cru! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair " (TSC 'Al-Houjourât' (LES APPARTEMENTS) : 6)

Dans les trois derniers versets, Joseph leur expliqua le songe vu par le roi : ils connaîtront  sept ans où ils récolteront beaucoup de biens, puis viendront sept ans de disette où le Nil s'assèchera et où il n'y aura point de pluies. Ils devraient alors multiplier leurs semences les premières années pour qu'ils aient une bonne récolte qu'ils laisseront dans son épi (et la science moderne a prouvé que ceci est le meilleur moyen de stocker les grains), puis viendra une année de biens et de récoltes où ils sèmeront le surplus qu'ils ont conservé. Cette dernière année n'a pas été mentionnée par Allah dans le verset, mais Joseph l'a devinée à cause des sept années de disette qui seront forcément suivies d'une bonne année. Ceci dénote un esprit alerte chez Joseph qui s'est révélé aussi être un expert en économie, en plus qu'il soit un serviteur pieux et longanime. Et il leur a interprété le songe malgré ce qu'ils lui ont fait subir et qu'il fût en prison. Tout ceci parce qu'il est un musulman, il ne pouvait pas laisser tout un peuple mourir de famine alors qu'il détenait la solution. Je m'adresse au jeune sorti intègre de l'université et qui trouve dans la société des modèles de corruption, je lui recommande de se rappeler ce verset et de se maintenir sur sa morale.

Le Prophète avait dit d'un homme qu'il était parmi les gens du Paradis, alors Abdullah Ibn Omar était parti voir ce que faisait cet homme pour mériter le Paradis. Il s'aperçut qu'il était comme les autres dans son culte et sa piété, mais seulement il ne portait aucune rancune dans son cœur envers les gens. C'est comme ça que devraient être les musulmans. Tu devrais te soucier de ce qui arrive aux musulmans et que ton comportement ne change pas selon ceux qui se trouvent autour de toi, car on a vu que Joseph était constamment bienfaiteur et aimait le bien pour les autres. Un autre point tout aussi intéressant : est-il permis de montrer le bien même aux mécréants ?

Ceci est permis car Joseph les a aidés en dépit qu'ils fussent polythéistes etc. Se montrer clément envers les gens, les aider dans leurs affaires et leur vécu fait partie de la religion. Comparez ce que Joseph a fait à ceux qui ont jeté une bombe atomique, ou bien ceux qui jettent le blé dans la mer pour des considérations économiques. Tu dois être fier de ta religion et ne sois pas fasciné par les autres civilisations en écoutant leur musique, ou délaisser le voile en les imitant car ceci représente bien leur déclin. Ta religion te défend d'éprouver de la haine ou de la jalousie et te recommande l'amour pour le monde entier même envers les mécréants.

La dernière partie que nous avons concerne la planification économique. Joseph est le premier à avoir mis un plan économique de 15 ans que le monde a découvert de nos jours :

-ce qui peut être traduit comme :"Vous sèmerez pendant sept années consécutives"(TSC 'Youssouf' (JOSEPH) : 47) ce qu'on pourrait appeler maintenant : l'augmentation dans la production. "Tout ce que vous aurez moissonné, laissez-le en épi" c'est la régulation de la consommation et la politique de gestion des stocks. Quelle est donc cette religion qui est un guide de la vie ! N'est-il pas digne que tu t'en vantes et que tu prennes le Coran avec toi où que tu ailles !

Ensuite–ce qui peut être traduit comme : "Viendront ensuite sept années de disette qui consommeront tout ce que vous aurez amassé pour elles sauf le peu que vous aurez réservé"(TSC 'Youssouf' (JOSEPH) : 48) : il leur a recommandé de consommer durant ces sept années avec parcimonie, comme dans le système des rationnement par les tickets ! Ensuite "La charge d’un chameau" (TSC 'Youssouf' (JOSEPH) : 65) : pour interdire la spéculation !

Notre admiration pour Joseph augmente à chaque nouvelle qualité que nous lui découvrons !  De sa ferme position en face de la femme d'Al Azize, de sa servitude, et de son séjour en prison à sa bienfaisance, etc.

Ensuite–ce qui peut être traduit comme : "Puis, viendra après cela une année où les gens seront secourus [par la pluie] et iront au pressoir" (TSC 'Youssouf' (JOSEPH) : 49) : préparer les ressources nécessaires en attendant que s'améliorent les conditions économiques.

Tout ceci est un plan économique formidable, et Joseph (que la paix soit sur lui) appelant au chemin d'Allah, doué dans l'interprétation des songes, expert économique, très beau, longanime et fort, un homme de stratégie économique de long terme. Je crois qu'après tout cela, tu seras fier de ton Islam.

De la sourate Youssouf, nous comprenons qu'en plus du culte, nous devons aussi avoir une bonne morale, et je serai déçu que vous tous qui êtes venus entendre la leçon de religion, vous repartiez sans avoir acquis de nouvelles connaissances.

Alors cherchez les œuvres de bienfaisance et participez-y et faites quelque chose pour votre communauté.



[i] TSC : Traduction des sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu’à présent de la sourate sus mentionné. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du noble Coran.

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7 décembre 2006

L’histoire de Youssouf : B5

L’histoire de Youssouf : B5

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

                  

Le Prophète Joseph aurait pu dès le début interpréter leurs rêves, mais il a préféré leur parler de la religion d’abord. Il pouvait prendre l’un des deux valets à part et lui annoncer qu’il allait mourir puis parler à l’autre de Allah. Mais il a parlé aux deux de religion... cela signifie qu’on peut parler à n’importe qui de l’amour de Allah ...

La Da’wa (appel à Allah) n’est pas une faveur, c’est un devoir. Allah - que Son nom soit exalté - dit –ce qui peut être traduit comme : « Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront. », (TSC[i], 'Âl-`Imrân’ (La famille d’Imran) :104.) Allah ne nous cache rien, Il ne nous a pas choisis sans raison –ce qui peut être traduit comme: « Vous êtes la meilleure communauté, qu'on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah. Si les gens du Livre croyaient, ce serait meilleur pour eux, il y en a qui ont la foi, mais la plupart d'entre eux sont des pervers. » (TSC, 'Âl-`Imrân’ (La famille d’Imran) :110.) Et le Prophète (BP sur lui) a dit : « Vous commanderez le convenable et interdirez le blâmable sinon Allah séparera vos cœurs puis vous l’invoquerez et il ne vous exaucera pas. » Si tu ne guides pas les gens, tes invocations ne seront ni acceptées ni exaucées et tu seras puni avant les autres. La question de la Da’wa est vaste. Je suis en train de vous en parler tout en souhaitant que chacun d’entre vous décide d’instruire ses amis vers le droit chemin.

Tu auras la plus grande rétribution si tu guides les gens vers Alah, qui dit –ce qui peut être traduit comme: «Et qui profère plus belles paroles que celui qui appelle à Allah, fait bonne œuvre et dit: “Je suis du nombre des Musulmans ?” » (TSC, ‘Foussilat’ (Les Versets détaillés) :33). Le Prophète (BP sur lui) a dit : « Par Allah! Il vaudrait mieux pour toi d'être, grâce à Allah, le guide d'un seul homme dans la bonne voie que de posséder des chameaux roux».

Allah le Très Haut dit-ce qui peut être traduit comme : « C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes » (TSC, ‘Al-Mâ'ida’ (La Table servie) : 32.) Auparavant, je croyais que faire don de la vie à quelqu’un, c’était ne pas le tuer. Toutefois, une fois quelqu’un m’a appelé au téléphone et m’a parlé au sujet de son fils qui se droguait. Il voulait me l’envoyer pour que j’en prenne soin et lorsqu’il a senti que j’étais occupé, il m’a dit : “mon fils, « Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes ».  Il m’avait appris que mettre un être humain sur la bonne voie, c’était lui faire don de la vie... Pourquoi alors n’essayes-tu pas de faire don de la vie à tes frères et à tes amis ?

Le verset coranique confirme ce sens : « Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes ». Il ne faut pas oublier que  « Celui qui instaure dans l'Islam une bonne tradition en aura la récompense et la récompense de ceux qui œuvreront avec après lui ». Si tu guides quelqu’un, il guidera à son tour un autre qui, à son tour, orientera un troisième et tu auras des rétributions le long de cette chaîne, et tu te demanderas le jour du Jugement dernier d’où sont venues ces rétributions ; et même si tu as commis des péchés, les portes du Paradis te seront ouvertes. Alors je te conseille de choisir ceux à qui tu fais la Da’wa, ceux qui te font gagner beaucoup de rétributions. Il faut chercher une personne qui a de l’influence sur les gens et qui pourra leur communiquer l’amour de Allah. Guide-la et sois patient. Dans un groupe d’amis par exemple, cherche celui qui a de l’influence sur ses condisciples, parce qu’une fois guidé, il s’occupera des autres. La Da’wa, nos frères, est le fait de guider les gens vers la bonne voie. Outre sa grande rétribution et le fait qu’elle soit un devoir, c’est le seul espoir qui reste aux musulmans...

Je vous le dis en toute franchise, l’Islam n’a aucun espoir de se propager avec les bombes, les canons et les massacres. Le seul espoir, c’est de marcher sur les pas de notre Prophète (BP sur lui). Comment le Prophète a-t-il commencé la Da’wa ? Il était seul, à part un ami, et tous les autres étaient des mécréants... Alors qu’aujourd’hui - louanges à Allah - le nombre de musulmans dans le monde est de l’ordre d’un milliard et quatre cents millions... Le Prophète a commencé par son compagnon Abou Bakr, qui a appelé à l’Islam sept personnes et celles-là ont guidé soixante-dix (70) personnes... Quant aux musulmans de Médine, ils étaient au nombre de six. Ils sont retournés voir le Prophète, une année après en étant douze (12) ; le Prophète fut très content. Alors, l’année suivante, ils sont revenus et leur nombre atteignait soixante-treize (73) hommes et deux (2) femmes. L’année d’après, ce fut le Prophète qui leur rendit visite.

Si tu me demandes quel est le plan pour que l’Islam réussisse, je te dirai c’est de faire prendre conscience à celui qui est à côté de toi, sans recours à la violence. L’essentiel, c’est d’être des musulmans pratiquants, le verset dit  - ce qui peut être traduit comme : « En vérité, Allah ne modifie point l'état d'un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes » TSC,  ‘Ar-Ra`d’ (le Tonnerre) : 11. « Allah a promis à ceux d'entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu'Il leur donnerait la succession sur terre comme Il l'a donnée à ceux qui les ont précédés » (TSC,  ‘An-Noûr’ (La Lumière) : 55.)

C’est sans conteste : le succès de l’Islam c’est ton affaire et ce n’est pas la peine de te lamenter et d’accuser les circonstances et dire que c’est la réalité des musulmans... réveille ton voisin,ton collègue de travail... L’Islam, c’est la responsabilité de tous ceux qui entendent mes propos et cela jusqu’au jour de la Résurrection... Davantage de gens tu réveilles, plus ta valeur sera rehaussée chez Allah... il n’y a aucun espoir ni plan ni honneur en dehors de la Sunna du Prophète (BP sur lui). Il marchait autour de la Ka’ba qui était entourée d’environ soixante-seize statues et n’avait jamais essayé d’en détruire une seule. Néanmoins, il y avait tous les jours un nouveau converti à l’Islam. Grâce à sa relation avec Allah, à son comportement, à ses qualités et à sa réussite dans la vie, il est parvenu à diriger la nation en vingt-cinq ans.

Il y a des gens qui disent ne pas pouvoir mener la Da’wa parce que leur savoir est limité. Nous leur répondons que le Prophète (BP sur lui) dit : « Faites parvenir de moi ne serait ce qu’un verset.». Si tu sais ce que c’est que la prière, parles-en aux gens ; ce que tu es en train d’écouter aujourd’hui tu peux aller le raconter à ta famille et à tes proches… L’imam Ahmed Ibn Hanbal a dit : “Celui qui entend parler d’une question, devient connaisseur de cette question”. Tu connais la prière du vendredi et son importance, parles-en aux gens, mais ne t’aventure pas dans des fatwas concernant des choses que tu ignores... De même qu’il y a des gens qui disent ne pas pouvoir inviter les gens à revenir vers Allah puisque lui n’est pas un bon croyant ou qu’elle ne porte pas le hijab, ou parce qu’ils ont commis beaucoup de péchés… Bien sûr que tu peux appeler à Allah... Allah ne dit-Il pas - ce qui peut être traduit comme : « Commanderez-vous aux gens de faire le bien, et vous oubliez vous-mêmes de le faire », (TSC, ‘Al-Baqara’ (La Vache) : 44.) Donc, il t’est interdit de donner des conseils aux gens en n’ayant pas l’intention de les appliquer toi-même ; par exemple si quelqu’un fume, il peut conseiller un autre fumeur mais tout en ayant l’intention d’arrêter lui aussi...Tu vois que la Da’wa t’incite à te remettre sur la bonne voie. Un autre exemple : quelqu’un qui ne baisse pas ses yeux lorsqu’il voit une femme passer et voit un autre faire comme lui, il peut lui en parler mais en ayant l’intention de mettre ce conseil en pratique, parce que celui qui donne des conseils aux gens aura honte de ne pas les appliquer à son tour, et ainsi tu seras le premier bénéficiaire de la Da’wa.

Tu veux persister sur la voie de l’obéissance à Allah ?... Accomplis la Da’wa... Tu veux renouveler la foi dans ton cœur... tu étais très pratiquant et tu ressens une chute ?... Appelle quelqu’un à Allah, tu trouveras que chaque mot prononcé à son attention vivifiera ta foi comme si tes cellules étaient en train de se renouveler... L’imam Ibn Taymia a dit : “Il ne faut pas que quelqu’un se dise, je ne ferai la Da’aw que lorsque ma foi sera complète parce que, soit il viendra le jour où il dira que sa foi est complète, et il sera donc égaré, soit il mourra avant que sa foi ne soit complète”. Alors, quelle est la solution ? C’est de faire l’appel à Allah selon tes conditions actuelles, et ta foi sera affermie. Tu n’as aucun prétexte, l’Islam est ta responsabilité et la récompense est grande.

Allons-y apprendre l’art de la Da’wa et Cheikh Chaaban nous lira les versets du 36 au 41 de la Sourate ‘Yoûssouf’ (Joseph)- ce qui peut être traduit comme : « Deux valets entrèrent avec lui en prison. L'un d'eux dit : “Je me voyais [en rêve] pressant du raisin...” Et l'autre dit : “Et moi, je me voyais portant sur ma tête du pain dont les oiseaux mangeaient. Apprends-nous l'interprétation (de nos rêves), nous te voyons au nombre des bienfaisants”. La nourriture qui vous est attribuée ne vous parviendra point, dit-il, que je ne vous aie avisés de son interprétation [de votre nourriture] avant qu'elle ne vous arrive. Cela fait partie de ce que mon Seigneur m'a enseigné. Certes, j'ai abandonné la religion d'un peuple qui ne croit pas en Allah et qui nie la vie future. Et j'ai suivi la religion de mes ancêtres, Abraham, Isaac et Jacob. Il ne nous convient pas d'associer à Allah quoi que ce soit. Ceci est une grâce d'Allah sur nous et sur tout le monde; mais la plupart des gens ne sont pas reconnaissants. Ô mes deux compagnons de prison! Qui est le meilleur: des Seigneurs éparpillés ou Allah, l'Unique, le Dominateur suprême ? Vous n'adorez, en dehors de Lui, que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres, et à l'appui desquels Allah n'a fait descendre aucune preuve. Le pouvoir n'appartient qu'à Allah. Il vous a commandé de n'adorer que Lui. Telle est la religion droite; mais la plupart des gens ne savent pas. Ô mes deux compagnons de prison! L'un de vous donnera du vin à boire à son maître; quant à l'autre, il sera crucifié, et les oiseaux mangeront de sa tête. L'affaire sur laquelle vous me consultez est déjà décidée. »

1. « Nous te voyons au nombre des bienfaisants » : le premier caractère tiré de ce verset et que doit avoir celui qui veut faire la Da’wa, c’est la bonne conduite. Si les gens ne voient pas que tu as de bonnes valeurs, ce n’est pas la peine de continuer, tu perdras ton temps, personne ne te suivra. Alors que si tu ne sais pas parler mais que tu fais preuve de bonne conduite, tu guideras des dizaines.

2. « Nous te voyons au nombre des bienfaisants » : de même, ce verset inclut l’aspect extérieur et intérieur. Prends soin de ton physique. Tu veux influencer les gens, fais attention parce qu’ils remarqueront si tes cheveux sont mal coiffés ou si tu es mal habillé... Alors, les gens qui croient que les habits ne sont pas importants tant qu’ils sont pratiquants, se trompent. Il faudrait acheter les vêtements en ayant une intention de faire la Da’wa, se coiffer les cheveux avec cette intention et se parfumer en ayant cette intention. L’apparence est très importante. Tu trouves un jeune qui n’a pas de barbe mais la laisse tout de même pousser par négligence. Choisis l’un des deux plans : ou que tu sois barbu ou pas du tout. Fais en sorte que ton apparence soit convenable même si tu dois débourser de l’argent sachant que tu représentes un modèle pour les autres. Je tiens à préciser une chose : habille-toi comme les gens de ton pays et ne sors pas du commun.

Un homme vint voir le Prophète (BP sur lui) habillé en prêtre (vêtements différents…). Le Prophète lui dit : “pourquoi es-tu habillé comme ça ?” Il répondit : “c’est un habit d’ascèse que j’aime.” Le Prophète lui demanda alors : “Es-tu prêtre ?” Il répondit non. Alors il lui dit : “Habille-toi comme les gens de ton pays”, parce que le Messager d’Allah (BP sur lui) a porté tous les vêtements de son époque : les habits des romains, la pèlerine abyssine, les cuirasses etc. afin que personne ne se dise qu’il contredit la Sunna. Le musulman n’a pas de tenue spéciale pourvu qu’elle ne soit pas transparente et soit suffisamment ample pour ne pas mouler ou révéler la ‘awra[ii]. Cela signifie que si tu veux influencer les gens, alors habille-toi comme eux, ne mets pas de barrières entre vous.

3. « …que je ne vous aie avisés de son interprétation [de votre nourriture] avant qu'elle ne vous arrive » : Le Prophète Joseph a le don d’interprétation des rêves. Exploite le don que Allah t’a donné dans ta Da’wa des gens. Si tu maîtrises l’informatique, tire avantage de cette connaissance et apprends-la aux gens et à travers le contact, tu pourras leur communiquer la Da’wa. Chacun de nous ici possède un don. Ton intelligence c’est de savoir comment employer ce don pour attirer les gens vers Allah : la cuisine, le dessin, l’artisanat, la poésie, l’amour des gens...Oui, il se peut que quelqu’un soit apprécié par les gens...une fille très appréciée, gentille, douce qui peut enthousiasmer d’autres filles.

« Apprends-nous l'interprétation (de nos rêves) ». Lorsque les gens voient une personne qui a un don dont ils ont besoin, ils seront influencés par cette personne et c’est à toi de faire connaître ton don....faire en sorte que les gens aient besoin de ce don et dès qu’ils te sollicitent, tu les aideras tout en faisant la Da’wa.

4.  La confiance en soi en évitant d’être orgueilleux. Si tu veux influencer les gens, ne sois pas timide en leur parlant, ne sois pas une source de moquerie pour eux, ne ressens pas de faiblesse, aie confiance en ta Da’wa conformément au verset : « La nourriture qui vous est attribuée ne vous parviendra point, dit-il, que je ne vous aie avisés de son interprétation [de votre nourriture] avant qu'elle ne vous arrive. » 

Je vous parle de cela car je remarque des gens qui parlent de la religion avec timidité...Voilà qu’elle parle à sa copine du port du ‘hijab’, toute tremblante, le visage pâle et elle sent que sa copine va se moquer. Aie confiance en toi. A Ali ibn hatim atta'ii qui refusa l'invitation du Prophète à embrasser l'Islam ce dernier dit : " Je sais ce qui t'empêche de nous rejoindre ô Ali." Celui-ci dit: "Qu'es-ce qui m'en empêche?" Le Prophète répliqua: "Tu te dis que nous sommes faibles et que nous sommes pauvres. Par Allah cette religion atteindra ce que la nuit et le jour atteignent et l’argent sera dépensé au point de ne pas trouver à qui le donner et la femme entreprendra un voyage depuis Al-Hyra. As-tu entendu parler d’Al-Hyra ? Ali, dit notre Prophète. Oui, répondit Ali. L’as tu visité ? S’enquit le Prophète. Non, répondit Ali. Ali, la femme entreprendra un voyage depuis Al-Hyra avec l’intention de venir visiter la Ka’ba. Elle ne craindra qu’Allah, prédit le Prophète.” Ali dit : “Lorsque je l’ai entendu parler ainsi, je l’ai cru.” Plus tard, Ali dira : “Lorsque le Prophète mourut, deux de ces trois prévisions se sont réalisées concernant la religion et le voyage de la femme et j’attends la troisième, celle qui concerne l’argent”. Quelle confiance !!   

5. Parle avec amour et amabilité, aime les gens, ils te croiront parce que, grâce à Allah, le cœur constitue l’accès de l'esprit. Regardez le Prophète Joseph qui voulait gagner le cœur d’un serveur de vin : « Ô mes deux compagnons de prison! ». Personne ne t’accepte si tu n’aimes pas les gens et si tu ne gagnes pas leurs cœurs. La moitié de la réussite dans la Da’wa revient à l’amour que tu as pour les gens. Vous connaissez l’histoire de l’orphelin croyant, citée dans la Sourate ‘Yâ-Sîn’- ce qui peut être traduit comme : « Alors il [lui] fut dit : "Entre au Paradis". Il dit : "Ah si seulement mon peuple savait ! » (TSC, ‘Yâ-Sîn’: 26.) Parmi les choses qui accroissent l’amour des gens pour toi, ce sont les cadeaux. Le Prophète a dit : "Echangez-vous des cadeaux et vous vous aimerez mutuellement”. Il faut avoir tout le temps sur soi des bonbons, du chocolat, des cassettes. Le hadith du Prophète relate que Safwan Ibn Oumayya a dit : “Je haïssais Mohammed à un point inimaginable. Le Jour de ‘Hunain’, il m’offrit des cadeaux et n’arrêta pas de m’en offrir jusqu’à ce je l’aimai, je ne pouvais pas ne pas l’aimer vu sa grande générosité, c’était plus fort que moi”.

Le Prophète (BP sur lui) a dit : “Une voix divine appelle quiconque rend visite à un coreligionnaire : tu es un homme de bien, ta démarche est excellente et une place au Paradis t’est réservée.”

Alors il faut être aimable à l’exemple du Prophète (BP sur lui), qui en passant un jour au milieu du marché, vit de loin un homme qui s’appelait Zaher. Cet homme était si laid que tout le monde l’évitait. Le Prophète vint derrière lui et l’entoura de ses bras. Mais l’homme, rude et peu enclin à une telle affabilité, s’écria : "Lâchez-moi". Le Prophète retira ses mains promptement. L’homme se retourna et vit le Prophète lui souriant. Zaher disait de cet événement : “Rien ne m’avait jamais fait autant plaisir.”. Le Prophète lui prit la main, la leva et dit : "Qui veut acheter cet esclave ?" Zaher dit tristement : "Vous ne trouverez personne pour m’acheter, ô envoyé d’Allah. Vous me trouverez sans valeur". Pourtant, le Prophète (BP sur lui) lui répondit : "Mais tu es d’une grande valeur pour Allah !".

Mon frère, il faut montrer de la préoccupation pour les gens parce qu’ils aiment être au centre de l’intérêt.

Un jour le Prophète accompagné d'Abou bakr rendirent visite à une tribu. Abou bakr informa le Prophète qu'un poète nommé Ka’ab appartenait à cette tribu. Alors à chaque fois qu'Abou bakr présentait les gens par leur nom le Prophète les saluait. Quand Ka’ab se présenta devant le prophète et qu'Abou bakr le nomma le Prophète dit: "Est-ce le poète ?" Alors Ka’ab racontait: "Je me mis à l'aimer depuis que je l'entendis dire de moi 'le poète' ".

Mes frères les gens sont si simples, si bons; montrez-leur votre attention pour eux.

Le résultat d’un sondage américain mené sur 5000 communications téléphoniques pour trouver le mot qui était le plus prononcé fut le mot "moi". Les gens veulent sentir leur valeur, "le moi" est important pour eux. Si tu te concentres sur le "moi" des gens en évitant d’être orgueilleux, ils t’aimeront. Alors, sois attentionné envers les gens, souris toujours. Ce sont des moyens pour que les autres t’aiment et qui sont principalement tirés du verset «Ô mes deux compagnons de prison! ».

Souris, car le Prophète (BP sur lui) a dit : “Le fait de sourire à ton frère est une aumône”. Souris en ayant l’intention que Allah guide les gens à travers ton sourire. Sais-tu le faire ? Sais-tu serrer la main de quelqu’un en ayant cette intention, mettre la main sur la main de ce quelqu’un, c’est mettre ton cœur sur le sien. Parfois, il m’arrive de serrer la main d’une personne et de sentir la foi sauter dans mon cœur. Souriez aux gens.

6.  Préoccupe-toi des problèmes des gens et essaye de les aider à les régler. Lorsque les valets ont interrogé le Prophète Joseph à propos de leurs rêves, il pouvait leur dire ‘laissons les rêves de côté et parlons de la religion, vous êtes des mécréants et je vais vous montrer la bonne voie, et toi qui sers du vin, tu entreras en Enfer’ ; au contraire, il a réglé leurs problèmes : « La nourriture qui vous est attribuée ne vous parviendra point, dit-il, que je ne vous aie avisés de son interprétation [de votre nourriture].» Si tu veux maîtriser l’art de la Da’wa, ne commence pas par parler à ton interlocuteur de la religion, mais écoute son problème d’abord et essaye de le régler, il écoutera tout ce que tu lui diras par la suite.

7.  Ne sois pas insistant... Prenons l’exemple d'une femme pratiquante et de son mari qui ne fait pas la prière… Elle n’arrête pas de lui parler de religion... Elle insiste et insiste et insiste... Il se mettra alors à détester la religion. Les compagnons du Prophète (BP sur lui) ont dit qu’il leur faisait le rappel graduellement... Le verset 37 ne parle pas de la religion mais de la vie d’Ici-bas. Les versets du 38 au 40 portent sur la religion puis le verset 41 parle de la vie d’Ici-bas.

Alors, quelle est donc la solution ? Il faut diversifier, ne pas parler seulement de la religion... il ne faut pas être importun, il faut diversifier.

8. Adopte un style attractif, cherche l’aspect attirant qui captive l’attention de ton interlocuteur et la maintient concentrée sur toi. Le Prophète Joseph, au début, a éveillé la curiosité des deux valets, et à la fin il leur a réglé leur problème. Donc je parle de ce que je veux, puisque vous avez besoin de moi. Si une fille vient te parler de la mode, est-ce que tu lui diras que la mode sera la cause de son entrée en Enfer ? Non, bien sûr... Alors qu’est-ce qu’il faut dire ? Tu pourras lui parler de la mode, des robes, des modèles et des magasins, le tout naturellement du monde, ensuite tu feras comme le Prophète Joseph, c’est-à-dire parler de la religion et à la fin, comme il a conclu, tu parleras par exemple des magasins qui vendent des vêtements à la mode, respectables et conformes aux instructions de Allah.

Alors commence par des sujets d’actualité... puis un peu de religion et enfin conclus avec un sujet d’actualité et que ton style soit attractif... cherche ce qui attire les gens, une fête ? Organise-la ! Vous pourriez manger, boire et parler de religion et de croyance... prépare une rencontre... organise un match de football... l’essentiel c’est de savoir attirer...

9.  Interpelle la raison et ne laisse pas les sentiments prendre le dessus, en te basant sur le verset « Qui est le meilleur: des Seigneurs éparpillés ou Allah, l'Unique, le Dominateur suprême ? ». Il y a des femmes qui sont sentimentales et des jeunes aussi. Donc il faut leur parler gentiment et affectueusement, mais aussi mettre un accent particulier sur la raison : « Qui est le meilleur: des Seigneurs éparpillés ou Allah, l'Unique, le Dominateur suprême ? » ; tu peux dire à ton interlocuteur par exemple, combien de jours vivras-tu ? Où iras-tu ? Pourquoi as-tu été créé ? Qu’est ce qui t’arrivera après la mort ?... Est-ce que tu a été créé pour manger et boire seulement ? Quels sont tes objectifs dans la vie ? Est-il raisonnable de vivre sans objectifs ? Alors diversifie en mélangeant raison et sentiments.

10. Rappelle au gens les faveurs d’Allah...tiré du verset 38 : « Ceci est une grâce d'Allah sur nous et sur tout le monde; mais la plupart des gens ne sont pas reconnaissants. Dès que tu commences à rappeler Allah aux gens, leurs cœurs s’adoucissent : vois-tu comment Allah le Miséricordieux est généreux envers toi ?

11. La politesse et la courtoisie... Si tu veux influencer les gens, évite de les embarrasser. Parle-leur avec des mots doux... Prenons l’exemple du Prophète Joseph, il n’a pas dit : Oh mécréant qui sert du vin !... Il a parlé de sa personne « Certes, j'ai abandonné la religion d'un peuple qui ne croit pas en Allah » ; il ne les a pas insultés... ensuite il a dit  « des Seigneurs éparpillés », il ne veut pas les insulter... fais attention, ne dis jamais à une personne qu’elle ira en Enfer. Dans ce cas-là, ce sera toi le mécréant... tu seras le perdant. Il faut choisir les mots les plus doux... Omar Ibn Al-Khattab a dit : “Choisis tes mots comme on choisit un fruit d’un arbre”.

Le Prophète Joseph n’a pas directement informé celui qui sera tué, mais il a dit « L'un de vous donnera du vin à boire à son maître ; quand à l'autre, il sera crucifié, et les oiseaux mangeront de sa tête». Vois-tu la délicatesse ? Et nous, est-ce que nous pouvons faire cela ? Nous, parfois, nous détestons les gens à cause de la religion. Je me rappelle qu’une fois j’étais avec un ami d’Alexandrie pratiquant et un autre non pratiquant, devant une discothèque à Al-Maamoura et on entendait des cris provenant de l’intérieur et mon copain voulait dire quelque chose pour tenter de remettre le troisième sur la bonne voie et qu’est-ce qu’il lui dit ?: "Tu entends les cris de ces gens... ils me font penser aux gens criant en Enfer !" Il voulait attendrir son cœur mais il l’a fait fuir. Alors choisissez bien vos mots.

12. Ouvre ton cœur aux gens, ne sois pas mystérieux. Laisse les gens te connaître, parce que si celui qui t’écoute ressent que tu es un livre ouvert pour lui, il commencera à entretenir des relations avec toi et sera satisfait ; mais s’il ressent que tu es mystérieux et replié sur toi-même, tu n’obtiendras aucun résultat... Ce conseil est tiré du verset 38 « Et j'ai suivi la religion de mes ancêtres ».

13.  Il faut rappeler aux gens le jour de l’Au-delà, même brièvement, selon le verset : « et qui nie la vie future ». Tu ne pourras pas influencer les gens sans leur évoquer l’Au-delà, le Paradis et le jour de Jugement dernier sans leur faire peur, mais il faut en parler.

14. Il faut que tu possèdes un grand attachement à la religion, selon le verset « Qui est le meilleur: des Seigneurs éparpillés ou Allah, l'Unique, le Dominateur suprême ? ».

J’espère que les quatorze points vous seront utiles et qu’ils auront un impact positif sur votre vie. Reprenons rapidement les 14 conseils:

1.       Une bonne conduite

2.       Une bonne apparence

3.       Exploite ta vocation pour bien guider les gens

4.       Sois sûr de toi-même et attention au manque de confiance en toi

5.       Aime les gens et cherche leur affection

6.       Intéresse-toi à leurs problèmes et aide-les à les résoudre

7.       Evite d'être insistant en religion

8.       Cherche une manière attrayante pour aborder les gens; recherche leur centre d'intérêt et fais ce qu'ils aiment faire

9.       Interpelle la raison en même temps que les sentiments

10.   Mets l'accent sur les grâces accordées par Allah à notre égard

11.   Parle-leur avec circonspection et avec délicatesse en évitant de les froisser

12.   Ouvre-toi aux gens avec sincérité pour les mettre à l'aise

13.   Rappelle-leur la vérité de l'Au-delà et la vanité d'Ici-bas

14.   Aie un grand attachement à la religion

Les dix premiers jours de Dhoul-hijja sont les jours de l’année les plus aimés par Allah. Je sais ce qui tourne dans ta tête : …plus que les dix derniers jours de Ramadan ? Le Prophète (BP sur lui) a dit : “ Il n’y a pas d’œuvres mieux agréées par Allah que celles accomplies en ces dix jours. Les compagnons dirent : même pas le Jihad ? Il répondit : Même pas le Jihad, sauf un homme qui sortirait risquant sa vie et ses biens et qui reviendrait avec rien”. C’est pour cette raison que Allah a fait que le pèlerinage soit dans ces jours-ci c’est pour cela qu’Il délivre les gens de l’Enfer le jour de Arafat... Est-ce que cela veut dire que ce jour est plus important que la nuit du Destin ? Selon le hadith authentique du Prophète (prières et salut sur lui) : “Il n’y a pas de jour où Allah - que Son nom soit exalté - délivre les gens de l’Enfer plus important que le jour d’Arafat”. Alors pourquoi n’est-il pas connu chez nous ? C’est notre faute, faites attention. Personne ne connaît la date exacte de la nuit du Destin mais le jour d’Arafat est connu, donc la question est entre tes mains... Allah dit, ce qui peut être traduit comme : « La nuit d’Al-Qadr est meilleure que mille mois » (TSC, ‘Al-Qadr’ (La Destinée) :3.) De même lisons-nous le verset qui dit  « Par l’Aube ! Et par les dix nuits » (TSC, ‘Al-Fajr’ (L’Aube) :1&2.) Allah jure par ces jours qui sont les jours de Dhoul-hijja. Alors, qu’est-ce qui est supérieur : les dix derniers jours de Ramadan ou les dix premiers jours de Dhoul-hijja ?

Certains Oulémas ont plutôt opté pour les dix derniers jours de Ramadan en raison de l’avènement de la nuit du Destin ; d’autres ont élu les dix premiers jours de Dhoul-hijja se basant sur le hadith cité plus haut  Et ils sont parvenus à une belle formule : "Les nuits des dix derniers jours de Ramadan sont plus agréées par Allah que celles des dix premiers jours de Dhoul-hijja et les journées des dix premiers jours de Dhoul-hijja sont préférées par Allah à celles des dix derniers jours de Ramadan".

Alors que conclut-on ? Qu’il faut multiplier les bonnes œuvres... Grâce soit rendue à la miséricorde de notre Créateur; Il t’adresse des occasions pour augmenter tes bienfaits... Ramadan, puis les derniers jours de Ramadan, puis la nuit du Destin, ainsi que le jeûne des six jours de Chawwal sans oublier les dix premiers jours de Dhoul-hijja. Le Prophète jeûnait neuf jours, et même le jour de l’Eid il adorait Allah et n’avait jamais arrêté le jeûne de ces jours. Il faisait beaucoup d’aumône, lisait considérablement le Coran, multipliait ses évocations et rendait visite à ses proches exactement comme au mois de Ramadan. "Une absolution de deux années, une année antérieure et une année ultérieure, est accordée à celui qui jeûne le jour d'Arafat". Parmi les belles choses qu’on remarque lorsqu’on marche dans les ruelles de notre pays pendant ces jours-ci, c’est qu’elles sont comme au temps du mois de Ramadan.

Tout le monde jeûne le jour d’Arafat, alors je t’en prie, rassemble les membres de ta famille et rompez le jeûne ensemble. A l’occasion de notre thème, la Da’wa, rappelle ces hadiths à ton entourage et invite les gens à jeûner ensemble et à manger ensemble. Rappelle ceux qui t’entourent, et que tous ceux présents dans cette assemblée fassent de même, de faire le jeûne, de  ne pas oublier les évocations et les invocations. Le Prophète (BP sur lui) a dit : “Les meilleures invocations sont celles proférées le jour d’Arafat”. L’invocation au jour d’Arafat est exaucée, pas seulement pour les pèlerins mais pour tous les musulmans sur terre, la délivrance de l’Enfer n’est pas seulement pour les pèlerins mais pour l’ensemble des musulmans. Allah choisit parmi Ses serviteurs ceux qui sont sincères et les délivre de l’Enfer le jour d’Arafat. Evite surtout de commettre des péchés pendant ces jours-ci et le jour d’Arafat, invoque Allah, jour et nuit... des invocations sincères ; jeûne, prie Allah et fais la Da’wa. Chers amis, nous sommes sur le point d’accueillir les plus beaux jours de notre vie.



[i] TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du noble Coran.

[ii] Toute partie du corps dont la révélation peut constituer une gêne

7 décembre 2006

L’histoire de Youssouf : B4

L’histoire de Youssouf : B4

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, et que les bénédictions et la paix d'Allah soient sur le plus noble des messagers, notre prophète Mohammed. Louange à Allah, nous recourons à Lui et nous Lui demandons de nous guider, nous pardonner, et nous préserver de nos mauvaises actions. Celui à qui Allah montre le bon chemin est guidé et celui qui s'égare n'a ni maître ni conseiller.

Mais n’était-elle pas sure que le scandale n’aura pas lieu ! N’a-t-elle pas fermé toutes les portes ? N’a-t-elle pas pris toutes les précautions ?

Attention ! Quand vous commettez un péché et que vous insistez à le refaire, confiant qu’on ne saura rien par la suite … Soyez sûr du scandale. Elle a mis au point ce plan parce qu’elle était sure que son mari était absent et  qu’elle avait bien fermé toutes les portes. Mais Allah l’a couverte de honte.

Ne soyez jamais sûr ! Si vous avez désobéi à Allah et que vous persistez dans le tort ; et qu’en plus, vous croyez que les facteurs matériels propices à l’abri peuvent vous être de grand secours ; sachez que vous allez vous trouver inévitablement à découvert parce que l’abri est dans la main d’Allah.

Je m’adresse aux désobéissants; si vous ne craignez pas Allah, craignez au moins le scandale ! Un ancien apôtre dit à ce propos : « Si votre âme penche vers un péché, rappelez-lui Allah. Si elle s’obstine, rappelez-lui la morale des Hommes. Si elle s’entête encore, rappelez-lui le scandale au cas où d’autres personnes le sauront…. Si elle s’obstine une fois de plus, sachez que vous êtes devenu une bête pareil à la femme d'Al Azize »

Du coup, quand elle a aperçut son mari, elle dit : «Quelle serait la punition de quiconque a voulu faire du mal à ta famille, sinon la prison, ou un châtiment douloureux?». Se sont rassemblées en elle malice et bassesse à cause de son manque de pudeur dès le début. Rappelez-vous que le messager d’Allah était plus pudique qu’une vierge la nuit de ses noces.

Le messager d’Allah a dit : « La foi se divise en soixante branches ou plus : le pudeur en est une ». Le messager d’Allah n’a pas mentionné les autres branches, selon les savants, parce que celui qui peut garder sa pudeur pourra certes garder les autres branches de la foi… Vous n’avez pas besoin de connaître plus de branches de la foi.

Les jeunes qui ont une gêne parce qu’ils sont incapables de dire de belles paroles pour aborder les filles, figurez-vous que vous avez de la pudeur. Ne la perdez donc pas.

Regardez la hardiesse de la femme d'Al Azize et son manque de pudeur. Non seulement elle a menti et elle a prétendu que Joseph a essayé de la séduire, mais elle a également suggéré de le punir : « sinon la prison, ou un châtiment douloureux?». A notre grande surprise, elle a encore de l’espoir ! En fait, ses propos ne s’adressaient pas à son mari mais à Joseph pour le menacer. Elle n’a même pas peur de son mari !

Elle a commencé par suggérer la prison avant le châtiment douloureux parce que la première punition est largement plus supportable que la deuxième.

Mais, voyez-vous combien elle peut être avilie ?! Ne l’aimait-elle pas il y a peu de temps ? Pourquoi demande-t-elle alors à Al Azize de le mettre en prison ou de lui infliger un châtiment douloureux ?! Parce qu’elle ne l’aimait point : ce n’était pas plus qu’un désir passager…

De même, prenons l’exemple d’un beau parleur qui fait la cour à une jeune fille, le jour où il satisfait son désir, ce qui n’est pas obligatoirement par le biais d’une fornication, il se volatilise ! Il courait derrière le désir, car s’il l'aimait réellement, il aurait dû demander sa main à ses parents.

Quand la femme d'Al Azize a dit : «Quelle serait la punition de quiconque a voulu faire du mal à ta famille, sinon la prison, ou un châtiment douloureux?», le prophète Joseph a démenti ses propos : « C’est elle qui a voulu me séduire». Nous remarquons que c’est la femme d'Al Azize qui a parlé la première, dès que son mari est entré. En voyant Al Azize se taire, Joseph s’est défendu : « C’est elle qui a voulu me séduire». Quand le prophète Joseph a déclaré que c’est elle qui a voulu le séduire, « un témoin, de la famille de celle-ci témoigna : «Si sa tunique [à lui] est déchirée par devant, alors c’est elle qui dit la vérité, tandis qu’il est du nombre des menteurs ». Ce témoin n’a pas assisté à la scène. Donc, c’est Al Azize qui l’a demandé. Mais est-ce que Al Azize sera en mesure de se mettre à découvert par lui-même ?! Pas du tout. Ceci est la mention d'une grande science : la criminologie. Les anciens égyptiens connaissaient les principes de cette science. Il y a une personne parmi les fonctionnaires sous les ordres d'Al Azize dont la tâche consiste à analyser des affaires et à en émettre un jugement. Cet homme était par hasard un des parents de la femme d'Al Azize.

Abou Bakr a dit : « Si j’avais perdu les rênes d’un chameau, j’aurai trouvé leurs traces dans le livre d’Allah ». Tout prend source du livre d’Allah, y compris la criminologie.

Avant que l’homme vienne, il a demandé s’il y aurait des preuves. On lui a cité la tunique déchirée. Il a tout de suite annoncé sa phrase célèbre, avant même de voir la tunique : «Si sa tunique [à lui] est déchirée par devant, alors c’est elle qui dit la vérité, tandis qu’il est du nombre des menteurs ». La preuve qu’il n’a pas encore vu la tunique en est le verset suivant, le numéro 28 : « Puis, quand il (le mari) vit la tunique ». Nous constatons alors que cet homme est un expert et il sait parfaitement ce qu’il fait. C’est pour cela qu’il a dit que si la tunique est déchirée par devant, s’est que la dispute s’est effectuée en face à face, ce qui veut dire par conséquent qu’il a essayé de la violer et qu’en se défendant, elle a déchiré sa tunique par devant. Cependant, si le vêtement en question a été fendu par derrière, c’est que Joseph voulait la fuir, elle lui a déchiré la tunique en le rattrapant. Dans ce cas, elle est menteuse.

Après avoir consulté l’avis de l’expert, ils ont trouvé que la tunique a été déchirée par derrière : « Puis, quand il vit la tunique déchirée par derrière, il dit: «C’est bien de votre ruse de femmes! Vos ruses sont vraiment énormes! ». Ici, le locuteur peut être le témoin même, mais probablement Al Azize, tous deux étant logiques en analyse. Mais, nous supposons qu’il s’agit plus d'Al Azize.

Que veut dire : « Vos ruses sont vraiment énormes! » en comparaison avec les paroles d’Allah (exalté et glorifié soit Il) « la ruse du Diable est, certes, faible. ». Ceci veut dire que la femme possède une réserve de ruse. Si elle craint Allah, cette ruse va disparaître ; mais si elle capitule devant ce penchant maléfique, elle se transforme en une force destructive puissante. L’homme use de la force de ses muscles, mais la femme de sa ruse. Quand elle utilise ces réserves dans le but de se venger et elle oublie Allah (exalté et glorifié soit Il), cette ruse se transforme en maladie ; mais tant que le sens religieux y est, ne craignons rien.

A ce point précis, Al Azize commence à dire des paroles très étranges. Jusqu’à maintenant, quatre personnes seulement savent ce qui s’est passé : Al Azize, sa femme, Joseph et le témoin

Al Azize s’est adressé à Joseph en disant : « Joseph, ne pense plus à cela! » dans le sens de ne plus en parler ; puis à sa femme en disant : « Et toi, (femme), implore le pardon pour ton péché car tu es fautive», et l’affaire était close ! Il a eu peur pour sa position et qu'elle soit compromise ! Cette peur est plus puissante que celle du péché qui a pu être commis sous son toit. Il n’a même pas osé renvoyer Joseph de peur pour que statut social soit compromis. La preuve en est la sourate n° 31 : «Sors devant elles, (Joseph!)», ce qui veut dire qu’il est bel et bien resté à la maison. Le prophète (BP sur lui) a dit : « Trois types de gens qu'Allah ne regardera pas et ne bénira pas le jour du jugement dernier et il leur a réservé un châtiment extrême : le désobéissant à ses parents, la femme se prenant pour un homme et celui qui accepte la turpitude parmi les siens» Est-il possible qu’une personne sacrifie son honneur pour sauvegarder son statut ou sauver les apparences ou le niveau de son entreprise ?! Est-il possible que les valeurs s’estompent face à l’argent, les apparences ou le poste ?! Il y a des jeunes qui ne s'imaginaient pas capable de faire ça. Ensuite, devant les séductions de la vie, ils abdiquent et adoptent les plus basses et viles attitudes. Faites attention à ne pas devenir de ces gens là. Notez ici que tous ceux qui ont menti dans cette histoire, ont fini par être démasqués, ainsi que toute personne qui a couvé un crime. Ceux qui ont menti sont :

·         Les frères de Joseph

·         La femme d'Al Azize

Ceux qui se sont démasqués pour avoir couvé un crime sont :

Al Azize ; la preuve en est le verset : « Et dans la ville, des femmes dirent: «la femme d’Al-Azize essaye de séduire son valet! Il l’a vraiment rendue folle d’amour. », Alors que tout ce qu’il a trouvé à dire était : « Joseph, ne pense plus à cela! ». Il a donc demandé à Joseph de se taire, mais l’histoire s’est répandue dans toute la ville. Avez-vous noté comment se démasquent toutes les personnes qui essayent de voiler un péché, ceux qui acceptent d'abandonner les valeurs pour sauvegarder un statut ou une position ?!

Ne sacrifiez jamais votre morale pour un statut ou un poste. Gare à piétiner un collègue pour gravir l’échelle professionnelle aux dépens de votre morale ! Vous allez être démasqué ! Parfois, poussé par la difficulté de la vie économique et les mauvaises conditions, les gens commencent à sacrifier leur morale pour atteindre un niveau social donné et pour être riche. Rappelez-vous par ailleurs qu’Allah est avec vous quelque soient les conditions. Perdez tout sauf votre morale et ne dites surtout pas : « Tout le monde en fait autant » parce qu’Allah seul élève et abaisse.

Dans cette histoire, tous les personnages ont échoué, sauf le prophète Joseph parce qu’il a su se tenir… Restez donc ferme !

7 décembre 2006

L’histoire de Youssouf : B3-2

L’histoire de Youssouf : B3-2

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, et que les bénédictions et la paix d'Allah soient sur le plus noble des messagers, notre prophète Mohammed. Louange à Allah, nous recourons à Lui et nous Lui demandons de nous guider, nous pardonner, et nous préserver de nos mauvaises actions. Celui à qui Allah montre le bon chemin est guidé et celui qui s'égare n'a ni maître ni conseiller.

Vous n'avez pas d'excuses jeunesse! Attention, ne vous trompez pas en disant "ce sont les circonstances". Écoutez les circonstances que je vais vous raconter:

Tu sens que le Coran ne te laisse aucune issue. Pour que tu ne dises pas "qu'est-ce que je dois faire? En vérité, je ne sais pas quand j'aurai un logement." Il était un esclave qui ne savait pas s'il allait pouvoir se marier un jour. Récapitulons :

1.                       Jeune

2.                       Célibataire. Attention, célibataire à 30 ans. Pour que tu ne dises pas " il est encore tôt pour me marier."

3.                       Etranger. C'est-à-dire qu'aucun membre de sa famille, duquel il aurait eu honte, ne le verrait.

4.                       "Personne ne nous verra", les gens voyagent hors de leur pays dans le dessein de commettre, avec plus d'audace à commettre le péché.

5.                       Fort, ayant atteint sa maturité. Il n'était pas maigre, de corps faible ou ne pouvant pas approcher les femmes. Fort! Quoi encore?

6.                       Esclave, et on tolère tout d'un esclave. Sa pénalité est même moindre que celle d'un homme libre et donc on ne le blâme pas trop. Tu vois combien de choses encourageantes : jeune, non marié, étranger, de constitution physique forte et esclave de surcroît.

7.                       Seul, sans aucune compagnie.

"En vérité, j'aurais résisté si j'avais de bons amis. Je n'ai pas d'amis pour me secourir."

Et lui? Il n'avait personne. Il était dans un pays où il était le seul à adorer Allah.

Ainsi était-il et ainsi était sa situation. Tout ce qu'on a raconté jusque là le concerne.

Ecoute maintenant ce qui la concerne elle : qui était-elle ?

1.       Elle était belle. Pourquoi? Parce qu'Al-Azize n'aurait pas épousé une femme dénuée de beauté. Elle était donc belle.

2.       Elle avait un pouvoir et une position. C'est-à-dire qu'elle vivait luxueusement.

Alors, elle était belle. Elle avait une position et n'avait ni honte ni crainte. Elle n'était pas timide. Des fois, la timidité bloque un péché qui est sur le point d'être commis. Elle, n'était pas de ce genre : –ce qui peut être traduit comme : « Or celle [Zulikha] qui l’avait reçu dans sa maison essaya de le séduire » (TSC[i], ‘Youssouf’ (Joseph) : 23). Sais-tu ce que signifie le mot "séduire" ? Le mot arabe utilisé dans ce verset est tiré du mot arabe équivalent de "doucement", une à une, pas à pas. Vous pensez qu'elle était venue subitement lui dire ceci? Non, il vivait chez elle depuis vingt-huit ans, mes frères! Cela veut dire que l'affaire se préparait tout doucement. Alors! Qui était donc le prophète Joseph?!   

Pourquoi es-tu si faible? Tu as été le premier à courir vers le péché dès que tu as su que tu pouvais le faire. Et c'est toi qui as péché! Où est donc ta résistance?

Elle l'a séduit petit à petit, tout doucement. Elle l'a séduit, veut dire qu'elle a commencé par user de l'attention, la sympathie puis l'entente. Elle se rapprochait de lui petit à petit. "Essaya de le séduire", elle était donc une femme douce, intelligente. Elle avait les moyens de séduction et savait comment attirer un homme.

« Or celle [Zulikha] qui l’avait reçu dans sa maison », il y a là un autre problème. Pourquoi, parfois, le péché n'a-t-il pas lieu? Ils n'arrivent pas à trouver un endroit, pour se voir, sauf dans la rue où ils ne peuvent rien faire. Quant à lui, il était chez elle. Ecoute ce que te dit le verset –ce qui peut être traduit comme : « Or celle [Zulikha] qui l’avait reçu dans sa maison essaya de le séduire » (TSC, ‘Youssouf’:23). Pourquoi Allah nous révèle-t-Il cette phrase? C'est pour te dire qu'il pouvait le faire à tout moment.

Etes-vous encore faibles mes frères? Et dès que le péché se présente, vous courez  après?

Et puis –ce qui peut être traduit comme : « Et elle ferma bien les portes » (TSC, ‘Youssouf’ :23). Ce n'était pas une seule porte, mes frères. C'est comme si le verset nous indiquait qu'il était en totale sécurité et que personne ne pouvait le voir. Et quoi encore? "Ferma bien les portes" sous-entend des serrures et des clés et que personne ne pouvait accéder : il était à l’abri du scandale. La peur du scandale peut arrêter nombre de jeunes.

Là toutes les voies menant au péché étaient disponibles. "Et elle ferma bien les portes" Elle associa l’incitation à la terreur : une fois elle dit –ce qui peut être traduit comme : «Viens, (je suis prête pour toi!)»"(TSC, ‘Youssouf’ : 23), et une autre fois, elle dit–ce qui peut être traduit comme : « s’il ne fait pas ce que je lui commande, il sera très certainement emprisonné et sera certes parmi les humiliés. » (TSC, ‘Youssouf’ :  32).

Qu'aurais-tu dit toi? "Mais qu'est ce que je pouvais faire? Elle allait m'emprisonner. J'étais forcé."

Et après tout cela, elle lui dit : «Viens, (je suis prête pour toi!)». C'est-à-dire je me suis faite très belle pour toi. J'ai mis mes plus beaux bijoux et mes meilleurs atours, ce qui ne peut qu’aider à cela. C'est quoi ça! As-tu écouté ce qui a précédé? Alors tu te reconnais? « Il dit : “Qu’Allah me protège! ” » (TSC, Youssouf  : 23) ; tu sens après n'avoir entendu que du gâchis, bassesse, péché, turpitude et passion, puis subitement, tu sens quoi? "Qu’Allah me protège!", que Dieu me protège de lui désobéir. Ah! Quelle douce religion!

Les scénaristes qui écrivent des histoires "réalistes" prétextent qu'on doit montrer de telles scènes dans les films parce qu'elles racontent la réalité de la société. Et ici le Coran raconte des faits réels mais les gens qui suivent ressentent-ils de l'excitation, ou au contraire plutôt de la répulsion vis-à-vis de ces vilenies? S'il vous plaît, exposez la réalité comme l'a exposée le Coran. Exposez la réalité pour guider les jeunes et non pour les égarer. Regardez la douceur du Coran. Une histoire réelle, et il te raconte une situation délicate et personne ne s'est senti excité. Au contraire, en entendant “qu'Allah me protège”, ton âme s'élève et tu te sens plus mûr.

«Il dit : “Qu’Allah me protège!” ». Laissez-moi vous dire deux mots. Mes frères, rien ne met Allah en colère plus que la fornication et ses préliminaires. Le Prophète (BP sur lui) dit : "Durant la nuit, j'ai reçu deux anges. Ils dirent: "Ô Mohammed, accompagne nous." Je les accompagnai et je me retrouvai dans athanor (un énorme four) d'où fusaient des cris. Je demandai alors ce que c'était et on me dit : "Regarde". En regardant j'ai vu des hommes et des femmes suspendus dans l'athanor) nus et le feu leur venait par-dessous (la punition est du même genre que l'action). J'ai dit: "Qui sont-ils" et on me répondit: "Ce sont les fornicateurs et les fornicatrices torturés ainsi jusqu'au jour de la résurrection." (Le hadith est tiré d'Al-Boukhari)

Ce n'est pas encore le supplice du jour de la résurrection. Est-ce qu'après cela, quelqu'un serait tenté par cette calamité? Est-ce que quelqu'un pourrait l'approcher?

Imagine ce que Allah (Exalté soit-Il) dit : ce qui peut être traduit comme : « Et n’approchez point la fornication. En vérité, c’est une turpitude et quel mauvais chemin! » (TSC, Al-'Isrâ’ (Le Voyage nocturne: 32). Tu finiras par mourir certainement pauvre. Que veut dire "et quel mauvais chemin" ? Tu finiras forcément ou pauvre ou couvert de scandales. Pauvreté et scandale ont été réservés par Allah aux fornicateurs; et s'ils meurent en pratiquant cet acte, ils seront envoyés le jour de la résurrection dans cet état. Est-ce que tu peux garantir que tu ne mourras pas? Imagine-toi le jour de la résurrection dans cette image. Quelle honte et quelle humiliation!

Résistez à l'indécence et à ses préliminaires. Une délégation d'une des tribus est venue voir le Prophète (BP sur lui) pour proclamer leur islam. Cette dernière était constituée de croyants sincères, sauf un jeune homme qui était venu avec eux sans comprendre vraiment où il allait. En entrant à Médine, il rencontra une servante qu'il tira par ses vêtements. Au deuxième jour, ils se présentèrent devant le Prophète. Ils avaient proclamé leur islam un à un et à chaque fois le Prophète leur souriait car il était réjoui par leur conversion. Puis vint le tour du jeune homme. Il tendit la main au Prophète qui la tint et lui dit : "Ne serais-tu pas celui qui a tiré les vêtements de la servante?" Il répondit oui. Le Prophète lui dit alors : "Je jure par Allah que je ne reconnaîtrai jamais ta foi.”

Mes frères, craignez que le Prophète ne veuille vous saluer le jour de la résurrection. Le Prophète l'a secouru tant qu'il était encore en vie; mais toi, il ne te secourra pas.

Il lui dit : " Je jure par Allah que je ne reconnaîtrai jamais ta foi." et il entra chez lui. Le jeune courut vers lui: "Ô prophète, agréez mon islam. Je vous promets que je ne le referai plus." Le Prophète se retourna et lui dit : "Tu ne le referas plus?" il répondit oui. Alors le Prophète lui dit: " Tends ta main, je reconnais ta foi."

Un homme était parti voir le Prophète car il avait embrassé une femme et le lui avoua et voulait savoir ce qu’il devait faire.

Le Prophète se détourna de lui ; il ne pouvait le regarder. Il venait alors à sa droite en répétant sa question et le Prophète se détourna de l'autre côté.

Que lui diras-tu à sa rencontre? Qu'est-ce que vous direz à Allah? Réveillez-vous! Le nombre de jeunes qui pèchent sans rien savoir de la colère du Prophète. Et qu'en est-il de la colère d'Allah - exalté soit Son nom?

Le Prophète (BP sur lui) dit :  « Le jour de la résurrection, trois types de personnes ne sont ni regardés ni purifiés par Allah et ils subiront un supplice douloureux." Ô Prophète, qui est parmi eux? "Le premier d'entre eux : un vieillard fornicateur. » Ils te demandent pourquoi Allah ne le regardera particulièrement pas et ne le purifiera pas? Car il n'aura pas été un vieillard fornicateur s'il ne l'a pas été depuis son jeune âge. Faites attention mes frères! Celui qui s'habitue à cet acte et à ses préliminaires, ne pourra jamais s'en passer. Il sera marié et père et n'arrivera pas à s'en débarrasser. Il restera vil jusqu'à la fin de ses jours et de la sorte, Allah ne le regardera pas et ne le purifiera pas. Il n'aura pas pitié de lui le jour de la résurrection, et cet être subira un dur supplice. Le jeune qui dit: "j'arrêterai quand je me marierai." Tu n'arrêteras pas, sauf contrit.

C'est le mot que j'adresse aux jeunes. Le Prophète (BP sur lui) dit: "Il est meilleur pour quelqu'un d’être embroché à sa tête avec un éperon, que de toucher une femme qui ne lui est pas permise." Il ne parle pas de serrer les mains, il parle du toucher avec appétence. Que l'on te perce la tête avec une broche de fer est bien plus négligeable que si tu touchais une femme qu'il ne t'est pas permis d’approcher. Plus négligeable dans quel sens ? Plus négligeable que l'Enfer.

C'est mon conseil aux jeunes hommes. Et le propos que j’adresse aux jeunes filles. Comment acceptes-tu que quelqu'un te touche? Une femme était venue voir le Prophète (BP sur lui) car elle faisait des crises lors desquelles elle se découvrait. Elle lui dit : "Ô prophète, je m'évanouis. Priez Allah pour que je ne m'évanouisse plus." Le Prophète lui dit : "Si tu le désires, je prie Allah pour toi, mais si tu endures, tu auras le Paradis." Elle répondit : "Je supporte et j'aurai le Paradis." Puis avant de partir, elle dit: "Mais, ô messager d’Allah, je me découvre, priez pour que je ne me découvre plus."

Le problème de cette femme était qu’elle ne voulait pas se découvrir. C'est-à-dire qu’elle craignait que pendant ses crises son jilbab se soulève un peu.

Mes frères, le jour de la résurrection, tout pécheur portera un étendard dénonçant son péché. Celle qui a trahi ses parents en péchant sans qu'ils le sachent, ou qui a désobéi à Allah et a intimement connu un jeune homme portera le jour de la résurrection un étendard afin qu'elle soit dénoncée devant les gens.

Aicha dit qu'après la mort du Prophète et de Abou Bakr, elle se déshabillait naturellement dans sa chambre car il s’agit bien de son mari et de son père. Mais lorsque Omar mourut et qu'il fut enterré avec eux dans sa chambre, elle n'y entrait qu'en serrant bien ses habits sur elle par timidité en raison de la présence d’Omar (bien qu'il soit sous terre). Comment nos filles en sont devenues capables?

Maryam est devenue l’élue parmi les femmes de l'univers. Allah dit d'elle -ce qui peut être traduit comme : « De même, Marie, la fille d’Imran qui avait préservé sa virginité » (TSC, At-Tahrîm (L’Interdiction):12). Elle l'a mérité quand elle a dit-ce qui peut être traduit comme : « et elle dit: “Malheur à moi! Que je fusse morte avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée!” » (TSC, Maryam (Marie): 23). Mais alors qu'en est-il de celle qui désobéit facilement? Je souhaite que ces mots, adressés aux jeunes les touchent, leur servent de rappel et les dissuadent de commettre des péchés.

Mais avant de terminer le verset : qu'est-ce qui a fait que la femme d’Al Azize arrive à ce point? Elle n'avait rien à faire, elle était désoeuvrée… De plus, il était tout le temps devant elle et il n'a pas fait attention. Son mari aussi ne s'était pas rendu compte et le Prophète Joseph ne pouvait rien faire car il n'était qu'un serviteur.

Donc, il était devant elle et elle n'avait rien à faire. Un troisième événement s’était produit : de l'oisiveté et des rencontres continuelles étaient nés un amour et une admiration qui avaient grandis avec les années. Elle constatait la force et la jeunesse de Joseph, ce qui transforma cet amour en un désir. Et puis je me suis mis à réfléchir sur les raisons qui poussaient les jeunes filles et jeunes hommes à se fréquenter. Et j'ai trouvé trois réponses.

Si l'on réalisait un sondage en demandant à tous ceux qui ont des relations amoureuses en Egypte, pourquoi ils ont ces fréquentations, leur réponse sera l'une des trois suivantes : pour s'amuser, en contrecoup à l'oisiveté, ou parce qu'ils veulent vivre une histoire d'amour ou ils veulent pécher. J'ai donc rassemblé ces trois possibilités, et je me suis demandé laquelle venait en premier, et j'ai trouvé que c'est l'oisiveté. C'est la cause de ce genre de relations entre filles et garçons. Bien, mais quel danger présente cette fréquentation? Il y a un site Internet que j'ai visité il y a deux jours, portant sur les trahisons maritales, des histoires d'infidélité etc. C'est un site pour femmes, visité par un nombre assez important d'internautes. Ils ont découvert que la majorité de ces histoires racontent que le début était le désoeuvrement et les rencontres faciles.

Mes frères, le désoeuvrement est-il logique? Tu restes la nuit entière à parler à une fille, et tu me dis que tu ne fais rien de mal." Est-ce qu'il y a un plus grand péché que de gaspiller sa vie? Fais quelque chose d'utile dans ta vie!

Ou peut-être, tu me diras que l'histoire va s'arrêter là ? Ça se développera certainement. Visitez des sites comme celui que j’ai visité et vous verrez que cela doit évoluer. C’est ce que Allah, le Tout-Puissant, dit- ce qui peut être traduit comme : « On a enjolivé aux gens l’amour des choses qu’ils désirent: femmes, enfants, trésors thésaurisés d’or et d’argent, chevaux marqués, bétail et champs » (TSC, 'Âl-`Imrân (La famille d’Imran):14). C'est plus fort que toi. N'es-tu donc pas un homme ? Alors ça va obligatoirement se développer.

Je vais terminer par un conseil que j’adresse aux jeunes filles. Allah - exalté soit Son nom- dit- ce qui peut être traduit comme : « (épousez-les) étant vertueuses et non pas livrées à la débauche ni ayant des amants clandestins » (TSC, An-Nisâ' (Les Femmes): 25). Attention, il ne faut pas avoir de petit ami, Allah sait tout sur toi. Ne dis pas "on parle naturellement", ça ne marche pas. Les choses évolueront et même si elles n'évoluent pas, ce sera du temps perdu et il t'est interdit de gaspiller ton temps.

Donc, je termine par un conseil aux filles : si tu fréquentes quelqu'un, même si tu ne fais rien d'interdit, quand tu seras en voiture avec lui, regarde-le et dis-lui brusquement : "ta sœur est devant nous dans cette voiture." Il fera une de deux choses : soit qu'il se déchaînera et il sautera de la voiture pour courir derrière sa sœur. Tu sauras alors ce que tu es à ses yeux : non respectable! Soit il te dira: "oh! Ce n'est rien, ce n'est pas grave." Et dans les deux cas ça va mal. Est-ce qu'il y a un troisième cas?

Ou bien essaye autre chose. En lui parlant au téléphone vers deux heures du matin, dis-lui que ton frère parle à sa sœur sur la deuxième ligne. Une de deux choses se passe : soit qu'il te demandera de couper et qu'il te rappellera dans deux minutes. Tu entendras plus tard le son des pleurs de sa sœur car il l'aura frappée; soit qu'il te dira que c'est normal et qu'il n y a pas de problèmes.

Alors, je pose la question aux filles : est-ce qu'il fera autre chose que ces deux? Fréquente-le s'il fait autre chose. Si le fait de te considérer ainsi te laisse indifférente et que sa sœur accepte cela, alors c'est un autre sujet. C'était donc mon conseil aux filles.

Un conseil aux jeunes hommes : l’Islam a besoin de toi. Il t'est interdit de gaspiller ton temps. Il y a plus important à faire que de perdre son temps.

Une dernière chose, mes frères. Pourquoi le prophète Joseph n'a-t-il pas essayé de la convertir? Je parle de cela car les jeunes, après avoir assisté à des cours et autres, ont commencé à avoir honte du fait qu'ils fréquentaient des filles poussés par le désoeuvrement; alors il rétorque : "nous parlons de religion. Je lui montre le droit chemin. Je ne fais que lui parler de religion. Est-ce que tu imagines, elle est devenue parfaite!"

D'accord, mais pourquoi le prophète Joseph n'a-t-il pas essayé de la convertir? Parce que ça ne peut pas se faire du fait que c'est une relation de désir et d'amour. Omettons le désir et disons une relation d'amour, de passion innée dans laquelle cette question d'orientation vers le droit chemin ou de conversion doit être prise en charge par une personne autre que toi. Trouve une autre excuse!

Ainsi j'ai terminé. Nous continuerons la prochaine fois à partir de - ce qui peut être traduit comme : « Et, elle le désira. Et il l’aurait désirée n’eût été ce qu’il vit comme preuve évidente de son Seigneur. » (TSC, Youssouf (Joseph) : 24). "Et il l’aurait désirée" qui soulève des interrogations. Comment cela s’est-il passé ?… c'est ce que nous verrons la prochaine fois.



[i] TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du Noble Coran.

7 décembre 2006

L’histoire de Youssouf : B3-1

L’histoire de Youssouf : B3-1

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, et que les bénédictions et la paix d'Allah soient sur le plus noble des messagers, notre prophète Mohammed. Louange à Allah, nous recourons à Lui et nous Lui demandons de nous guider, nous pardonner, et nous préserver de nos mauvaises actions. Celui à qui Allah montre le bon chemin est guidé et celui qui s'égare n'a ni maître ni conseiller.

Le Coran détient une grande sagesse. Il place le pronom et nous laisse en supposer toutes les interprétations. Pourquoi cela ? Pour obliger le fils d’Adam à réfléchir et à organiser ses pensées. Lorsque les exégètes se mettent à expliquer il ne faut pas se désoler de les voir donner différentes interprétations, mais essayer de comprendre. Le Coran ordonne aux musulmans de faire des efforts et les y encourage. Ils doivent agir et ne pas s’attendre à recevoir toute chose avec aisance.

Ainsi dans la sourate ‘Youssouf’, le terme arabe “asarroûh” (l’ont dissimulé) du verset 19 a été interprété de trois façons différentes. Certains pensent que ce sont les frères de Joseph qui l’ont dissimulé en le prenant de chez lui pour que leur père ne le remarque pas. D’autres disent que l’homme qui le fit sortir du puits le cacha pour profiter de son prix tout seul. Un troisième groupe dit que c’est toute la caravane de voyageurs qui avait voulu le dissimuler. Ils avaient l’intention de le vendre et, comme il était d’une famille connue, ils ne voulaient pas que sa présence avec eux soit remarquée. Ils le prirent comme marchandise et Joseph, le noble, fils du noble, fils du noble, fils du noble devint un esclave à vendre. Mais il ne faut pas en être affligé, Allah lui rétablira son rang. Ainsi nous ne devons désespérer d'aucune situation où nous pourrions nous trouver parce que Joseph a été un jour une marchandise à vendre. Le verset 19 dit –ce qui peut être traduit comme-  Et ils le dissimulèrent [pour le vendre] telle une marchandise. Allah cependant savait fort bien ce qu’ils faisaient.” (TSC[i], Youssouf (JOSEPH) : 19) 

Et le verset suivant –ce qui peut être traduit comme- : Et ils le vendirent à vil prix(TSC, Youssouf (JOSEPH) : 20) 

Est-il possible que Joseph soit vendu à vil prix ? Oui, celui qui l’a acheté en Égypte l’a pris à un vil prix pour quelques dirhams comptés(TSC, Youssouf (JOSEPH) : 20) De plus, le Coran nous dit –ce qui peut être traduit comme- : “ Ils le considéraient comme indésirable.” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 20). C’est–à-dire, pour eux, il ne valait pas grand-chose. Ainsi, si des jeunes se voient encore sans grandes possibilités matérielles, sans voiture, sans pouvoir, ils ne doivent pas en avoir de la peine parce que l'important ce n'est pas ce que les gens peuvent dire de toi mais ta valeur auprès d'Allah.

Joseph, une des personnes les plus préférées par Allah, fut vendu à un vil prix, pour quelques dirhams comptés et avait été considéré comme indésirable.

Le verset suivant dit – ce qui peut être traduit comme- : Et celui qui l’acheta était de l’Égypte. Il dit à sa femme: «Accorde lui une généreuse hospitalité.” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 21). Il a donc été vendu en Égypte et, comme il n’avait que douze ans, il n’allait sûrement pas savoir comment retourner chez lui. Ils l’avaient emmené et vendu très loin, il était perdu pour toujours. Même lorsqu’il était devenu ministre, il n’était pas retourné chez lui.

Al-Azîze[1], le ministre des finances, l’avait acheté. Ce n’était pas le roi mais le ministre des finances. Voyez là les ordonnances d’Allah… Pourquoi est-ce lui qui l’achète ? Joseph allait occuper ce poste plus tard et il devait apprendre ce métier. Voyez-vous comment Allah gère l’univers, voyez-vous Son ordonnance et Sa puissance…?

Et celui qui l’acheta était de l’Egypte. Il dit à sa femme: «Accorde lui une généreuse hospitalité.” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 21)

L’homme l’a aimé et un des signes de la foi d’une personne est que notre Seigneur la fasse aimer par tout le monde. Voyez l’exemple de Moussa (Moïse). La reine avait dit de lui, – ce qui peut être traduit comme- : “(Cet enfant) réjouira mon œil et le tien! Ne le tuez pas.(TSC, A-Qassas (LE RECIT) : 9)

Une personne peut être parfois aimée pour l’expression de sa pensée ou la gentillesse de ses paroles mais la reine avait dit cela de Moussa (Moïse) lorsqu’il n’était encore qu’un bébé. Allah lui a même dit – ce qui peut être traduit comme- : “Et J’ai répandu sur toi une affection de Ma part(TSC, Tâ-Hâ : 39) 

Un des signes de l’amour d’Allah pour une personne est que les croyants l’aiment et un des signes de Son aversion pour elle est que les croyants l’évitent. Si une personne voit que les croyants n’aiment pas avoir affaire avec elle à cause de sa rudesse, elle doit savoir qu'Allah ne l’aime pas. Par contre, leur amour pour elle sera un signe de l’amour d’Allah.

Au sujet de Joseph, ces mots “Accorde lui une généreuse hospitalité” avaient un sens plus étendu qu’une générosité ordinaire, ils signifiaient que même l’endroit où il devait s’installer devait être bien aménagé. Al-Azize avait dit à sa femme – ce qui peut être traduit comme- : “«Accorde lui une généreuse hospitalité. Il se peut qu’il nous soit utile ou que nous l’adoptions comme notre enfant.»

Ils n’avaient pas d’enfants et il faut remarquer que la première cause des troubles soulevés par cette femme était le désoeuvrement. Je dis là aux femmes, aux jeunes filles et aux jeunes en général que le désoeuvrement est à l’origine du péché.

Le verset 21 dit – ce qui peut être traduit comme- : “«Accorde lui une généreuse hospitalité. Il se peut qu’il nous soit utile ou que nous l’adoptions comme notre enfant.» Ainsi avons-nous raffermi Joseph dans le pays.” Qu’est ce qu’Allah a rendu possible pour Joseph sur Terre ?

Être dans la maison d'Al-Azize où il devait apprendre l’économie et les finances. C’est l’ordonnance d’Allah qui a fait que Joseph devait demeurer dans cette maison. L’homme allait le considérer comme son fils et lui apprendre son savoir car Joseph devait un jour se trouver à sa place. Remarquez que le verbe “ avons-nous raffermi” est au passé. Est-ce qu'Allah lui a déjà donné le pouvoir ou cela sera dans quarante ans ?

Il faut comprendre que lorsque Allah veut une chose la volonté d’Allah se réalise toujours et c’est pour cela que nous ne devons pas nous inquiéter. Pourquoi avons-nous parfois des angoisses au point de ne pouvoir dormir la nuit ? Si Allah veut nous faire du bien nous l’aurons ; pourquoi l’inquiétude alors ?

Ainsi avons-nous raffermi Joseph dans le pays et nous lui avons appris l’interprétation des rêves.” (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 21) Allah n’a pas seulement raffermi Joseph sur Terre mais Il lui a appris l’interprétation des rêves parce que le roi allait en avoir un. J’aimerais vous dire un sens proche. Les musulmans ne pourront devenir maîtres de la Terre avant qu’ils ne s’y apprêtent, y réussissent et apprennent les technologies de ce monde. Avant d’y arriver ils ne pourront pas se fixer une place sur cette Terre. L’interprétation du rêve au temps de Joseph était comme la technologie, la fusée, le satellite et l’Internet de nos jours. Les musulmans doivent devenir experts dans ces sciences comme Joseph l’a été dans l’interprétation des rêves en son temps. Ce point est très important : personne ne peut avoir de l’influence sur les autres tout en étant un perdant qui échoue aux examens. Les filles et les garçons qui disent vouloir faire quelque chose pour l’Islam doivent bien comprendre ce point. Voyez comment certains jeunes s’habillent d’une façon toute outrancière, ne prennent pas soin de leur allure, échouent à leurs examens, se comportent mal avec les gens, haussent la voix et ont une réputation de perdus ! Ils n’ont pas appris à utiliser l’ordinateur ou l’Internet, ils n’ont aucun loisir, ne font pas de sport, ne connaissent pas de langues étrangères. Tout cela a un effet négatif et représente un obstacle au succès. Vous voulez avoir de l’influence sur vos amis, être capable de guider les gens vers le bien ? Il faut imiter Joseph et ce qui était pour lui l'art de l’interprétation des rêves, doit être pour vous l'apprentissage des technologies modernes.

Voyez ces mots du verset 21 – qui peuvent être traduit comme- : Et Allah est souverain en Son Commandement”. Nous pouvons croire que les événements ont eu lieu tout à fait par hasard, mais Allah a été Souverain en Son commandement le jour où il a mis l’amour de Joseph dans le cœur d'Al-Azize, le jour où les gens de la caravane avaient dévié de leur route pour le faire sortir du puits et le vendre à cet homme, le jour où la famine avait sévi en Égypte pour qu'il sorte de prison, le jour où le roi vit un rêve que Joseph devait interpréter et devenir ministre de l’Egypte et le jour où il avait sauvé ce pays de la famine. Voyez-vous comment les événements surviennent ? La décision revient toujours à Allah. Il faut connaître ce verset par coeur : Et Allah est souverain en Son Commandement: mais la plupart des gens ne savent pas.”

Le verset suivant nous dit –ce qui peut être traduit comme- : Et quand il eut atteint sa maturité ... ” C’est à dire à quel âge ? Il y a eu diverses interprétations. Certains ont dit trente-trois ans, d’autres trente-cinq et un troisième groupe quarante. Ces derniers se sont référés au verset qui dit –ce qui peut être traduit comme- : “ quand il atteint ses pleines forces et atteint quarante ans(TSC, Al-'Ahqâf : 15). Ils ont également avancé que le Prophète (BP sur lui) a reçu le Message à quarante ans.

Joseph était alors resté combien de temps dans la maison d'Al-Azize ? Il y était resté vingt- huit ans. Voyons un peu les événements de près. “ Et quand il eut atteint sa maturité Nous lui accordâmes sagesse et savoir. (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 22) Remarquez cette sagesse qui est la science religieuse et ce savoir qui est la science du monde. Répétons que si quelqu’un veut réussir dans la vie, il ne doit pas rechercher uniquement la science religieuse ni exclusivement la science d’Ici-bas ; il faut les deux ensemble. Personne ne pourra réussir dans la vie sans bien connaître ce monde et sa religion.

Et qu’est-il donc arrivé lorsqu’il eut atteint sa maturité ? Allah lui avait donné la moitié de la Beauté. Le Prophète (BP sur lui) avait dit qu’Allah avait donné à Joseph la moitié de la beauté : c’est-à-dire la moitié de la beauté de l’univers. Pouvez-vous vous imaginer toute la beauté des paysages, des oiseaux et des êtres humains, Allah en avait donné la moitié à Joseph seul ? Personne ne se serait lassé de le regarder pendant des années.

Je veux vous dire autre chose. Que pensez-vous alors de la vue du visage d’Allah, le Créateur de la Beauté ? Lorsque j’ai dit qu‘Allah avait donné à Joseph la moitié de la beauté des créatures, je vous ai vu sourire, mais lorsque j’ai mentionné la beauté du visage d’Allah, je n’ai pas remarqué de réaction. Mesurez-vous le bonheur que cela sera ? Savez-vous pourquoi le Prophète (BP sur lui) dit des habitants du Paradis : “Depuis qu’ils ont été créés, ils n’ont pas reçu de plaisir plus intense, que la vue du visage d’Allah.” Lorsque nous verrons le visage d’Allah, nous voudrons demeurer ainsi même si nous ne devons pas obtenir le Paradis. Je dis aux jeunes qu’il y a des valeurs bien meilleures que tous les péchés et tout ce à quoi vous pouvez penser. Rien ne peut égaler la vue du visage d’Allah. Je dis aux jeunes hommes qui ne baissent pas leurs regards et fixent les femmes que j’ai peur qu’ils ne puissent voir le visage d’Allah. Savez-vous comment Allah punira les gens le Jour dernier ? Il ne commencera pas par l’Enfer. Il dit –ce qui peut être traduit comme- : Qu’ils prennent garde! En vérité ce jour-là un voile les empêchera de voir leur Seigneur, ensuite, ils brûleront certes, dans la Fournaise ...(TSC, “Al-Moutaffifin” (LES FRAUDEURS) : 15, 16).

Ainsi la privation du visage d’Allah semble être pire que la souffrance de l’Enfer. Un autre verset nous dit –ce qui peut être traduit comme- :“ Ce jour-là, il y aura des visages resplendissants qui regarderont leur Seigneur” (TSC, “Al-Qyâma” (La Résurrection) : 22, 23). D’où viendra cette splendeur du visage ? De la vue d’Allah. C’est juste une idée au sujet de la beauté de Joseph.

Le Prophète (BP sur lui) nous a dit : “Il n’y a pas eu de créature plus belle qu'Eve sauf Sarah.” L’origine de la beauté de Joseph est donc sa grand mère Sarah. Quelles personnes ont été les plus belles, les prophètes ou les pécheurs ? Un jeune homme peut faire les louanges d’une femme de mauvaises mœurs mais peut-il la comparer à une femme qui porte le voile ? C’est Satan qui lui met ces idées en tête et lui fait dire qu’il n’y a pas de femme plus belle que celle-là, l’embellir à ses yeux et lui faire désirer d’épouser pareille femme. Il souffrira le martyre s’il a le malheur de l’épouser. Il faut savoir que les plus beaux être humains sont les prophètes et leurs épouses, et les plus belles femmes sont les croyantes. Allah veut nous dire “Ne vous occupez pas de cela, les croyants sont les plus beaux.”

Je termine avec ce verset que j’ai gardé pour la fin –et qui peut être traduit comme- :Or celle [Zulikha] qui l’avait reçu dans sa maison essaya de le séduire. Et elle ferma bien les portes et dit: «Viens, (je suis prête pour toi!)» - Il dit: «Qu’Allah me protège! C’est mon maître qui m’a accordé un bon asile. Vraiment les injustes ne réussissent pas» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 23)  ”

J’aimerais que les jeunes se concentrent là-dessus. Commençons par voir les moyens de séduction qu’elle usa avec lui. Elle en essaya onze. Il y a pourtant des jeunes qui ne sont pas dans le même cas mais qui souhaiteraient chaque jour qu’une femme les attire au péché. Nous parlons là de fornication. Ce verset traite de ce péché et des raisons qui y mènent. Concentrez-vous avec moi parce qu’il y a des jeunes qui viennent chaque jour avec nous à la mosquée mais malheureusement accomplissent chaque jour des péchés. Je crains également qu’il y en ait de ceux qui n’en font pas mais qui accompagnent les autres et souhaitent faire comme eux. S’ils continuent à le  souhaiter, sûrement ils vont finir par les commettre. Demandez à ceux qui y ont succombé, ils vous diront qu’ils ont résisté pendant dix ans mais, comme cela leur tournait tout le temps dans la tête, ils ont fini par capituler. Faites attention, onze tentations présentées à Joseph qui pourtant tenait bon. Comment était ce jeune homme ? Vous rendez-vous compte comment il résistait à toutes les épreuves ? Il a été immuable tout le temps, lorsqu’il a été jeté dans le puits, dans la maison du ministre et lorsqu’il fut lui-même ministre ! Pourquoi alors succombons-nous si vite aux tentations ? J’aimerais voir les jeunes plus forts et plus constants, les voir imiter Joseph et le prendre comme modèle.

Voyons les onze tentations auxquelles il a résisté : c’était un jeune homme, célibataire... J’aimerais vous les faire toutes connaître pour que vous ne puissiez dire “J’ai péché malgré moi”. Vous n’aurez aucune excuse à le faire car personne d’entre nous n’a eu à subir ces onze tentations à la fois.



[1] Celui qui l’acheta: il s’agit de Putiphar, grand intendant d’Egypte dont la femme s’appelait Zulikha.



[i] TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du noble Coran.

7 décembre 2006

L’histoire de Youssouf : B2

L’histoire de Youssouf : B2

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, et que les bénédictions et la paix d'Allah soient sur le plus noble des messagers, notre prophète Mohammed. Louange à Allah, nous recourons à Lui et nous Lui demandons de nous guider, nous pardonner, et nous préserver de nos mauvaises actions. Celui à qui Allah montre le bon chemin est guidé et celui qui s'égare n'a ni maître ni conseiller.

La preuve en est que Jacob ne leur a pas interdit d’y aller, il ne leur a pas dit que le musulman ne devait pas jouer. Je tiens à vous préciser que pratiquer le sport, vivre heureux et porter de jolis vêtements ne sont pas une tare. En effet, je souhaite commenter certaines choses mal comprises par les musulmans ; à titre d’exemple : ces jeunes qui raccourcissent leurs pantalons, prétextant que le Prophète (BP sur lui) a interdit de laisser traîner sa cape.

Ô gens, comprenez correctement l’Islam; lorsque le Prophète (BP sur lui) a dit : « celui dont les habits sont en dessous des chevilles ira en Enfer » (ou celui dont les habits sont sous les chevilles sera en Enfer), il faisait allusion à l'orgueil et l’ostentation. En effet, les arabes avaient pour habitude d’allonger leur cape pour se vanter, mais cela n’est pas le cas de nos jours.

Un jour, Abou Bakr s’est plaint au Prophète (BP sur lui), que sa cape tombait, alors il lui dit : « Ô Abou Bakr, tu n’es pas de ceux qui le font par arrogance ».

Ô gens, comprenez donc que vous servez mieux l’Islam en vous habillant correctement, en maîtrisant l’outil informatique ainsi que l’Internet, et en pratiquant le sport. Malheureusement, de nos jours on trouve des jeunes incapables de courir à cause du tabagisme, ou d’autres très frêles parce qu’ils ne sont pas habitués à pratiquer du sport. Sachez bien que le Coran confirme que notre religion exhorte à cela. Allah (exalté soit-Il) dit-ce qui peut être traduit comme : “ Envoie-le demain avec nous faire une promenade et jouer. Et nous veillerons sur lui» (TSC[i], Youssouf (JOSEPH) : 12). Il n’est donc pas honteux de faire du sport. Ce verset est destiné aussi bien aux femmes qu’aux hommes. Qu’est-ce qui empêche les femmes de pratiquer le sport dans les endroits qui leurs sont réservés et d’ y persévérer ?

On conclut de ce qui précède que jouer n’est pas un vice; le vice est lorsque le jeu devient le but de la vie, ou qu’il soit pratiqué illicitement. Je cite l’exemple de ces jeunes qui ne pratiquent le sport que pour promouvoir la beauté de leurs corps, et d’en tirer vanité devant les gens. C’est cela que je désirais affirmer.

La crainte de Jacob :

Revenons à l’histoire de Joseph. Allah (exalté soit-Il) dit-ce qui peut être traduit comme : « Certes, je m’attristerai que vous l’emmeniez; et je crains que le loup ne le dévore dans un moment où vous ne ferez pas attention à lui» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 13). Mais pourquoi Jacob a-t-il donné son accord en dépit de sa peur et de son inquiétude ? Tout simplement parce qu’il n’était pas certain de leur intention de faire quoique ce soit, et il ne voulait pas mettre ses autres fils dans la gêne susceptible d'accroître davantage l’inimitié entre eux. Voyez-vous le père qui souhaite rapprocher ses enfants. Je vous conseille donc d’aider vos enfants à se rapprocher les uns des autres, car beaucoup de parents se plaignent de l’incompatibilité existant entre leurs enfants. Je cite l’exemple du garçon qui, devenant pratiquant, refuse de sortir avec sa sœur parce qu’elle ne porte pas le voile. Ô gens ! La meilleure conduite est de traiter cela avec douceur. A propos, les filles ont tendance à se montrer obstinées ; alors faites attention de ne pas recourir à l’entêtement. Apprenez de cette histoire et de la conduite de Jacob qui, malgré ses soupçons, a voulu rapprocher ses fils, il espérait que cette promenade les unira davantage.

Allah (exalté soit-Il) dit-ce qui peut être traduit comme : « Si le loup le dévore alors que nous sommes nombreux, nous serons vraiment les perdants». (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 14). Et c‘est ainsi qu’ils rassurèrent leur père.

Se débarrasser de Joseph

Arrêtons-nous à ce verset : Allah (exalté soit-Il) dit -ce qui peut être traduit comme : « Et lorsqu’ils l’eurent emmené, et se furent mis d’accord pour le jeter dans les profondeurs invisibles du puits, Nous lui révélâmes: «Tu les informeras sûrement de cette affaire sans qu’ils s’en rendent compte» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 15) :

« Se furent mis d’accord »: Imaginez tous les dix se mettre d’accord pour commettre un tel acte, et nul parmi eux n’en avait le moindre scrupule. Le Coran a utilisé ce mot pour nous montrer leur rancœur et leur abomination au point qu’aucun d’entre eux n’y ait renoncé.

« Et lorsqu’ils l’eurent emmené»: les savants se demandent ce qu’a pu subir Joseph sur le chemin… Ils devaient l'avoir frappé et humilié. Vous imaginez un enfant âgé de douze ans en train d’endurer tout cela ! Imaginez qu’au début, ils l’ont emmené à un endroit très loin pour qu’il ne puisse pas revenir dans le cas où il réussirait à sortir du puits, car il sera sans doute difficile pour un enfant de douze ans de retrouver son chemin. C’est pour cette raison qu’il n’a pas su retourner dans son pays natal, lorsqu’il est devenu Al-Azize d’Egypte. Leur unique souci était qu’il se perde dans le désert ; pour cela, ils ont marché jusqu’à ce qu’ils aient atteint une région peuplée de loups.

Ensuite la phrase « dans les profondeurs invisibles du puits» citée deux fois : imaginez-les en train de le dénuder, et lui les implorant de ne pas le déshabiller, de le couvrir et que s’il devait mourir son habit lui servirait de linceul et s’il survivait il le protégerait. Pensez à cet enfant qui s’accrochait à sa chemise voulant se couvrir. Tandis que les filles d’aujourd’hui n’éprouvent aucune gêne à se découvrir. Imaginez-vous dans cette même situation. Pensez aux frères de Joseph écoutant ses supplications et s’en moquant.

Dans la phrase: « pour le jeter dans les profondeurs invisibles du puits », le mot « jeter » veut dire qu’ils n’ont pas détendu la corde jusqu’à ce qu’il atteigne le fond du puits, mais ils l’ont jeté du haut parce qu’ils voulaient se débarrasser de lui à tout prix.

Maintenant imaginez-le dans les profondeurs invisibles du puits, ne voyant rien, mais entendant les bruits des scorpions et des serpents. Imaginez la douleur et la frayeur qu’il ressentait, tout nu, jeté dans l’eau qui couvrait le fond, tout cela alors qu’il ne dépassait pas les douze ans (si cela arrivait à quelqu’un de cette époque, il ferait sans l’ombre d’un doute une dépression nerveuse et en mourrait). Imaginez-le en train de les appeler, les implorer pour avoir de la nourriture, et eux en train de rire… ensuite leurs voix s’atténuant peu à peu jusqu’à ce qu’il fût laissé tout seul, à cet âge…trois jours durant!

Il nous est parvenu à travers les récits qu’il les avait appelés en disant : « Ô frères, regardez moi, si vous vous assemblez, rappelez-vous mon isolement, et si vous mangez, rappelez-vous ma faim, et si vous buvez rappelez-vous ma soif, et si un étranger vous parvient, rappelez-vous mon expatriation"

C’était une tentative de sa part pour attendrir leur cœur et les rappeler, mais en vain. Vous voyez à quel point les cœurs peuvent être durs, cela existe même de nos jours ; je cite entre autres exemples, le dénouement des liaisons parentales, les différends entre les frères à cause de l’héritage... Nous sommes musulmans, cela ne fait pas partie de nos vertus. J’espère que tous ceux qui lisent cette conférence vont oublier tout différend, et qu’ils vont renouer avec leurs parents pour qu’Allah renoue avec eux.

La miséricorde d’Allah :

Cela apparaît dans la dernière phrase du verset. Allah (exalté soit-Il) dit-ce qui peut être traduit comme : « Nous lui révélâmes: «Tu les informeras sûrement de cette affaire sans qu’ils s’en rendent compte» (TSC, Youssouf (JOSEPH) : 15). 

Ce verset nous confirme que c’est Allah qui possède cet univers et tout ce qui s’y trouve. C’est Lui qui dirige tout. Qui parmi nous, aurait cru que cet enfant jeté dans le puits, va commander l’Egypte après quarante ans et en devenir Al-Azize ? Alors, vous les opprimés, vous qui endurez des calamités, n’ayez pas peur, Allah voit tout, et celui qui se fie à Lui, Il le fera triompher.

« Nous lui révélâmes »: Il était dit dans la tradition musulmane qu’Allah révéla à Gabriel de faire part à Joseph d’invoquer Allah et de délaisser ses frères. Joseph s’est mis alors à invoquer Allah : (Ô Allah, affable de tout esseulé, Ô Ami de tout étranger, Ô Refuge de tout effrayé, Ô Fin de toute plainte, Ô Celui qui entend toutes confidences, Ô Celui qui dissipe toute détresse) Joseph avait raison, car sans l’appui d’Allah, nous ne sommes que des malheureux. Nous n’avons personne à part Lui. Donc, vous qui vivez des malheurs et des difficultés, faites preuve de constance, Allah vous honorera, comme il a honoré Joseph.



[i] TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du noble Coran.

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