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les histoires des prophétes
7 décembre 2006

L’histoire de Youssouf : A8

L’histoire de Youssouf : A8

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Nous nous sommes arrêtés à la fin de la leçon précédente au verset 58 –ce qui peut être traduit comme: « Et les frères de Joseph vinrent et entrèrent auprès de lui. Il les reconnut, mais eux ne le reconnurent pas. » (TSC[i]:'Youssouf' (JOSEPH):58). Ces versets marquent l’écoulement de huit ans au moins. Rappelons le rêve prémonitoire du roi : il s’agit de sept glorieuses années dans le sens où le bien va s’accroître, suivis de sept ans de famine qui viendront à bout des sept ans précédents. L’excès de la récolte emmagasiné durant les premières années constitue une provision contre les jours de misère qui vont suivre.

Les frères de Joseph sont venus de Palestine en Egypte, c’est-à-dire que la famine avait atteint ce pays. Le verset ou, pour être plus précis, l’expression initiale «Et…. vinrent » a résumé les événements survenus durant la période des sept ans. Jusqu’à ce qu’il y ait famine et pour qu’elle se répande, il faudra compter un an ; ajoutez à cela le temps qu’il faudra pour s’informer à propos du lieu d’abondance. A ce moment, la zone entière du Moyen-Orient et toutes les tribus venaient réclamer de l’aide au prophète Joseph demandant de quoi survivre. L’Egypte était le seul pays qui avait des excès de récolte. Allah (exalté soit-Il) a condensé tous les événements en une formule : «Et…. vinrent ».

Gloire à Allah le très haut ! Vous pouvez me dire que le verset est ambigu. L’histoire nous incite à réfléchir davantage. Les gens de quelque niveau mental que ce soit pourront donc comprendre le Coran : celui dont la culture est minime trouvera sûrement dans le Coran ce qui aura un grand impact sur lui à le faire pleurer ; également, l’étudiant et l’adulte qui goûtent à la beauté et à la créativité des versets en les comprenant. Ainsi, le Coran est apte à polariser toutes les énergies et toutes les mentalités à travers les temps jusqu’au jour du jugement dernier. –ce qui peut être traduit comme: « Louange à Allah qui a fait descendre sur Son serviteur (Muhammad), le Livre, et n’y a point introduit de tortuosité (ambiguïté)! » (TSC, Al-Kahf (La Caverne) : 1). Ainsi le Coran nous renvoie à un condensé de tous ces événements.

Il y a là un point à signaler : tout le monde affluait vers l’Egypte, mais ce pays ne souffrait-il pas de la famine à cette époque ?

La famine a pris source de l’Egypte même, pourquoi alors le pays et le prophète Joseph aidaient-ils les populations de la zone entière ? Notez cet altruisme puisqu’ils n’ont pas refusé de prêter main forte malgré la famine qui ravageait le pays. Ils auraient pu tout de même prétendre qu’ils passaient par une crise économique dure. Mais voici que le prophète Joseph accueillait tout le monde et les aidait tout en étant en pleine crise.

Ne vous limitez pas à vous-même, même si vous passez par une mauvaise situation économique. Quand vous savez que votre voisin est dans une impasse et qu’il a besoin d’aide, secourez-le ; le prophète Joseph, lui, en a dépensé au profit de la terre entière. Comparons ce que le Coran nous invite à faire par rapport à ceux qui jettent le blé dans l’océan atlantique dans l’unique but de le vendre plus cher. Que les peuples se nourrissent ou qu’ils meurent, qu’importe !

Comment dire de nos jours que la religion musulmane est une religion de glaive et de sang ! Est-ce logique ?

Apprenez et imitez le prophète Joseph, même si votre situation financière ne le permet pas, dépensez et ne vivez pas pour vous uniquement et pour vos enfants. Vous aurez sinon la vie courte pour vous, pour votre progéniture et aux yeux des autres, car naîtra petit, vivra petit et disparaîtra petit celui qui vit pour lui-même.

Celui qui vit pour les autres, Allah allongera sa vie autant par les vies des autres dont il a provoqué le bonheur. Apprenons donc l’altruisme de cette magnifique leçon du prophète Joseph (Paix sur lui).

Il y a également un point à signaler dans la séquence « Et les frères de Joseph vinrent et entrèrent auprès de lui ». L’expression « entrèrent auprès de lui » nous amène à voir un second sens : le prophète Joseph recevait les gens, leur permettait d’entrer auprès de lui, et leur accordait son hospitalité, ce dernier terme indiquant l’intensité de son dévouement.

Nous voulons, dans cette leçon, souligner tous les principes moraux de cette sourate. Vous rappelez-vous combien nous en avons mentionnés ? Par exemple, Joseph a refusé de nommer la dame qui avait été la cause de son emprisonnement. Il dit simplement –ce qui peut être traduit comme: Quelle était la raison qui poussa les femmes à se couper les mains ? verset 50. Il a également refusé de sortir de prison avant d’être disculpé, il avait une cause à défendre et devait se soucier de sa réputation. Homme d’honneur et de nobles principes, uniquement préoccupé par la famine future, il a accepté d’interpréter le rêve du roi sans imposer la condition de sortir de prison. Les mêmes principes le poussaient à recevoir personnellement les délégations malgré ses lourdes charges, surtout celle d’approvisionner toute la région.

Là, je vous demande : recevez-vous bien vos invités ? Quelle est la dernière fois où vous en avez reçu un d’une façon accueillante et, celle où vous étiez tout agacé souhaitant le voir partir ? Et combien de femmes sont contrariées de voir leur mari arriver avec un ami ?

Mes frères soyez hospitaliers et laissez les gens sonner à vos portes, il y a un très grand plaisir à voir sa maison souvent pleine d'invités. Allah peut vous punir et vous en priver pour longtemps. A force de rester enfermés sur nous-mêmes nous avons fini par croire cet état tout naturel et nous sommes devenus avares.

Nous devons apprendre encore une chose de Joseph. Il a mis un plan et s’est chargé lui-même de son exécution et ne s'est pas contenté de donner des ordres. Il surveillait tous les travaux, recevait les gens lui-même et les invitait chez lui.

A l’arrivée de ses frères, avec son esprit vif comme tout Musulman doit l’être, il les reconnut mais eux le méconnurent, il avait grandi et changé. Allah (exalté soit-Il) a choisi à leur sujet le terme arabe “nakiroûn” (méconnurent) parce qu’ils ne s’en doutaient même pas. Ils l’avaient jeté dans le puits et le pensaient bien mort et à jamais perdu. Ils ne pouvaient s’imaginer que cet homme important, en contrôle de la nourriture de tout le Moyen-Orient, avec tous ces gens faisant la queue devant sa porte, était Joseph.

–ce qui peut être traduit comme : Et quand il leur eut fourni leur provision, il dit: «Amenez-moi un frère que vous avez de votre père. Ne voyez-vous pas que je donne la pleine mesure et que je suis le meilleur des hôtes ? (TSC:'Youssouf' (JOSEPH):59). En premier lieu, comme nous l’avons dit plus haut, il distribuait aux gens le blé et l’orge. Chacun venait avec un chameau d'une même taille et, sans aucun privilège recevait une seule mesure, correspondant à la charge du chameau. Les dix frères étaient venus sans Benyamîne (Benjamin) le frère germain de Joseph auquel Ya‘qoûb (Jacob) s’était beaucoup attaché. Le petit lui rappelait le disparu et il ne le quittait pas un instant. Il avait des craintes à son sujet en voyant ses frères le maltraiter comme ils l’avaient fait pour Joseph.

A la seconde partie du verset, Joseph dit : Amenez-moi un frère que vous avez de votre père. C’était comme s’il leur disait amenez-moi votre demi-frère. Il révélait sa connaissance des détails et ils auraient dû s’en douter mais ils ne le remarquèrent pas.

Que voulait Joseph exactement ? Pourquoi ne les a t-il pas confrontés de suite ? Il voulait tout d’abord amener son petit frère pour le garder auprès de lui et ensuite leur donner une bonne leçon. Il les obligea à faire le trajet aller-retour en Palestine plusieurs fois, non pour se venger, mais pour les secouer. Ils n’avaient jamais avoué leur crime à leur père et l’avaient laissé confondu dans son chagrin en larmes pendant quarante ans. Ils n’avaient donc jamais regretté ce qu’ils lui avaient fait subir. Imaginez la nature de ceux-là qui devaient devenir plus tard les patriarches des Bani-Isrâ’îl (les fils d’Israël).

Joseph désirait leur donner la leçon petit à petit, nous le verrons dans les versets suivants. Il a voulu prendre son frère malgré eux en usant de la ruse et en les faisant souffrir comme ils l’avaient fait avec leur père. Il allait leur donner trois leçons dont la dernière sera la plus dure.

En premier lieu, il leur dira : “Amenez-moi votre frère.” En essayant de comprendre entre les lignes, nous remarquons dans le verset qui raconte leur entrée chez lui le terme “lorsque” dans les moments rapides du récit et “quand” dans les moments de lenteur. Je dis cela pour ceux qui étudient l’exégèse et pour signaler la beauté du Coran. Nous notons que, au moment de donner les provisions “quand” est venu pour nous faire comprendre que Joseph a pris son temps de converser avec ses frères et avoir de leurs nouvelles et de celles de son frère germain. Le Musulman doit être intelligent et audacieux avec mesure et politesse. A ce sujet je vous raconte une petite histoire :

Ach-Chifâ’ bint ‘Abdillâh avait un rôle important dans l’Islam et ‘Omar ibn Al-Khattâb l’avait investie d’une charge importante. Un jour après la mort de ce dernier, elle vit un groupe de jeunes hommes vêtus de haillons, les têtes baissées et parlant à voix basse. Elle s’informa à leur sujet et on lui confia que c’étaient des ascètes. Elle répondit : “Louange à Allah! ‘Omar ibn Al-Khattâb parlait bien haut, mangeait à satiété, marchait d’un pas assuré et donnait des coups bien forts, et c’était lui le vrai ascète."

Comme nous l’avons dit, Joseph s’était assis avec ses frères et avait eu une longue conversation avec eux. Il avait réussi à connaître leur identité, leur lieu d’origine et toute leur histoire...

Le Coran ne donne pas de détails mais nous devons les percevoir. Les savants ont essayé de nous les faire ressortir dans les livres d’exégèse. Ach-Cha‘râwy comme Al-Qortoby, donnent la même interprétation. Nous en apprenons que Joseph a su de ses frères, l’existence de leur frère non germain (qui n’était pas venu avec eux) et les craintes de leur père à son sujet. Ensuite, il leur a demandé d’amener ce frère la prochaine fois et leur promit la charge d’un chameau en plus. Ils prétextèrent ne pouvoir l’amener à cause des craintes de leur père mais il leur répondit que la charge supplémentaire ne leur sera octroyée qu’à cette condition.

Observons le verset de nouveau : Et quand il leur eut fourni leur provision, il dit: «Amenez-moi un frère que vous avez de votre père. Ne voyez-vous pas que je donne la pleine mesure et que je suis le meilleur des hôtes ?” et le verset suivant –ce qui peut être traduit comme: Et si vous ne me l’amenez pas, alors il n’y aura plus de provision pour vous, chez moi; et vous ne m’approcherez plus». verset 60. D’après l’un des interprètes, il signifie : si vous n'amenez pas votre frère cela prouvera que vous ne dites pas la vérité et je n’aurai plus rien à faire avec vous. Une autre interprétation dit qu’ils avaient demandé une mesure en plus pour un frère qui n’était pas venu avec eux. Joseph l’avait donnée à condition d’amener ce frère la fois suivante pour prouver la véracité de leurs paroles, sans quoi ils n’auront plus de provisions. Et, comme ils avaient besoin de nourriture il était sûr de leur retour.

Remarquez également ces mots : Ne voyez-vous pas que je donne la pleine mesure et que je suis le meilleur des hôtes ?” Malgré la famine qui sévissait, Joseph donnait aux gens une ample mesure. Un autre signe de sa haute morale (comparez avec les commerçants de nos jours…).

A propos de morale, j’aimerais vous dire qu’elle ne peut être qualifiée de haute que si elle est tout le temps constante. Nous pensons par exemple que les Occidentaux sont meilleurs que nous, plus polis, plus honnêtes, plus travailleurs mais il faut remarquer certains points. Leurs bons principes ne sont pas fixes comme les nôtres, ils apparaissent ou disparaissent selon le besoin. Leurs commerçants par exemple affichent l’honnêteté et la sincérité parce qu’ils ont su par expérience que ce comportement attire les clients et le bénéfice matériel. A la première occasion où la morale ne s’avère plus nécessaire elle est oubliée. La preuve en est que, lorsqu’il y a une panne électrique générale dans une ville quelconque, les magasins sont rapidement dévalisés… Où donc sont passés les principes ?...

En Europe, une femme qui est battue par son mari toutes les douze secondes et pourtant hors de la maison elle est traitée avec galanterie. Les films occidentaux sur les animaux sont pleins de scènes sentimentales. Nous voyons, par exemple, une dame pleurer et se lamenter parce que sa chatte s’est cassée l’ongle, mais d’un autre côté elle n’est nullement touchée par la souffrance humaine qui emplit le monde. C’est une morale purement matérielle, pas comme celle que le Coran professe, constante et égale quelles que soient les circonstances.

Voyez Joseph qui met en pratique ses paroles : Ne voyez-vous pas que je donne la pleine mesure et que je suis le meilleur des hôtes ?” Il surveillait tout lui-même, recevait les gens et discutait avec eux. Il ne se tenait pas cloîtré dans une haute tour laissant les autres exécuter ses ordres et distribuer la nourriture. Regardez tous ces exploits et ces bons principes. A chaque fois que nous en considérons un, nous en trouvons Joseph nanti.

Voyez également comment il unit l’intimidation et l’incitation au désir : Et si vous ne me l’amenez pas, alors il n’y aura plus de provision pour vous, chez moi; et vous ne m’approcherez plus». Après quoi ses frères lui répondirent –ce qui peut être traduit comme: «Nous essayerons de persuader son père. Certes, nous le ferons». verset 61. Ils comptaient l’amener même si leur père refusait et méritaient ainsi les leçons que Joseph voulait leur donner.

Il y a là une question intéressante. Comment Joseph pouvait-il accepter d’exposer Le prophète Jacob à un second malheur et à plus de peine ?

Nous nous trouvons ainsi parfois obligés de faire de la peine à ceux que nous aimons si le résultat devait leur amener la miséricorde. Il voulait donner la leçon à ses frères et se réconcilier avec eux loin du père pour que leur première rencontre tous ensemble soit heureuse.

Nous pouvons profiter nous-mêmes de cette leçon et éviter de nous disputer avec nos frères au sujet d’un héritage ou d’une autre raison devant nos parents, situation toujours très dure pour eux. Joseph devait ainsi donner une bonne leçon à ses frères, leur faire ressentir leur faute et la leur faire payer avant d’aller devant le père et leur dire ‘je vous pardonne’. Ya‘qoûb” sera ainsi soulagé de cette peine qui l’accablait depuis tant d’années en voyant qu’ils avaient amendé leur faute.

Pourquoi pensez-vous qu'Allah nous fait subir des malheurs pareils ? Parce que, après en avoir eu un, nous devons nous attendre à la grande miséricorde.

Le prophète Jacob n’avait aucune idée du plan de Joseph. Il allait subir un grand malheur sans se rendre compte de la grande miséricorde qui devait suivre. Je vous conseille d’imiter Jacob dans les moments de malheur.

La verset 62 évoque ce que dit Yoûssouf –ce qui peut être traduit comme: Et il dit à ses serviteurs : «Remettez leurs marchandises dans leurs sacs: peut-être les reconnaîtront-ils quand ils seront de retour vers leur famille et peut-être qu’ils reviendront». Quelles marchandises c’étaient ?

Toutes les délégations venaient prendre du blé et de l’orge et donner en échange d’autres marchandises. Pourquoi Joseph les leur prenait quand la région était en pleine disette ? D’après un très beau principe Joseph voyait que, pour se nourrir il fallait produire et non tendre la main. Il voulait éviter à ces gens de se sentir pauvres et humiliés. Il leur donnait de la nourriture et prenait en échange divers produits pour leur éviter d’avoir l’air de mendier.

D’où est-ce que nous avons pris cette interprétation ? De ces versets –ce qui peut être traduit comme: Remettez leurs marchandises dans leurs sacs” et “Ô al-Azize, la famine nous a touchés, nous et notre famille; et nous venons avec une marchandise sans grande valeur.”, qui signifie que, n’ayant pas de bonnes marchandises et ne pouvant venir sans rien, ils avaient quand même apporté de moins bonnes en échange.

Quelle leçon pouvons-nous en tirer ? Que Joseph refusait l’idée de dépendance et, d’après ses concepts, aucune personne ne devait vivre à la charge d’une autre. Les jeunes qui ne trouvent pas de travail doivent apprendre n’importe quel autre métier. L’important est de ne pas rester inoccupé. Les mauvaises actions commencent avec l’oisiveté et la décadence avec le chômage. Le Prophète (BP sur lui) y remédiait en faisant apprendre de nouveaux métiers aux Compagnons. Il pouvait par exemple demander à l’un de ceux qui n'avaient jamais tenu une hache à la main d’aller lui couper du bois dans la montagne. Joseph agissait ainsi d’après ce principe du Coran et de la Sunna.

Je conseille à tous ceux qui souffrent du chômage d’essayer un nouveau métier où ils trouveront peut-être une meilleure rémunération. Ils peuvent passer la matinée à la recherche d’un certain emploi et travailler à un autre ou s’entraîner à un nouveau l’après-midi. S’ils pensent réussir mieux dans un travail du même domaine de leurs études, je leur dis de patienter et d’essayer de prendre n’importe lequel pour subsister en attendant la réalisation de leur souhait. C’est un conseil pour tous ceux qui souffrent de chômage.

Que devenaient les marchandises données à Joseph ? L’Égypte avait souffert du chômage durant les sept années de disette et il voulait y mettre un terme surtout que les Égyptiens comptaient sur l’agriculture. Il a commencé à installer des bureaux d’administration pour le triage des marchandises prises en échange, pour leur recyclage, leur vente et leur distribution. Il arriva ainsi à supprimer le chômage et imaginez-vous le génie de ce prophète qui se connaissait en économie et en psychologie en plus de ses nombreux autres talents.

Voyez cette majestueuse méthode d’enseignement du Coran qui nous profite dans tous les aspects de notre vie. Je formule parfois cette prière : “Ô Allah fais du Coran mon compagnon durant la vie ici-bas et ma réjouissance dans le tombeau.” Vous ne comprendrez le sens de ‘réjouissance dans le tombeau’ qu’en assistant aux conférences religieuses, en comprenant et en ressentant le plaisir de ces leçons, en vivant avec le Coran.

Joseph voulait empêcher les gens de mendier, supprimer le chômage, ouvrir les marchés, aider à la diffusion des marchandises et, malgré la disette, l’Égypte était en plein développement économique.

Retournons à ce verset : Et il dit à ses serviteurs : «Remettez leurs marchandises dans leurs sacs: peut-être les reconnaîtront-ils quand ils seront de retour vers leur famille et peut-être qu’ils reviendront». Il désirait voir ses frères revenir et craignait que, faute d’avoir d’autres marchandises, ils ne puissent retourner prendre du blé. Il ordonna à ses serviteurs de remettre dans leurs sacs, au milieu des graines, celles qu’ils avaient apportées.

Ensuite vient le verset 63 –ce qui peut être traduit comme: Et lorsqu’ils revinrent à leur père, ils dirent: «Ô notre père, il nous sera refusé [à l’avenir] de nous ravitailler [en grain]. Envoie donc avec nous notre frère, afin que nous obtenions des provisions. Nous le surveillerons bien». Tout de suite à leur arrivée, ils racontèrent à leur père ce qui leur était arrivé. Ils lui demandèrent d’emmener leur frère avec eux la fois d’après faute de quoi ils ne pourraient prétendre à d’autres provisions.

Ensuite le verset 65 –ce qui peut être traduit comme: Et lorsqu’ils ouvrirent leurs bagages nous fait comprendre également qu’ils avaient parlé à leur père avant même d’ouvrir leurs bagages. Ils lui demandèrent d’emmener leur petit frère avec eux et promirent de bien le garder. Vous rappelez-vous de cette même promesse faite à leur père il y a quarante ans à propos de Joseph ? Il leur répondit –ce qui peut être traduit comme: «Vais-je vous le confier comme, auparavant, je vous ai confié son frère? Mais Allah est le meilleur gardien, et Il est Le plus Miséricordieux des miséricordieux!» verset 64. N’est-ce pas là une dure leçon pour eux ? Et ce n’est que le début.

J’aimerais adresser là un mot aux mères qui sont toujours inquiètes de laisser leurs enfants prendre l’autobus ou aller quelque part seuls. Elles empêchent le développement de leur sens de responsabilité. Je leur dis voyez comment Allah (exalté soit-Il) dit qu’Il est Le Gardien ? Je ne vous demande pas de jeter vos enfants vers le péril mais ne pas les rendre poltrons. D’après notre doctrine, nous devons être sûrs que Allah est Le seul Gardien et cette règle doit s’ancrer dans les cœurs.

Regardez comment le Prophète (BP sur lui) apprenait la doctrine à un enfant de dix ans, ‘Abdillâh ibn ‘Abbâs : “Jeune homme, garde Allah (exalté soit-Il), Il te gardera. Garde Allah, tu Le trouveras de ton côté. Si tu veux demander, demande à Allah, si tu veux de l’aide, appelle Allah. Tu dois savoir que si toute la Omma se réunit pour te faire du bien, ils ne pourront faire que ce qui t’a été prédestiné par Allah. Et si toute la Omma se réunit pour te faire du mal, ils ne pourront te faire que ce qui t’a été prédestiné par Allah. Les plumes (du destin) ont été levées et les pages ont séché (l’encre des pages du Registre).

“Garde Allah”, cela signifie que tu dois avoir Sa pensée en toi tout le temps, dans la tête et dans le cœur. Aide-toi à Le garder en assistant à une leçon religieuse, en priant dans la mosquée, en apprenant les règles de Tadjwid (psalmodie du Coran)… Tu dois te rappeler de Lui matin et soir, faire quelque chose d’utile pour l’Islam (aider dans un orphelinat, dans une association caritative). C’est ainsi que tu peux te garantir la garde d’Allah.

Nous lisons souvent ce verset sans y réfléchir. Si nous concevons bien le sens de ces paroles, elles auront un écho dans nos cœurs, nous aurons plus confiance en Allah et nous n’aurons plus de craintes. Nous ne sommes pas tous capables de faire de l’exégèse et ressortir les sens profonds de la sourate Joseph, mais nous pouvons tous comprendre ces paroles : Allah est le meilleur gardien”. Je souhaite la voir s’ancrer dans nos cœurs. J’invoque Allah et je dis Allah est le meilleur gardienpour garder nos jeunes qui sont le trésor de l’Islam, et garder leur foi.

Retournons à l’histoire de Joseph :

–ce qui peut être traduit comme : Et lorsqu’ils ouvrirent leurs bagages, ils trouvèrent qu’on leur avait rendu leurs marchandises. Ils dirent: «Ô notre père. Que désirons-nous [de plus]? Voici que nos marchandises nous ont été rendues. Et ainsi nous approvisionnerons notre famille, nous veillerons à la sécurité de notre frère et nous nous ajouterons la charge d’un chameau et c’est une charge facile».” verset 65. Les frères de Joseph voulaient retourner rapidement chez lui et montrer les marchandises rendues comme preuve de la véracité de leurs paroles. Ils essayèrent de convaincre leur père de leur confier le petit frère mais –ce qui peut être traduit comme : Il dit: «Jamais je ne l’enverrai avec vous, jusqu’à ce que vous m’apportiez l’engagement formel au nom d’Allah que vous me le ramènerez à moins que vous ne soyez cernés». ” verset 66. Il leur rappela ce qu’ils avaient fait de Joseph et leur demanda de jurer par Allah de ramener le jeune frère à moins d’un malheur involontaire. Lorsqu’ils lui eurent apporté l’engagement, il dit: «Allah est garant de ce que nous disons».” Dix hommes adultes qui devaient jurer à leur père pour avoir sa confiance, imaginez-vous cette honte ?

Ils s’en allèrent après son approbation et remarquez comment il fut rassuré par ces seuls mots de Allah nous suffit; Il est notre meilleur garant.” Pour lui c’était comme un acte passé devant notaire. ‘Allah est le Garant’, une autre règle comme pour ‘Allah est le Gardien’.

Nous devons compter avant tout sur Lui pour devenir les plus forts, celui qui a recours à Allah vit dignement. Nous comptons uniquement sur les causes matérielles, c’est là notre problème, et notre vie en est bouleversée. Au plus petit ennui, nous nous sentons malheureux et déprimés. Car, tout en prenant les causes matérielles en considération, nous devons comprendre que le vrai Garant c’est Allah. Les savants disent par exemple que celui qui pleure à sa mort de peur d'abandonner ses enfants à leur sort, n’a pas confiance en Allah.

Ensuite le prophète Jacob dit à ses enfants –ce qui peut être traduit comme: Ô mes fils, n’entrez pas par une seule porte, mais entrez par portes séparées. Je ne peux cependant vous être d’aucune utilité contre les desseins d’Allah. La décision n’appartient qu’à Allah: en Lui je place ma confiance. Et que ceux qui placent leur confiance la placent en Lui.” verset 67.

Nous voyons de ce verset que l’Égypte devait avoir plusieurs portes et Jacob le savait comme il savait tout ce qui se passait dans ce monde ici-bas. Il sentait que ses fils pensaient avoir l’amitié de l’homme noble de l’Égypte (Joseph) qui leur avait rendu leurs marchandises et de plus ils étaient onze frères, cela inspirait de la force et il eut peur de les voir touchés par le mauvais œil généré par l’envie.

Nous sommes sûrs de l’existence de cette mauvaise force par l’allusion au milieu du verset mais, si nous ne pouvons pas la nier, comment s’en préserver et préserver les autres de nous-mêmes ? Pour éviter d’engendrer ce mauvais sentiment en nous et causer du tort sans le vouloir, nous devons dire à la vue d’une belle chose : Telle est la volonté (et la grâce) d’Allah ! Il n’y a de puissance que par Allah. Nous trouvons ces paroles dans la sourate “Al-Kahf” (La Caverne), et le Messager (BP sur lui) nous les a apprises. Votre interlocuteur sera également rassuré de ne pas être touché par votre envie.

Pour éviter d’être touché vous-même par ce mal, vous devez vous immuniser avec le “Dhikr” (Invocations) le matin et le soir. Nous trouvons des exemples de ces invocations dans de petits livrets qui ne sont pas uniquement une protection contre la mauvaise force de l’envie, mais contre tout mal. Parmi ces prières se trouvent les deux dernières sourates du Coran, “Al-Falaq” (L’Aube naissante) et “An-Nâs” (L’Homme). D’après la Sunna (tradition du Prophète), en allant au lit, nous devons réciter sourate “Al-Ikhlâs” (Le Monothéisme pur) et les deux sourates citées, chacune trois fois, souffler dans nos mains et les faire passer sur tout le corps autant que possible. Le Prophète (BP sur lui) nous a également appris une invocation qui nous a été rapportée par les Imâm Ahmed, At-Termidhi et Abou Dawoûd et qu’il récitait à Al-Hassan et Al-Hussein ses petits-enfants : “Je vous protège avec les paroles intégrales d’Allah du mal de Satan, de toute chose nuisible et de tout œil envieux.” Ils leur disait que c’était avec ces mêmes paroles que Ibrahîm (Abraham) protégeait Isma‘îl (Ismaël) et Ishâq (Isaac).

Nous serions certainement mieux si chacun faisait cette invocation pour ses enfants comme mode de protection. A la place, nous voyons aujourd’hui des gens qui vont vers des charlatans pour les guérir du mauvais œil. Je dis, par Allah, aucun mal ne touchera celui d’entre nous qui s’immunise avec les invocations et le Dhikr. Les Juifs disaient avec dépit et envie : “Mohammed n’a rien laissé sans l’apprendre à ses Compagnons, même ce qu’ils doivent dire en passant leurs besoins.”

Revenons au prophète Jacob quand il dit à ses enfants : “ ...n’entrez pas par une seule porte, mais entrez par portes séparées .... Il prenait en considération les causes matérielles mais, voyez sa confiance en Allah lorsqu’il dit : Je ne peux cependant vous être d’aucune utilité contre les desseins d’Allah. Ce verset nous donne le vrai sens de la confiance en Allah qui consiste à prendre toutes les mesures matérielles et d’agir en conséquence sans compter dessus dans nos coeurs. Il faut essayer d’arriver au but en usant de tous les moyens matériels possibles tout en étant sûr que seule la volonté d’Allah prévaudra.

Il est alors tout naturel que le verset se termine avec ces mots : La décision n’appartient qu’à Allah: en Lui je place ma confiance. Et que ceux qui placent leur confiance la placent en Lui.”

J’ai voulu dire que la confiance en Allah s’installe peu à peu dans le cœur d’une personne jusqu’à ce qu’elle soit assurée que rien ne peut lui arriver sans la permission d’Allah. Nous pouvons parfois nous tromper et penser qu’une certaine chose dépend de quelqu’un en particulier mais si la confiance en Lui est ancrée, nous réalisons que rien ne peut avoir lieu en dehors de Sa volonté.

Le verset 68 nous dit –ce qui peut être traduit comme : Etant entrés comme leur père le leur avait commandé [cela] ne leur servit à rien contre (les décrets d’) Allah. Ce n’était [au reste] qu’une précaution que Jacob avait jugé [de leur recommander]. Il avait pleine connaissance de ce que Nous lui avions enseigné. Mais la plupart des gens ne savent pas.Mais la plupart des gens ne connaissent pas la vraie valeur de la confiance en Allah.

Le verset 69 vient ensuite –ce qui peut être traduit comme: Et quand ils furent entrés auprès de Joseph, [celui-ci] retint son frère auprès de lui...” Le terme “quand” est signe de la lenteur des événements comme nous l’avons mentionné plus haut. Effectivement, après les avoir reçus, il retint son frère. Si nous avions eu “lorsque” cela aurait dénoté qu’il avait pris son frère avant et les autres l’auraient remarqué.

Également le terme arabe “Â wa” traduit dans cette version du Coran par “retint” peut signifier “se blottir”. Nous pouvons penser que Joseph a pris dans ses bras son jeune frère qui lui a raconté tout ce qui s’est passé pendant quarante ans…

Nous remarquons la douceur, la tendresse, le sentiment inspirés au plus haut point par ces paroles du verset 69 –ce qui peut être traduit comme: Je suis ton frère. Ne te chagrine donc pas pour ce qu’ils faisaient. Ensuite le verset 70 –ce qui peut être traduit comme : Puis, quand il leur eut fourni leurs provisions, il mit la coupe dans le sac de son frère. Ensuite un crieur annonça : «Caravaniers ! vous êtes des voleurs». Et la réponse des frères –ce qui peut être traduit comme: Qu’avez-vous perdu?

Ils ne pensaient pas être accusés de vol alors qu'ils étaient les fils d’un prophète. Ils s’informèrent de ce qui a été perdu et il leur fut répondu –ce qui peut être traduit comme : Nous cherchons la grande coupe du roi. La charge d’un chameau à qui l’apportera et j’en suis garant verset 72. Le garant là était Joseph. Les dix grands frères de Joseph dirent –ce qui peut être traduit comme: Par Allah, dirent-ils, vous savez certes que nous ne sommes pas venus pour semer la corruption sur le territoire et que nous ne sommes pas des voleurs. Joseph demanda –ce qui peut être traduit comme : Quelle sera donc la sanction si vous êtes des menteurs? Ils répondirent –ce qui peut être traduit comme : La sanction infligée à celui dont les bagages de qui la coupe sera retrouvée est: [qu’il soit livré] lui-même [à titre d’esclave à la victime du vol]. C’est ainsi que nous punissons les malfaiteurs.

J’aimerais clarifier qu’il y avait deux systèmes de lois. Le système du roi en Égypte qui obligeait le voleur à payer le double prix de l’objet volé et le système de Jacob qui condamnait le voleur à l’esclavage.

Joseph voulait aboutir à la loi légale de Jacob, mais comment quand ils se trouvaient tous en Égypte ? Avec son intelligence, ils les avaient amenés à décider d’eux-mêmes.

Le Musulman doit être ainsi intelligent et je me rappelle d’un vieil homme qui me le répétait toujours : celui qui lit le Coran et pratique ses concepts doit être le plus intelligent. Il est sérieux, réussit, comprend les problèmes de la vie et décrète sagement parce qu’Allah l’éclaire.

Les frères de Joseph qui étaient sûrs de ne pas avoir volé dirent donc : C’est ainsi que nous punissons les malfaiteurs

Il faut noter là également l’intelligence de Joseph qui commença à regarder dans leurs bagages avant ceux du petit frère –ce qui peut être traduit comme: [Joseph] commença par les sacs des autres avant celui de son frère; puis il la fit sortir du sac de son frère. Notons comment la leçon devait être difficile pour eux en pensant à ce qu’ils devaient dire à leur père.

Allah (exalté soit-Il) dit –ce qui peut être traduit comme : Ainsi suggérâmes-Nous cet artifice à Joseph”, parce que toute chose est de Son ordonnance et Il inspirait Joseph. Le verset 76 continue ainsi –ce qui peut être traduit comme: Car il ne pouvait pas se saisir de son frère, selon la justice du roi, à moins qu’Allah ne l’eût voulu. Nous élevons en rang qui Nous voulons. Et au-dessus de tout homme détenant la science il y a un savant [plus docte que lui] ”.

Les frères répondirent –ce qui peut être traduit comme : Ils dirent: «S’il a commis un vol, un frère à lui auparavant a volé aussi.» Mais Joseph tint sa pensée secrète, et ne la leur dévoila pas. Il dit [en lui même]



[i] Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en arabe, la langue de révélation du noble Coran

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